«Nul n'est jamais sûr d'être vraiment heureux, et se poser la question, c'est déjà se gâcher la réponse.» (Pascal Bruckner, L 'Euphorie perpétuelle)
Publié le 03/10/2013
Extrait du document
L'auteur postule que le concept de bonheur existe, mais qu'être heureux
exige de ne pas chercher à le connaître. Le bonheur relève pour lui
de l'empirique et l'idée même de bonheur doit rester un mystère et ne
pas entacher le bonheur comme vécu.
Ce sujet oppose donc le bonheur comme expérience aveugle et le
bonheur comme concept, le bonheur comme hasard et le bonheur comme
certitude. Cette opposition se double de la question du bonheur comme
vécu individuel ou général.
On verra que le thème de l'année permet de résoudre cette tension,
car envisager l'essence du bonheur dans sa quête permet de «se poser
la question « sans « se gâcher la réponse «.
«
dépasser la vie dans l'instant.
De manière générale, les motifs de voyage,
de quête illustrent l'idée
d'un bonheur dynamique.
A première vue, Sénèque, lui, s'oppose à Bruckner.
Sa philosophie,
le stoïcisme, est
un intellectualisme, qui envisage donc la question du
bonheur de façon rationnelle.
Mais il engage aussi à vivre le bonheur
dans le présent, avant qu'il ne soit trop tard; c'est la raison pour laquelle
le stoïcisme
est aussi qualifié d'eudémonisme.
Les différents personnages de
la pièce de Tchekhov, enfin, illustrent
plusieurs positions possibles: Astrov représente
un bonheur projeté dans
l'avenir, il renonce au bonheur personnel, mais travaille à celui des géné
rations futures.
Il s'oppose donc
au bonheur empirique et présent.
Sonia
et Vania travaillent au bonheur futur, mais qui ne se réalisera qu'après
la mort.
Sonia, cependant, forme aussi un parallèle avec Sérébriakov, car
ces deux personnages se disent heureux alors qu'ils ont tout pour être
malheureux.
3 Problématique
L'auteur postule que le concept de bonheur existe, mais qu'être heu
reux exige de ne pas chercher
à le connaître.
Le bonheur relève pour lui
de l'empirique
et l'idée même de bonheur doit rester un mystère et ne
pas entacher le
bonheur comme vécu.
Ce sujet oppose donc le bonheur comme expérience aveugle et le
bonheur comme concept, le bonheur comme hasard et le bonheur comme
certitude.
Cette opposition se double de la question du bonheur comme
vécu individuel ou général.
On verra que le thème de l'année permet de résoudre cette tension,
car envisager l'essence
du bonheur dans sa quête permet de «se poser
la question
» sans « se gâcher la réponse ».
II Plan détaillé
1 Certes, le bonheur relève de l'empirique.
Il en existe un concept, mais
il ne faut pas chercher
à le connaître
1.
Être heureux n'exige pas de repère absolu, car il est de l'ordre du
vécu
2.
Sa temporalité propre est le présent, et s'interroger sur lui nous
projette hors de lui.
»
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Liens utiles
- Pascal Bruckner, L 'Euphorie perpétuelle, p. 16 - 17.
- Pascal écrit dans ses Pensées que « nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ». Dans quelle mesure une telle affirmation vous permet-elle de rendre compte de votre lecture de La Vie heureuse, d’Oncle Vania, et du Chercheur d’or?
- Un commandement ordonnant à chacun de chercher à se rendre heureux serait une sottise ; car on n'ordonne jamais à quelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même.
- Un commandement ordonnant à chacun de chercher à se rendre heureux serait une sottise ; car on n'ordonne jamais à quelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même.
- « Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. [...] Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous le soyons jamais. » Pascal, Pensées, 1670 (posthume). Commentez.