Notes Article Ted Honderich
Publié le 03/12/2024
Extrait du document
«
Harder questions :
Honderich considère que le problème du déterminisme n’est pas central dans le débat du
compatibilisme, mais que c’est la question de la volonté qui l’occupe.
Nous verrons maintenant
comment il relocalise la question de l’agentivité dans le déterminismenen partant du conflit.
Donc, le compatibilisme est souvent représenté par la théorie de Frankfurt, qui consiste à
dire que pour qu’une action soit libre, il faut que nous soyons capables réflexivement de la
reconnaître comme étant ce que nous désirons.
Désirer nos désirs.
Frankfurt les appelle désirs de
premier ordre et de second ordre.
Le désir de faire quelque chose et le désir de désirer faire quelque
chose.
C’est une théorie qui nous parle de volontarité plutôt que d’origination.
Cette théorie fait face à la critique de l’argument des conséquences qui dit : si nos actes sont
les conséquences des lois de la nature.
Cela implique que nous évoluons sous les lois naturelles et
donc sous des lois probabilistes, alors nos actes ne dépendraient pas de nous.
Je l’ai formalisé sur
la slide.
Vous vous souvenez au départ Oscar a présenté les quatre clauses de la détermination avec
les allumettes, y compris celle qui dit que s’il y a allumette allumée maintenant alors il y a eu le
craquement auparavant.
C’est la même chose avec l’humanité et nos actes.
Nous ne serions pas à
l’origine de nos actes.
Nous ne serions pas originateurs.
Alors, pour faire face à cet argument, les
philosophes cherchent systématiquement une nouvelle conception de liberté et de responsabilité
qui fonctionneraient avec le déterminisme, mais sans se pencher sur le déterminisme.
Et ce qui
pose problème à Honderich c’est l’impression d’avoir un rôle dans notre vie ou que notre
vie est un rôle dans quelque chose.
Problème qu’on ne peut résoudre en retirant ou affaiblissant
la volonté d’action des humains.
Pour sortir de ce problème, qui est selon lui une impasse, Honderich propose un
compatibilisme pratique.
Il faut sortir du fait d’avoir la capacité d’origination (qui est important
dans les conceptions incompatibilistes) ou le fait de la volontarité (qui ressort du compatibilisme).
Il faut le prendre comme étant quelque chose à ajouter à la question du déterminisme.
En fait c’est
un problème lié à un aspect qu’on ne considère pas encore dans le débat.
Il établit une position par
la conscience, position grâce à laquelle le fait d’être libres dans un monde déterminé est compatible.
Il ne nie pas tout ce qui a été dit mais bien le fait qu’on soit dans une impasse, « it’s an old dead
duck » si je le cite.
Il veut changer la zone d’étude de la question.
Un rôle manque dans notre conception du problème.
En plus du déterminisme général et
de la volontarité, il ajoute le rôle de la conscience.
Et attention, il met en garde, ce n’est pas au sens
moral que nous devons le prendre, comme « la conscience d’une action » ou la « mauvaise
conscience ».
Cela se réfère au fait que, dans le débat qu’il était question de savoir si on peut imputer
une responsabilité ou non à des êtres pour définir leur liberté d’action.
Et d’ailleurs on l’a vu dans
la position de Frankfurt, pour savoir si on a ou non le libre arbitre, il cherche à savoir si nous
pouvons reconnaître nos désirs de premier ordre comme les nôtres.
Honderich souhaite sortir de
la question de responsabilité et pour cela change carrément de champs de la philosophie, c’est-àdire qu’il va voir par la philosophie de l’esprit.
Il part du fait que les incompatibilistes ont raison sur quelque chose : ils considèrent la
menace pour l’agentivité qu’est le déterminisme.
C’est à dire qu’ils perçoivent la dimension pratique
de la question du déterminisme.
Ils ont bien remarqué que le déterminisme va à l’encontre de
l’intuition selon laquelle nous avons tous l’impression d’avoir une volonté, et d’agir selon celle-ci
dans la vie pratique.
Mais Honderich recadre leur considération en demandant un peu ironiquement : « Ont-ils
eu tort dans l’identification de ce qu’ils voient et veulent ? » et « Voient-ils et veulent-ils quelque
chose d’autre que la stature, la dignité ou l’origination ? » C’est une question rhétorique, la réponse
est évidemment oui selon lui.
Selon Honderich, les incompatibilistes en essayant d’identifier le
critère de notre liberté pratique, ont saisi en partie de quoi il s’agissait sans pour autant fournir un
critère satisfaisant.
Et il veut palier cela avec une théorie de la conscience.
Par ce questionnement,
il relocalise la question du déterminisme dans la conscience humaine et en cela cherche à élaborer
un déterminisme humain ou autrement appelé actualisme.
Je vais vous expliquer maintenant ce que
cela signifie.
Consciousness :
La conscience selon Honderich • On ne vous l’a pas présenté mais Ted Honderich est un
philosophe anglais contemporain, décédé le mois passé, qui élabore une théorie de la conscience
nommée actualisme.
Et c’est à partir de cette théorie qu’il traite du libre-arbitre, donc je vais
commencer par vous l’exposer pour ensuite faire le lien avec son point de vue sur le débat du
compatibilisme.
Il se demande donc en quoi l’expérience consciente consiste-t-elle en elle-même ?
et ensuite en quoi consiste l’expérience consciente du libre-arbitre ? Qu’est-ce que ça signifie que
faire l’expérience consciente de la volontarité et d’agir selon celle-ci ?
La définition de la conscience pour Honderich est la suivante : il y a trois types de
conscience — perceptive, réflexive et affective.
Celle qui nous permet de dire que nous sommes
conscients est la conscience perceptive.
Grâce à elle nous pouvons dire que nous nous trouvons
dans un monde ; nous actualisons le monde physique par notre conscience, d’où l’actualisme.
Il
interpelle très souvent ses lecteurs / interlocuteurs en leur disant : « Vous êtes conscient de vous
trouver ici » Il entend conscient au sens d’aware, mot qui nous fait défaut en français.
On pourrait
dire « vous vous rendez compte d’être dans cette pièce ».
En quoi cela consiste ? Pour répondre à
cette question, il faut laisser tomber ici les causes et les conséquences physiques et psychiques qui
ne rendent pas compte de la réalité pratique que cela représente, il faut sortir de la question
ontologique.
Il clarifie donc la matière qu’il va théoriser, comme il reproche à d’autre de ne pas faire.
Il
se concentre donc sur la conscience perceptive, car selon lui l’état actuel des sciences cognitives
permet relativement bien de comprendre les consciences réflectives et affectives.
Mais, le fait de
percevoir envisagé par la physique n’est pas complexe et on le comprend très bien.
Ce n’est pas de
cela dont il s’agit ici.
Et, en effet, la conscience perceptive, en sa qualité métaphysique, est la plus
discutée puisqu’elle est en tension dans son lien entre procédés internes physiques et subjectivité.
Pour lui, la conscience est une réalité vécue qui consiste en la perception subjective du monde
physique objectif.
Cela crée un monde subjectif, perçu par l’homme, mais physique.
Donc concluons provisoirement que percevoir c’est actualiser le monde physique et en faire
un monde physique subjectif.
Un monde physique qui est passé pas notre perception.
On peut
d’ailleurs saisir cette idée dans l’étymologie du mot percevoir, per capere : saisir à travers.
Percevoir
que quelque chose nous est présenté, donné, que nous saisissons actuellement.
La seule chose dont
nous sommes certains dans le phénomène de la perception est que ces choses qui nous sont
présentées sont dans le temps et l’espace.
Cela est actuel.
Selon Honderich, c’est là la prémisse de la question, sur laquelle on doit être d’accord.
En
cela, il attaque le problème par les prémisses, technique très diffuse en philo analytique.
Redéfinir
le problème sur lequel on s’est basé.
Et il le dit lui-même : des questions différentes amènent des
réponses différentes.
Sa définition de la conscience implique certaines propriétés (ce qu’elle contient par
exemple).
Attention, ce ne sont pas des qualia, des données sensorielles, un contenu interne, un
support de contenu, une structure de la conscience, une relation d’intentionnalité ou un soi dont il
parle.
C’est le fait que ce qui m’entoure existe, occupant du temps et de l’espace.
Cela suffit
largement pour en faire quelque chose de physique.
Mais ce n’est pas quelque chose de
physiquement objectif, ce n’est pas le monde de la science.
Il dit « ce que l’on appelle parfois le
monde de la « vue de nulle part » (Nagel, 1986).
» Cela signifie que le monde naturel déterminé par
des lois physiques rencontre l’humain par sa perception.
Selon Honderich il faut le prendre en compte dans la question du libre-arbitre.
Mais il
précise qu’il ne....
»
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