Obéissance et liberté chez Rousseau
Publié le 13/09/2015
Extrait du document
«[...] au lieu d’une aliénation, ils n’ont fait qu’un échange avantageux d’une manière incertaine et précaire contre une autre meilleure et plus sûre [...]»
«C’est pour ne pas être la victime d’un assassin que l’on consent à mourir si on le devient.»
«Tous ont à combattre au besoin pour la patrie, il est vrai; mais aussi nul n’a jamais à combattre pour soi. »
Rousseau: «Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il ne peut atteindre; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n’a pour bornes que les forces de l’individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n’est que l’effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif.
On pourrait sur ce qui précède, ajouter à l’acquis de l’état civil la liberté morale, qui seule rend l’homme vraiment maître de lui; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. »
«
162 1 Liberté
...
Du contrat social fit scandale parce que Rousseau y
mettait en cause, sans la moindre équivoque, la thèse
officielle d'une monarchie de droit divin.
A l'époque où Rousseau écrit, en effet,
le roi est tou
jours considéré comme le représentant de Dieu sur la
terre.
Selon la thèse officielle, c'est de Dieu qu'il
dé
tient le droit de commander à ses sujets.
Rousseau prend
le contre-pied de cette thèse.
L'auto
rité ne descend pas de Dieu sur le roi et du roi vers le
peuple; elle monte du peuple vers ses représentants et
éventuellement vers le représentant suprême.
L'auto
rité politique résulte, en fait, d'un contrat entre deux
parties égales, les gouvernants et les gouvernés.
Ce
contrat peut être dénoncé par l'une ou l'autre des
par
ties.
L'autorité politique repose donc
sur une convention,
un pacte, un contrat entre les différents citoyens.
Elle
résulte de la volonté générale.
Celui qui adhère à ce contrat, acceptant d'obéir aux
lois qui expriment la volonté générale, perd, d'une
certaine façon, une part de sa liberté.
Mais, à bien y
regarder,
il ne s'agit que d'un échange: celui qui ac
cepte les contraintes inhérentes au contrat en tire des
bénéfices,
par ailleurs, du point de vue de sa sécurité.
Rousseau revient à plusieurs reprises sur cette vérité
fondamentale déjà partiellement exprimée dans le
pas
sage cité plus haut :
« ( ...
] au lieu d'une aliénation, ils n'ont fait qu'un
échange avantageux d'une manière incertaine et pré
caire contre une autre meilleure et plus sûre [ ...
] »
«C'est pour ne pas être la victime d'un assassin que
l'on consent
à mourir si on le devient.»
«Tous
ont à combattre au besoin pour la patrie, il est
vrai; mais aussi nul
n'a jamais à combattre pour soi.».
»
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