Nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons le plus souvent à lire les étiquettes collées sur elles.
Publié le 01/10/2012
Extrait du document
«
1.
Critique du langage
- Non-coïncidence entre les choses et
les mots (étiquettes arbitraires et
superficielles).
- Avant même l'intervention du langage,
le besoin sélectionne ses versions du
réel sans se préoccuper de l'être même des choses.
Cette tendance est accentuée
par l'usage du vocabulaire.
- Tout mot représente un genre, il noie donc une singularité dans une
communauté.
Rappel: tout concept est en effet général et fait par définition
abstraction des qualités ou détails propres à chaque objet singulier.
- Le mot fait donc barrage à notre perception du réel,
il nous en impose une
version préformée, et d'autant plus qu'il est le résultat d'un besoin qui a déjà
effectué un premier filtrage.
- Conséquence sur l'expression de la subjectivité: elle devient impossi
ble, puisque pour en dire l'unicité, nous n'avons que des mots communs
(haine,
amour, etc.).
Dès lors, aliénation du moi.
II.
Critique de l'abstraction
- Cette critique du langage
se situe dans le cadre de la critique bergsonienne de
tous les phénomènes relevant d'une intelligence toujours trop abstraite.
- Elle indique que
le réel (extérieur et intérieur) nous échappe puisque entre sa
saisie et notre conscience, il faut toujours des mots pour le dire et que les mots le déforment.
Comment, dans cette optique, maintenir un projet ontologique, ou,
plus modestement, accéder au réel? -Elle rejoint un point de vue déjà exprimé par Nietzsche, qui reprochait
également au vocabulaire d'être aliénant puisque par définition collectif.
- Elle aboutit à un problème fondamental: si l'on prétend, soit retrouver le contact avec le réel, soit énoncer ses états d'âme dans ce qu'ils ont d'originalement
vécu, il faut recourir à d'autres formes de langage.
Comment dès lors assurer la
communication?
III.
La solution poétique
- Importance de la dernière phrase du texte: l'expression de l'intimité est
réservée aux artistes (poètes, romanciers, musiciens) qui peuvent échapper à la
froideur analytique des concepts en
ne respectant pas le fonctionnement «ordinaire,.
de la langue.
- Rappel:
les linguistes eux-mêmes admettent que par la.
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