Devoir de Philosophie

Notre désir de vérité peut-il être satisfait ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Peut-être par les succès de la science.     Notre désir de vérité peut-il être satisfait en droit ? En fait ?   l        La science, la connaissance de la vérité qu'a le savant, ou le sage, n'est pas une connaissance exhaustive de toutes les vérités, mais une tournure intellectuelle qui permet d'atteindre la vérité dans les situations dans lesquelles on la recherche. l        Ainsi, le sage stoïcien n'est pas quelqu'un qui saurait tout et qui n'aurait rien à apprendre, il est au contraire celui qui est capable d'être sans cesse confronté à des situations nouvelles et de bien user de son jugement dans ces situations. l        Sa connaissance de la vérité n'est donc qu'une disposition, et non une connaissance exhaustive de toutes les vérités.   Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes, VII, §47. « Quant à la science en elle-même, ils disent que c'est ou bien la compréhension sûre, ou bien une disposition dans la réception des représentations qui ne se laisse pas renverser par un raisonnement. Sans la théorie dialectique, le sage ne sera pas infaillible dans le raisonnement. C'est par elle qu'il connaîtra parfaitement le vrai et le faux (.

Que notre désir de vérité puisse être satisfait, cela suppose deux choses : d'une part que nous puissions atteindre la vérité, mais, surtout, d'autre part, que nous en ayons le désir. Si ces deux éléments sont rassemblés, comment expliquer que nous ne possédions pas d'ores et déjà la vérité sur toutes choses ? Si au contraire, il nous manque l'un ou l'autre élément, comment comprendre que nous puissions atteindre une quelconque vérité ? Cela voudrait-il dire que nous ne pouvons posséder aucune vérité ?

« l Pour chercher la vérité, encore faut-il savoir qu'on ignore. l C'est cette difficulté que Platon met en scène en plusieurs endroits de ses écrits.

On pensera notamment à la célèbre allégorie de la caverne ( République VII, début du livre), qui montre combien les hommes sont aveuglés par leurs opinions.

Mais c'est aussi ce qui estexprimé par la non moins célèbre phrase de L' Apologie de Socrate , 21d : « Voilà un homme qui est moins sage que moi.

Il est possible en effet que nous ne sachions, ni l'un ni l'autre,rien de beau ni de bon.

Mais lui, il croit qu'il en sait, alors qu'il n'en sait pas, tandis que moi, tout de même que,en fait, je ne sais pas, pas davantage je ne crois que je sais ! J'ai l'air en tout cas d'être plus sage que celui-là, au moins sur un petit point, celui-ci, précisément : que ce que je ne savais pas, je ne croyais pas non plusle savoir ! ». l La difficulté est, en effet, que même si, dans l'absolu, nous pouvons avoir un désir vague de connaître la vérité, si, de fait, nous croyons la connaître déjà (que ce soit en général oudans des domaines précis), nous ne la chercheront pas là où nous penserons l'avoir déjà, etnotre désir de vérité ne pourra donc jamais être satisfait : nous resterons dans le domainede l'opinion. l Mais, en admettant que nous nous rendions compte de notre ignorance, avons-nous alors accès à la vérité, pour pouvoir satisfaire notre désir de vérité ? Mais avons-nous accès à la vérité ? 2. l Qu'est-ce qui pourrait justifier que nous ayons accès à la vérité ? l La théorie platonicienne de la réminiscence peut nous donner une piste. Platon, Ménon, 85c-86a. « (...) elles existaient en lui, ces idées, n'est-ce pas ? (...) Ainsi donc, chez celui qui ne sait pas, il existe,concernant telles choses qu'il se trouve ne pas savoir, des pensées vraies concernant ces choses mêmes qu'ilne sait pas ? (...) Mais n'est-ce pas sans avoir reçu de personne aucun enseignement, mais plutôt en étantquestionné, qu'il possédera des connaissances, ayant repris, de son propre fond, la connaissance qu'il sedonne lui-même ? (...) Or, reprendre soi-même une connaissance en soi-même, n'est-ce pas se ressouvenir ?(...) Donc, s'il doit y avoir en lui des pensées vraies, aussi bien dans le temps où il sera un être humain quedans celui où il ne l'aura pas été, pensées qui, une fois réveillées par l'interrogation, deviennent desconnaissances, son âme ne doit-elle donc pas avoir appris dans le temps de toujours ? » l L'idée est que l'âme, avant d'être dans le corps, a contemplé les vérités, puis les a oubliées en entrant dans le corps.

Elle en possède cependant une trace, dont elle peut seressouvenir, et c'est cela la réminiscence : le fait de se ressouvenir de ce que notre âmesavait avant d'entrer dans notre corps, c'est-à-dire d'acquérir une connaissance vraie quenous avions en quelque sorte déjà. l Cette théorie peut être interprétée comme une image illustrant le postulat scientifique selon lequel le monde est intelligible et proportionné à notre esprit. l Comment justifier cela ? Peut-être par les succès de la science. Notre désir de vérité peut-il être satisfait en droit ? En fait ? 3. l La science, la connaissance de la vérité qu'a le savant, ou le sage, n'est pas une connaissance exhaustive de toutes les vérités, mais une tournure intellectuelle qui permetd'atteindre la vérité dans les situations dans lesquelles on la recherche. l Ainsi, le sage stoïcien n'est pas quelqu'un qui saurait tout et qui n'aurait rien à apprendre, il est au contraire celui qui est capable d'être sans cesse confronté à des situationsnouvelles et de bien user de son jugement dans ces situations. l Sa connaissance de la vérité n'est donc qu'une disposition, et non une connaissance exhaustive de toutes les vérités. Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes , VII, §47.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles