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Obéir aux lois de l'Etat, est-ce nécessairement etre injuste ?

Publié le 03/12/2005

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Ainsi la justice humaine sera toujours imparfaite, et la justice ne sera que l'expression de la force car comme le dit Pascal dans les Pensées : «  ne pouvant faire en sorte qu'il soit force d'obéir à la justice, on a fait en sorte qu'il soit juste d'obéir à la force ». La justice transcendante nous est inaccessible il faut alors instituer notre propre justice.   B : Pour Hobbes, la justice est conventionnelle car à l'état de nature, il n'existe aucune justice ou injustice. C'est lorsque les hommes forment une société en se dessaisissant de leur droit naturel au profit d'un seul homme, que la justice se forme comme expression de la loi. Pour Hobbes une chose n'est pas loi parce qu'elle est juste, mais elle est juste parce qu 'elle est loi. C'est donc le souverain qui détermine selon sa volonté ce qui est juste de ce qui ne l'est pas. Or si les lois de l'Etat sont l'expression d'un seul homme ne faut-il pas craindre qu'elles ne soient élaborées qu'en fonction des intérêts du souverain ?   C : Pour pallier à ce problème, Rousseau dans Le contrat social II,6, fait de la loi, l'expression de la volonté générale, qui loin de statuer sur le particulier, délibère sur le général. En effet toute loi qui aura pour objet l'intérêt personnel, ou qui privilégiera une partie de la population plutôt qu'une autre ne sera pas considérée comme une loi.   Les lois civiles semblent être justes en vertu de leur origine, c'est-à-dire parce qu'elles proviennent soit du souverain soit de la volonté générale.

Communément nous considérons que nous adoptons une attitude de citoyen juste et responsable lorsque nous nous conduisons en conformité avec les lois. Cela signifie que l’obéissance aux lois civiles est synonyme de justice et donc que par la même occasion les lois déterminent ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Mais alors n’y a-t-il pas un problème lorsqu’on pose la question suivante : obéir aux lois de l’Etat, est-ce nécessairement être injuste ? La question pose problème dans la mesure ou elle implique que les lois de l’Etat sont susceptibles d’être injustes. Ainsi cela suppose que la loi, qui pour nous est le symbole de la justice, dans la mesure où elle est l’expression du droit, est capable d’injustice. Autrement dit la collusion entre loi et justice qui nous semblait légitime est contester par l’énoncé de la question et nous conduit à nous interroger sur le rapport entre justice et loi. En effet dans quelle mesure la loi peut elle être injuste ? Qu’est-ce qui nous permet de juger l’injustice d’une loi ?

« faiblesse de la justice.

Réciproquement, la force sans justice est « tyrannique » (ligne 2).

On conteste alors salégitimité.

La justice sans force est inexistante, et la force sans justice n'est plus qu'une insupportable violence. C.

Séparées l'une de l'autre, ces deux notions sont incomplètes et imparfaites.

La conséquence de ce constat est,en principe, évidente : « Il faut donc mettre ensemble la justice et la force » (lignes 4 et 5).

Autrement dit, ilconvient, d'un même mouvement, de pallier la faiblesse de la justice sans force et de rectifier la force dépourvue dejustice.Toutefois, est-il possible d'unifier ces deux termes sans que l'un fasse disparaître l'autre ? 2.

Les faits : la justice et la force sont réunies sous la bannière de la force. A.

Une justice sans visibilité : Pascal présente ici une différence entre force et justice qui prépare leur réunionultime.

La justice peut être « contredite » (ligne 3), parce qu'elle n'est pas identifiable en elle-même.

Pour se fairereconnaître et triompher, elle aurait besoin de la force, qui est, elle, « reconnaissable » (ligne 7), puisqu'elle est, pardéfinition, capable de s'imposer. B.

La supériorité de la force : face à une justice incapable de se faire reconnaître comme telle, la force peutrevendiquer pour elle-même le nom de justice et le dénier à la justice véritable.

La force a non seulement lacapacité de contraindre physiquement, mais aussi de discréditer son opposé.

Elle peut éviter d'être « accusée »(ligne 4), parce qu'elle peut appeler « tyrannique » la justice réelle.

Ce qui n'était qu'une simple différence dans lesprincipes devient une opposition radicale dans les faits : force et justice ne sont pas seulement distinctes, ellessont antagonistes. C.

En conséquence, force et justice sont apparemment réunies : la force se proclame elle-même juste, et qualifie lajustice réelle d'injuste.

On assiste en réalité à la confiscation du terme de « justice » par la force et à la disparitioncorrélative de la justice véritable.

Il n'y a plus de norme extérieure à ce qu'impose la force dans les faits : les textesde lois et le droit ne sont que le reflet de ce qu'impose la violence et non pas l'expression de la justice ou del'équité.

Le droit se réduit au fait, car, entre force et justice, le combat est trop inégal. B : Pour Hobbes, la justice est conventionnelle car à l'état de nature, iln'existe aucune justice ou injustice.

C'est lorsque les hommes forment unesociété en se dessaisissant de leur droit naturel au profit d'un seul homme,que la justice se forme comme expression de la loi.

Pour Hobbes une chosen'est pas loi parce qu'elle est juste, mais elle est juste parce qu‘elle est loi. C'est donc le souverain qui détermine selon sa volonté ce qui est juste de cequi ne l'est pas. Or si les lois de l'Etat sont l'expression d'un seul homme ne faut-il pas craindrequ'elles ne soient élaborées qu'en fonction des intérêts du souverain ? C : Pour pallier à ce problème, Rousseau dans Le contrat social II,6, fait de la loi, l'expression de la volonté générale, qui loin de statuer sur le particulier,délibère sur le général.

En effet toute loi qui aura pour objet l'intérêtpersonnel, ou qui privilégiera une partie de la population plutôt qu'une autrene sera pas considérée comme une loi. Les lois civiles semblent être justes en vertu de leur origine, c'est-à-direparce qu'elles proviennent soit du souverain soit de la volonté générale.

Or nefaut-il pas imaginer un autre critère pour fonder la justice des lois ? III Droit positif et droit naturel A : La justice est pour Hobbes déterminée par les lois civiles qui sont les commandements du souverain.

Dans cetteperspective aucune contestation des lois n'est légitime.

Or l'histoire nous montre que des lois ont déjà été injustes,comme les lois de Nuremberg contre les juifs de 1935.

En effet nous sommes tous capables de juger de l'injusticed'une loi quand celle-ci bafoue le droit naturel.

Le droit naturel fait de la justice non pas seulement une notionjuridique mais aussi une notion morale. B : L'exemple le plus connu de confrontation entre droit naturel et droit positif est relaté dans Antigone de Sophocleoù Antigone décide de désobéir aux lois de la cité qui lui interdisent d'enterrer son frère, au nom des lois divines quiincombent à tout homme de bénéficier d'une sépulture descente.

Ainsi le droit naturel est cet étalon qui nouspermet de juger la justice d'une loi et de nous prémunir contre toute dérive.

A l'inverse le droit positif incarné par leslois civiles semble rendre impossible tout pouvoir de contestation. Antigone , dans la tragédie de Sophocle, agit en idéaliste quand elle brave l'interdiction s'ensevelir son frère Polynice , au nom de ce qu'elle considère comme des devoirs plus fondamentaux, familiaux ou religieux.

Aristote estime qu'elledésobéit à une loi particulière, au nom d'une loi plus puissante, naturelle, commune à tous et éternelle (« Rhétorique», I, 13).A l'opposé, un représentant éminent du positivisme, Kelsen estime qu'on peut certes critiquer une loi positive au nom. »

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