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Nous ne nous comportons pas de la même manière à l'égard d'une personne et à l'égard d'une chose. Quelle conception de la personne cette différence d'attitude vous paraît-elle impliquer ?

Publié le 14/06/2009

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Introduction. — En lisant les « Caractères nous nous amusons des distractions de Ménalque qui, entrant à l'église, prend un mendiant pour un pilier et un pieux chrétien agenouillé pour un prie-Dieu sur lequel il s'agenouille à son tour. Mais, notre rire le montre, de telles confusions, plus imaginaires d'ailleurs que réelles, sont anormales. Nous ne nous comportons pas à l'égard des personnes comme des choses. Pourquoi cette différence de comportement? Pour l'expliquer ne faut-il pas admettre qu'elle suppose une conception particulière de la personne ? I. — LE FAIT A. Normalement, nous percevons d'abord les personnes sur un fond de choses. Il arrive, sans doute, que, absorbés ou intrigués par quelque spectacle matériel qui nous intéresse ou nous surprend, nous paraissions ne pas les remarquer. Même alors cependant, à moins de distraction digne de Ménalque, notre inconscient a enregistré leur présence et nous en tenons un certain compte sans y penser. A plus forte raison est-ce sur les personnes que notre attention, quand elle est libre, se porte en premier lieu. B. Mais elle s'y porte de manières bien diverses suivant nos dispositions du moment et surtout suivant le genre de personnes qui s'offrent à nos regards. Parfois, aspirant à la solitude et nous reposant au milieu de choses dont nous savons qu'elles ne peuvent nous interpeller et même qu'elles ne nous voient pas, l'apparition d'une silhouette humaine suscite en nous un certain malaise; aussi tâchons-nous de changer de direction pour éviter la rencontre. Nous nous comportons souvent de même à la rencontre de celui dont la conversation, les idées ou le physique nous déplaisent, à moins que nous préférions, par notre froideur, lui marquer ce qu'il est pour nous. Au contraire, que paraisse un visage sympathique bien connu de nous, le spectacle de choses que nous contemplions, se dispersant dans un fond indistinct, s'estompe et se brouille. C'est l'ami qui accapare tout notre intérêt: nous nous portons vers lui, négligeant tout le reste.

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