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Notre liberté consiste-t-elle seulement a prendre conscience de ce qui nous détermine ?

Publié le 02/12/2005

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conscience

III La prise de conscience comme véritable activité transformatrice : Nietzsche et Bourdieu  

- Nietzsche refuse une conception de la liberté comme achevant universellement le déterminisme. Pour lui, cette conception est due à une conception spécifique de la liberté comme libération de tout déterminisme causal : Kant aurait poursuivi dans cette voie en posant la liberté comme fondement transcendant nécessaire du déterminisme. Nietzsche ne la conçoit pas ainsi : pour lui, la liberté consiste à vouloir la nécessité de ce qui m'arrive (Le gai savoir). Il faut devancer sa propre détermination, s'accepter comme déterminé pour utiliser pleinement les possibilités de vie qui nous sont ainsi offertes. En changeant ainsi de conception de la liberté, qui ne s'oppose plus à la nécessité, ma conscience peut connaître les déterminations qui me constituent et dans la répétition que représente cette conscience, accroître la puissance et les possibilités de ses déterminations.   -Pour illustrer cette doctrine, on peut penser à ce qu'explique Bourdieu dans les Questions de sociologie. Il précise ainsi qu'avoir conscience pour un individu de ses déterminations sociales, de classe par exemple, permet d'optimiser son utilisation de ces structures déterminées, et ainsi de mieux les maîtriser pour pouvoir espérer modifier les modalités de cette détermination. Comme chez Nietzsche, il s'agit ici d'explorer une connaissance consciente de détermination pour parvenir à produire un sentiment légitime de liberté. La conscience apparaît donc comme un véritable acte d'appropriation de nos déterminations, qui ne relève pas simplement du constat objectif, mais qui dévoile également des possibilités de vie au sein de ces déterminations, jusque-là dissimulées par notre inconscience.   Conclusion   -Notre liberté ne se résume pas à la simple prise de conscience de ce qui nous détermine.

Bien définir les termes du sujet :

- « Liberté « : en son sens le plus courant c'est le pouvoir de se mouvoir sans contrainte, et d'agir sans nuire à autrui. C'est pouvoir se déterminer rationnellement, sans y être obligé par une force extérieure. - « Prendre conscience « : la prise de conscience, qui est une certaine sorte de conscience réfléchie, est différente de la simple conscience. Elle implique le retour du sujet sur une conscience spontanée et immédiate qu'il aurait du monde ou de lui-même. Le Moi se distingue alors de ses états psychiques ; cette conscience est conquise sur la possibilité d'une relation attentive à soi. - « Seulement« : pose la question de savoir si c'est la seule et unique condition, si elle est suffisante. - « Ce qui nous détermine « : c'est ce qui nous pousse à agir de telle ou telle manière, sans que cela soit nécessairement conscient. Ce sont les causes de nos actions.  Construction de la problématique :

    Dans le sujet, il faut prendre en compte le terme "seulement". Ce dernier pose un présupposé : il serait possible d'identifier et d'établir une équivalence entre la liberté et le fait de connaître ce qui nous détermine. La définition de la liberté serait ainsi : savoir quelles sont les causes qui font que nous agissons et pensons de telle ou telle manière.     Se pose donc la question de savoir si connaître ce qui nous détermine est LA condition suffisante pour acquérir notre liberté, ou si elle est seulement nécessaire.

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