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Notes de cours: LA FORMATION DES CONCEPTS SCIENTIFIQUES.

Publié le 25/10/2009

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Ce cours vous fournira des éléments de réponses aux sujets du bac suivants:

* Pourquoi la science veut-elle aller au-delà des apparences?

* Est-il vrai de dire de la science qu'elle est par nature inachevable?

* Les sciences permettent-elles de connaître la réalité même?

* Objet réel, objet scientifique.

* En quoi consiste l'objectivité scientifique?

* L'objectivité est-elle le privilège du discours scientifique?

* A quoi reconnaît-on qu'une théorie est scientifique?

* Pourquoi un fait exige-t-il d'être établi?

* Qu'est-ce que la méthode scientifique?

* Connaissance vulgaire et connaissance scientifique.

 

INTRODUCTION:

 

            La science semble être née de soucis techniques, avoir sa source dans la connaissance que l'homme prend du monde pour pouvoir agir sur lui. Elle-même est une technique intellectuelle, une méthode, active et constructive, pour appréhender les phénomènes et reconstruire le réel: il s'agit moins ici de contempler que de transformer, de se soumettre aux choses que de se soumettre les choses. La science prolonge la connaissance commune: elle la perfectionne, elle n'en diffère pas essentiellement.

            On appelle "science", un "ensemble de connaissances et de recherches ayant un degré suffisant d'unité, de généralité, et susceptibles d'amener les hommes qui s'y consacrent à des conclusions concordantes, qui ne résultent ni de conventions arbitraires, ni des goûts ou des intérêts individuels qui leur sont communs, mais de relations objectives qu'on découvre graduellement, et que l'on confirme par des méthodes de vérification définies." (Lalande). Ainsi, les mathématiques, la physique, la chimie sont des sciences.

 

 

Connaissance commune et connaissance scientifique.

 

            Il ne convient pas, comme on le faisait dans l'antiquité, d'opposer radicalement connaissance commune et connaissance scientifique en déclarant que l'une porte sur le sensible et a pour objet l'action; alors que l'autre, détachée de tout souci d'application pratique, veut atteindre la vérité au niveau des pures idées... Dans la science moderne, théorie et pratique sont étroitement unies. Il  n'y a pas, entre la connaissance commune et la connaissance scientifique de différence de nature. Dans l'une comme dans l'autre, l'homme part de sensations, et découvre entre les qualités qu'il perçoit des relations constantes, ou lois, dont la connaissance satisfait, dans une certaine mesure, son esprit, et permet son action.

« * Alors que la connaissance commune demeure dans le domaine de la qualité et ne parvient, parconséquent, qu'à des lois peu précises, la science traduit ce qui est qualité en quantité, introduit la mesure et la rigueur, relie les faits avec précision et donne parfois de leurs rapports une expression mathématique.

* La science ramène à l'unité bien des lois isolées, et montre comment ces lois ne sont que les casparticuliers de lois plus générales.

Ainsi, elle ramène la multiplicité à l'unité et réalise une grande économie de pensée.

* La connaissance commune est faite d'opinions individuelles.

La science est une oeuvre collective. Elle est faite par tous, et ses conclusions sont universellement admises.

* Les lois que découvre la science ont un caractère de certitude beaucoup plus grand que celles dela connaissance commune.

A l'affirmation selon laquelle connaissance commune et connaissance scientifique sont de même nature, ona parfois objecté la rupture de la physique moderne avec la perception vulgaire: selon Bachelard , la science serait, aujourd'hui, "guidée par un besoin de cohérence" et verrait "sa réussite dans une organisation rationnelle de la connaissance plutôt que dans ses résultats pragmatiques" .

Mais, il ne faut pas perdre de vue que, quelle que soit la nouveauté des façons de penser de la physique actuelle, ses résultats sont toujours utilisablestechniquement, et ont pour effet d'augmenter la puissance de l'homme sur le monde.

D'autre part, dans laconnaissance commune elle-même, le besoin ne parvient à ses fins qu'en les abandonnant d'abord, en prenant unesorte de recul devant le monde, en se libérant du vécu, en constituant l'objet, en s'efforçant de penser vrai.L'imagination, l'invention communes supposent déjà quelque détachement; la science la plus évoluée permet encored'agir: connaissance commune et connaissance scientifique sont donc bien deux moments d'une mêmeconnaissance, celle par laquelle l'homme saisit l'objet, et découvre ses lois pour le modifier.

La supériorité de la science sur la connaissance commune tient, à sa méthode et à l'esprit qui l'anime:l'esprit scientifique.

La méthode et l'esprit scientifique. La méthode scientifique comprend un ensemble de procédés par lesquels le réel est analysé, reconstruit,ramené à la raison.

Et, à la base de toute recherche scientifique, on peut découvrir la confiance en la légitimité detelles opérations, en leur possibilité de droit: la science affirme que les choses peuvent être comprises par l'esprit,que la Nature est intelligible. L'esprit scientifique est une des formes du rationalisme. A.

La méthode, l'analyse et la synthèse. On appelle "méthode", un "programme réglant d'avance une suite d'opérations à accomplir et signalant certains errements à éviter, en vue d'atteindre un résultat déterminé...

L'idée de méthode estdonc toujours celle d'une direction définissable et régulièrement suivie dans une opération de l'esprit."(Lalande).Nul n'a, plus que Descartes, insisté sur la nécessité de la méthode: "Car ce n'est pas assez, dit-il, d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien." Et, Descartes attribue les inégalités de niveau intellectuel qu'il remarque entre les hommes aux différences de méthodes plus qu'aux différences de qualitésnaturelles.

a) Chaque science a sa méthode: autrement dit, elle dispose d'un ensemble de procédés spéciaux luipermettant d'aller bien plus avant que la connaissance commune dans la recherche de la vérité.

Il est à remarquercependant que quelle que soit la méthode considérée, l'esprit tend à substituer aux ensembles confus que luiprésente l'expérience des synthèses précises faites d'éléments clairement déterminés.

Autrement dit, l'espritdécompose le réel en élément à l'aide desquels il le reconstruit.

Les deux procédés essentiels à toute science sontdonc l'analyse et la synthèse, et l'on a pu dire que toute connaissance était une analyse entre deux synthèses (celle du début se réduisant à une prise de conscience globale, et celle finale étant précise etdistincte).En effet, le donné se présente comme un complexe confus.

L'esprit tente d'abord d'en discerner les éléments: c'estlà l'analyse .

Elle ne doit pas être confondue avec la division.

La division décompose le tout en parties homogènes à ce tout, et aussi complexes que lui; l'analyse le décompose en éléments.

Elle est donc explicative ( Descartes pensait que le passage du complexe au simple était analogue au passage du sensible à l'intelligible).

La marche del'analyse est régressive : elle remonte du complexe à ses éléments. La synthèse est la contre-épreuve nécessaire de l'analyse.

Pour que les éléments soient explicatifs, il fautqu'à leur aide nous puissions reconstruire le donné.

L'opération qui reconstitue le tout à l'aide deséléments, c'est la synthèse.

Sa marche est progressive. Elle montre comment les éléments simples concourent à la production des choses.. »

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