« Nous n'avons pas besoin de votre charité, nous voulons la justice » (Proudhon) ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
tirent entre eux des loteries pour les indigents, jouissent en faisant l'aumône
et s'applaudissent ».
Il s'insurge vigoureusement contre l'opinion de Necker selon laquelle « la
religion est nécessaire pour faire accepter au peuple les souffrances, le
travail et le scandale de l'inégalité criante des genres de vie, mais n'est pas
suffisante pour éviter la révolte des prolétaires ; il faut donc y ajouter une
vertu active et ce sera la charité ». « II était indispensable, avait écrit
Necker (« De l'importance des opinions religieuses » 1788) de trouver quelque
idée salutaire, propre à tempérer les abus inévitables du libre service de la
propriété... »
A la place de la charité, qui est, à ses yeux, une sorte de bonne conscience
contemplative, une effusion du coeur satisfaisant à bon compte une conscience
morale de mauvais aloi, Proudhon demande la justice qui serait une nouvelle
institution juridique, une nouvelle constitution politique qu'il définit comme
un fédéralisme national d'abord, puis international, fondé sur la notion de
service mutuel... Quel que soit le système que préconise Proudhon, il considère
que la justice est quelque chose qui doit s'incarner dans une constitution,
qu'elle est donc une notion politique. Pour lui, la justice comme vertu n'est
pas une effusion sentimentale, c'est une lutte pour un nouvel ordre humain,
c'est donc une vertu militante. « Au lieu de chercher par le menu la règle des
droits et des devoirs », s'écrie-t-il dans « Création de l'ordre », (les
chrétiens) s'arrêtent à contempler cette belle mais infructueuse parole :
Aimez-vous les uns les autres, aimez votre prochain comme vous-mêmes ; et
bientôt, faute de théorie et d'organisation, l'amour et la fraternité
disparaissent...» il fut convenu que les hommes, égaux devant Dieu, ne pouvaient
l'être sur la terre ; une éternité de délices fut promise en échange des
privations d'ici-bas, et l'aumône, l'aumône avare, remplaça la douce fraternité.
»
Conclusion. La justice et la charité sont inséparables si l'on prend
charité au sens de fraternité authentique.
Liens utiles
- Nous n'avons pas besoin de votre charité, nous voulons la justice. Proudhon, Justice, 1858. Commentez cette citation.
- Un savant, invité à préciser l'influence que lui semblait pouvoir exercer sur le bonheur de l'humanité le progrès scientifique, formulait la réponse suivante : La science est aveugle elle est capable de servir tous les maîtres et de répondre à tous les appels, à ceux de la violence aussi bien qu'à ceux de la charité et de la justice; c'est une esclave sans âme, se prêtant à tontes les fins, travaillant indifféremment au malheur et au bonheur des hommes. Expliquez, commentez et au beso
- Un savant invité à préciser l'influence que lui semblait pouvoir exercer sur le bonheur de l'humanité le progrès scientifique, formulait la réponse suivante : La science est aveugle elle est capable de servir tous les maîtres et de répondre à tous les appels, à ceux de la violence aussi bien qu'à ceux de la charité et de la justice; c'est une esclave sans âme, se prêtant à toutes les fins, travaillant indifféremment au malheur et au bonheur des hommes. Expliquez, commentez et au besoin
- Un savant, invité à préciser l'influence que lui semblait pouvoir exercer sur le bonheur de l'humanité le progrès scientifique, formulait la réponse suivante : « La science est aveugle elle est capable de servir tous les maîtres et de répondre à tous les appels, à ceux de la violence aussi bien Qu'à ceux de la charité et de la justice; c'est une esclave sans âme, se prêtant à toutes les fins, travaillant indifféremment au malheur et au bonheur des hommes. » Expliquez, commentez et au b
- JUSTICE DANS LA RÉVOLUTION ET DANS L'ÉGLISE (DE LA), 1858. Pierre Joseph Proudhon - résumé de l'oeuvre