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Nous sentons la douleur, mais non l'absence de douleur ; le souci, mais non l'absence de souci ; la crainte, mais non la sécurité.

Publié le 03/11/2013

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Nous sentons la douleur, mais non l'absence de douleur ; le souci, mais non l'absence de souci ; la crainte, mais non la sécurité. Nous ressentons le désir, comme nous ressentons la faim et la soif ; mais le désir est-il satisfait, aussitôt il en advient de lui comme de ces morceaux goûtés par nous et qui cessent d'exister pour notre sensibilité, dès le moment où nous les avalons. Nous remarquons douloureusement l'absence des jouissances et des joies, et nous les regrettons aussitôt ; au contraire, la disparition de la douleur, quand bien même elle ne nous quitte qu'après longtemps, n'est pas immédiatement sentie, mais tout au plus y pense-t-on parce qu'on veut y penser, par le moyen de la réflexion. Seules, en effet, la douleur et la privation peuvent produire une impression positive et par là se dénoncer d'elles-mêmes : le bien-être, au contraire, n'est que pure négation. Aussi n'apprécions-nous pas les trois plus grands biens de la vie, la santé, la jeunesse et la liberté, tant que nous les possédons ; pour en comprendre la valeur, il faut que nous les ayons perdus, car ils sont aussi négatifs. Que notre vie était heureuse, c'est ce dont nous ne nous apercevons qu'au moment où ces jours heureux ont fait place à des jours malheureux. Autant les jouissances augmentent, autant diminue l'aptitude à les goûter : le plaisir devenu habitude n'est plus éprouvé comme tel. Mais par là même grandit la faculté de ressentir la souffrance ; car la disparition d'un plaisir habituel cause une impression douloureuse. Ainsi la possession accroît la mesure de nos besoins, et du même coup la capacité de ressentir la douleur. SCHOPENHAUER, Le Monde comme volonté et comme représentation

« d'ailleurs pour cette raison que lorsque nous faisons quelque chose d'inhabituels et qui nous plait, nous profitions beaucoup plus.

Par exemple, partir en voyage si cela n'arrive pas régulièrement, est ressenti comme quelque chose de spécial.

Nous retrouvons quelque chose de similaire également si l'on mange un met gourmand au restaurant par exemple, cela est quelque chose de spécial que l'on apprécie particulièrement et que l'on prend le temps de déguster.

Schopenhauer explique ensuite que ces plaisirs habituels qui sont finalement non ressentis, une fois perdus, sont source de grande souffrance.

En effet, lorsque l'on possède par exemple un téléphone portable, nous avons l'habitude de l'avoir, il nous est très utile et nous nous en servons très régulièrement.

Si il nous arrive un jour de l'oublier ou même de le perdre, nous ressentirons une grande souffrance d'avoir perdu cet objet si utile.

Nous nous sentirons presque perdus pour les plus adeptes d'entre nous.

De plus, un objet convoité par autrui est d'autant plus attir ant et désirable.

Le philosophe fait donc là allusion à la sociét é de consommation.

En effet un nouveau téléphone portable qui vient de sortir va devenir l'objet de convoitise d'un grand nombre de personne.

Et cet effet sera accentué par les publicités qui seront diffusées par l'entreprise, dans lesquelles le produit et ses qualités seront extrêmement mis en avant.

Enfin, en troisième point de son texte, Schopenhauer montre que le temps est relatif.

D'après lui, la souffrance et le manque nous font rendr e compte de notre existence.

En effet, on ne sent pas le temps passer lorsque l'on est heureux, que l'on fait quelque chose qui nous plait, et inversement, le temps passe plus lentement lorsque l'on est malheureux ou que l'on s'ennuie.

On retrouve donc le pendule de Schopenhauer et ce qu'il dit dans un autre passage de son ouvrage: "La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui : ce sont là les deux éléments dont elle est en fait somme." La vie se résume donc à de la souf france ou de l'ennui.

Cette vision est finalement conjointe avec la vision religieusement du monde : nous vivons entre l'enfer où se trouvent seulement les désirs insatisfaits et donc la souffrance, et le paradis où se trouvent tous les désirs assouvis et donc l'ennui.

Hors, la souffrance correspond au désir, et l'ennui correspond à la satisfaction du désir.

La vie est finalement un cercle vicieux puisqu'une fois que l'on a obtenu une chose désirée, on en veut une autre.

Le bonheur ne se trouve donc dans aucun de ces deux moments et donc le bonheur n'est pas atteignable dans la vie d'un homme.

C'est ainsi que Schopenhauer finit par faire une justification du suicide.

D'après lui nous ne sommes heureux que lorsque l'on ne ressent rien, hors nous ressentons fo rcément de la souffrance ou de l'ennui, et nous ne pouvons donc pas connaître le bonheur.

Il vaut donc mieux ne pas posséder l'existence.

Cette vision du monde est extrêmement pessimiste et rejoins le sentiment judéo- chrétien à l'encontre de la vie.

Pour N ietzsche, il ne faut pas voir le désir comme quelque chose justifiant le chemin vers la suppression de soi mê me, mais plutô t comme une dé finition mê me du vouloir vivre.

Le désir est pour lui ce qui pousse l'individu à se réveiller chaque matins.

Au d ébut de son texte, Schopenhauer dit que l'homme ne peut pas se rendre compte de son bonheur ou de sa chance tant qu'il ne l'a pas perdu.

Nous pouvons ici utiliser le triangle du désir mimétique : nous désirons quelque chose parce qu'autrui le possède e t y accord de la valeur.

Inversons à présent ce triangle : lorsque l'on voit autrui désirer un objet que l'on possède, on se rend compte que nous avons était à la place de cette personne auparavant, que nous avons aussi désiré cet objet avant et que nous a vons aujourd'hui de la chance de le posséder.

Par exemple lorsque nous croisons une personne sans domicile fixe qui mendie dans les rues.

Avant de croiser cette personne nous ne nous rendons pas compte de notre chance mais à l'instant où nous la croisons, il nous vient immédiatement à l'esprit que nous sommes chanceux de vivre correctement, d'avoir de quoi se nourrir à notre faim et de vivre dans un vrai logement et non dans la rue.

L'homme est donc capable de se rendre compte de son bonheur lorsqu'il est e n train de le vivre et de se sentir heureux, de profiter.Le philosophe dit également que lorsque nous avons obtenu ce que l'on convoité, que nous avons satisfait un désir, nous nous en lassons.

Hors un désir à la capacité d'évoluer, de changer de formes et de "critères".

En effet un couple marié après vingt ou cinquante ans peut encore se désirer et s'aimer.

On ne se lasse pas toujours de ce que l'on obtient.

Il est d'ailleurs possible de percevoir le désir autrement que comme une souffrance, comme le voit Schopenhauer.

En effet, le désir peut être perçu comme une source de bonheur,. »

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