Notes Introductives à l’oeuvre de K. Polanyi, La Grande Transformation
Publié le 08/01/2024
Extrait du document
«
Etude de K.
Polanyi - La Grande Transformation (1944)
Notes Introductives à l’oeuvre
Karl Polanyi est un intellectuel juif de naissance et d’origine hongroise, se portant sur
la philosophie et les études de droit.
Malgré une conversion au Christianisme celui-ci défend
un socialisme laïque et libertaire.
Lors de son parcours qui le dirige vers journaliste
économique, le penseur se forme seul sur ce dernier domaine pour partir à Londre puis en
Amérique afin d’y dispenser des cours.
Karl Polanyi est étroitement lié à la montée du
néolibéralisme qui se penche sur un examen critique des conceptions libérales passées.
Le livre et ses chapitres évoluent selon une étude chronologique de la montée de l’économie
du marché.
Ce que l’auteur essaye de traduire par ‘La Grande Transformation’, n’est que l’avènement de
la chute du libéralisme économique.
Cette prédiction n’est pourtant pas encore arrivée, et
au contraire il semblerait que les institutions libérales ne font que prendre de plus en plus de
place au sein des sociétés.
De plus, nous verrons comment le libéralisme fonctionne de pair
avec un fachisme qui n’a pas disparu non plus.
S’il ne s’agit pas d’une chute totale du libéralisme économique au XXème siècle, l’auteur
constate du moins une crise, une dégradation du libéralisme face à la montée d’un marché
étant régulateur.
Le néolibéralisme se voit alors de plus en plus invasif des autres sphères de
la vie sociale et politique afin de maximiser l’économie du marché.
Lorsque la vie sociale et politique finissent par être subordonnées à la vie économique
naissent les pathologies de la société.
La pathologie principale du marché (auto-régulateur de
lui même et régulateur des normes du reste de la société) est ce que Polanyi nomme le
‘désencastrement de l’économie’, en tant que celle ci atteint une taille et une place beaucoup
plus importante que le reste des sphères de la société, l’économie devient démesurée comme
elle l’est devenue à partir du XIXème siècle.
Le social cède à l’économie en tant que’
l'économie de marché’ l’absorbe et l’amenuise.
Cette économie de marché se définit par une pensée libérale favorisant l’autonomie
du marché face au reste de la vie sociale.
(Considérer l’autonomie de l’économie de
marché, c’est aussi considérer la possibilité de ne plus la contrôler du tout, qu’elle devienne
‘hors de contrôle’.)
Elle consiste en un système économique commandé, régularisé et fixé par le mécanisme
autorégulateur du marché.
Si le marché régule automatiquement, alors il est correct
d’affirmer qu’il est de même une instance décisionnelle dépersonnalisée et excluant toute
action dirigiste, à la manière d’un tribunal invisible et anonyme.
Suivant la pensée selon
laquelle les choses peuvent être décidées de la manière la plus impartiale possible (sans choix
personnel), c'est-à-dire, selon l’offre et de la demande.
Au contraire, Polanyi dresse le portrait de ‘l'économie de subsistance’, qui elle serait
encastrée au sein du tissu social et des rapports anthropologiques (et donc société non
malade).
Cette forme d’économie reste néanmoins plus restreinte, et ne cherche pas un
rendement absolu, comme dans ces sociétés où elle se trouve limitée dans une sphère des
affaires.
Ainsi, le marché basé sur une économie de subsistance n’exerce pas de domination
sur la vie sociale de plus qu’il ne détermine pas la valeur de toute chose, y compris celles que
Polanyi considère de non-économiques.
Au contraire l’avènement du libéralisme lui laisse à prédire une absorption de toute
chose et tout objet à l’intérieur de l’économie du marché…Objets dont la valeur sera à
présent économique et déterminée par le marché.
Cette valeur que le marché attribut est celle du ‘prix’, effectivement il détermine une
valeur aux choses.
Lorsque le prix finit par être la mesure de valeur de toute une société
entière, il est important d’y remarquer le passage du ‘désencastrement de l’économie’, qui
attribue maintenant ses valeurs économiques à tout type de chose dans la société.
Le marché cesse d’être second, ou du moins limité, au contraire il prend forme d’instance
suprême dictant valeur de la Terre, valeur du Travail et valeur de la Monnaie (ou
argent).
Ces trois constantes sont les fondations du tissu social d’une société selon Polanyi,
ou ‘substance de la société’ (littéralement ce qui permet aux sociétés de se sustenter et se
maintenir) leur réattribution à de nouvelles valeurs conformes à l’économie de marché
représente une pathologie de la société sérieuse.
Car Terre, Travail et Monnaie sont relayé au
rang de ‘marchandises’ car elles sont monétisées, rentabilisées ; ainsi Terre devient le loyer
à verser, Travail devient le salaire que l’on reçoit et Monnaie devient les intérêts (bancaires
par exemples).
Il-y-a-t-il un problème à ce que le Marché puisse décider de la valeur de toute chose ?
La question économique devient progressivement sociologique…
Afin de s’expandre, le marché fait devenir la société son extension, société de marché.
Le
libéralisme consiste finalement à l’intégration de l’Homme ET de la Nature en son
système.
La critique de K.
Polanyi est nouvelle pour son temps, en tant qu’elle y fait
référence aux théories marxistes en prenant une réelle nouvelle considération pour la Terre
(plus tard l’écologie).
Il ne faut pas non plus penser que l’auteur cherche à se rapprocher à
une Nature intouchée et sauvage, lointaine des agressions de l’économie du marché.
Sur ce thème de la Nature, il faut apporter que l’économie du marché libéral a souvent
utilisée comme justification à son déploiement, son caractère supposément naturel
(Naturalisme Libéral).
L’argument du libéralisme repose sur une analogie de son système
économique et du système de la sélection....
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