Obéissance et liberté
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
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B/ N'est-ce pas plus profondément que les hommes sont angoissés par leur liberté,
qu'elle leur pèse, quoi qu'ils en disent ?
1/ Obéir aveuglément (à une loi, à un parti, aux préceptes d'une religion), n'est-ce pas au fond rassurant ? L'homme y trouve la certitude (illusoire) d'être dans le bon camp, d'agir comme il faut.
• Ex.
: le fanatisme religieux ou politique.
2/ Mais il renonce, ce faisant, à sa qualité d'homme et à l'usage de sa liberté.
III L'obéissance comme apprentissage de la liberté (l'autonomie).
Al La liberté est un bien inaliénable.
1/ Renoncer à sa liberté n'est pas renoncer à un bien parmi d'autres, car ce serait renoncer à user librement de tous les autres biens.
2/ Celui qui renoncerait à sa liberté cesserait d'être une personne, ayant des droits et des devoirs .
3/ On ne peut donc pas renoncer à sa liberté car la liberté n'est pas une chose qu'on possède mais ce qui fait de nous des hommes .
(Rousseau)
B/ L'éducation comme apprentissage de la liberté.
(Hegel)
1/ L'enfant, en étant soumis aux contraintes de l'éducation, semble perdre l'usage de sa liberté .
2/ Ma is de quelle liberté s'agit-il ? Sans éducation, l'enfant est livré sans réserve à la toute-puissance de ses instincts.
3/ L'éducation a donc pour but d'apprendre à dominer ses instincts par l'usage de sa raison.
La finalité de l'éducation est de forger un être autonome, capable de se gouverner lui-même : un citoyen .
• L' alternative n'est donc pas entre obéissance et liberté, mais entre obéissance aux instincts ou obéissance à la raison.
C/ Les conditions de la liberté politique.
(Rousseau)
1/ Un peuple ne peut être libre que s'il existe des lois garantissant effectivement les libertés des individus .
• En l'absence de lois, il n'y aurait pas de libertés effectives mais l'existence de rapports de force dans l'état de nature.
2/ Mais un peuple n'est libre que s'il n'est tenu d'obéir qu'aux lois qu'il s'est données à lui-même.
•Chaque individu, en tant que sujet, n'est soumis qu'aux lois qu'il a voulues en tant que citoyen de l'Ëtat.
3/ La liberté effective n'est donc pas absence de loi mais obé issance à la loi qu'on s'est prescrite à soi même, accord avec soi-même .
• « L ·obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté .
» (Rousseau)
En conclusion La véritable obéissance n'est ni esclavage, ni servilité.
Elle suppose la
confiance en l'autre qui place cet autre devant sa propre liberté et lui donne l'occasion de
découvrir ce qu'il veut.
Un ordre ne peut jamais être formulé de façon tellement précise que son
exécution ne soit plus qu'application mécanique.
Obéir, c'est interpréter, déchiffrer la volonté de
l'autre pour pouvoir l'accomplir.
C'est avec sa liberté, sa créativité, sa capacité d'initiative que
celui qui obéit accueille le commandement qui lui est confié.
L'obéissance véritable n'est pas
l'issue d'une épreuve de force au terme de laquelle la volonté de l'un serait amenée à plier
devant celle de l'autre.
Au contraire, l'homme a toujours du mal à savoir clairement ce qu'il veut.
Accomplir la volonté de l'autre, c'est la parfaire, la mener à son terme et donc la dévoiler entiè
rement, y compris à celui qui commande lui-même.
On ne peut obéir qu'à un ordre -donc à
une parole -jamais à une force ou à une contrainte.
Or, dans toute parole humaine, c'est celui
qui écoute qui a pour tâche de comprendre et d'interpréter ce qui a été dit.
En ce sens, je suis
le maître de la volonté que je sers.
Seule une liberté peut se mettre au service d'une autre liber
té.
Mon obéissance est ma fidélité à la parole qui a été confiée à ma liberté.
• • •
69 :.
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