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Nos sens sont-ils trompeurs ?

Publié le 08/02/2005

Extrait du document

La relation de cause à effet serait nécessairement absolument inconnue aux hommes. Dès lors, ce serait la fin de toute inférence et de tout raisonnement sur les opérations de la nature; la mémoire et les sens resteraient les seuls canaux qui pourraient livrer accès dans l'esprit à la connaissance d'une existence réelle. Notre idée de nécessité et de causalité naît donc entièrement de l'observation d'une uniformité dans les opérations de la nature où des objets semblables sont constamment conjoints les uns aux autres, et l'esprit déterminé par accoutumance à inférer l'un de l'apparition de l'autre. Ces deux circonstances forment le tout de la nécessité que nous attribuons à la matière. En dehors de la constante conjonction d'objets semblables et de l'inférence, qui en résulte, d'un objet à l'autre, nous n'avons aucune notion d'aucune nécessité ou connexion. »       « Supposez qu'un homme, pourtant doué des plus puissantes facultés de réflexion, soit soudain transporté dans ce monde ; il observerait immédiatement, certes, une continuelle succession d'objets, un événement en suivant un autre ; mais il serait incapable de découvrir autre chose. Il serait d'abord incapable, par aucun raisonnement, d'atteindre l'idée de cause et d'effet, car les pouvoirs particuliers qui accomplissent toutes les opérations naturelles n'apparaissent jamais aux sens ; et il n'est pas raisonnable de conclure, uniquement parce qu'un événement en précède un autre dans un seul cas, que l'un est la cause et l'autre l'effet. Leur conjonction peut être arbitraire et accidentelle. Il n'y a pas de raison d'inférer l'existence de l'un de l'apparition de l'autre. En un mot, un tel homme, sans plus d'expérience, ne ferait jamais de conjecture ni de raisonnement sur aucune question de fait ; il ne serait certain de rien d'autre que de ce qui est immédiatement présent à sa mémoire et à ses sens.

« observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions- nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peuxme représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à lapossibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactementde notre langage.

Les mots dépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraitssoient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'estqu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'unmot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être lesigne. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsil'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

Ence sens, il ne répond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose danstoute son ampleur la question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autrephénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causale nécessaire sinonl'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une association souvent répétée, de nous attendre à lesvoir se suivre.

Le principe de causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autresprincipes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ail'expérience quotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoire sur le planlogique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne selèvera pas ? Questions qui ont pour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas dela pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinementavec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques ne sont-ellesnullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce ce qu'on n'a pas encore rencontré lecontre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyen de démontrer absolument, par la pure logique, que laconclusion d'une induction est nécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'entenait là, il faudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirement acceptables, demeurenten partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautes probabilités. .

Ces théories de Locke et Hume , qui affirment que la raison humaine tire ses principes de l'expérience, sont deux formes de ce qu'on appelle l'empirisme. 2) Les sens sont trompeurs. Mes sens semblent me fournir les qualités objectives des choses.

Est-ce tout; à fait vrai ? Ce sont mes désirs etmes sentiments qui colorent le monde et qui pénètrent de valeur personnelle et subjective le monde des objets.

Leschoses sont-elles vraiment telles qu'elles m'apparaissent ? Les sens sont incontestablement subjectifs.

L'un a froid,tel autre a chaud.

Tout alors dépend de la structure de mon organisme (si je suis frileux ou douillet, etc.).

Donc,comment accorder crédit à ce qui n'a de valeur que pour moi, dans un contexte subjectif ? Protagoras en tireraleçon en disant: « L'homme est la mesure de toute choses » formule qu'Anatole France interprétait ainsi : « L'hommene connaîtra de l'univers que ce qui s'humanisera pour entrer en lui, il ne connaîtra jamais que l'humanité deschoses.

» Toute affirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme.

Socrate résume la thèse de Protagoras : «N'arrive-t-il pas parfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alorsde ce souffle de vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ou qu'il n'est pas froid ? Ou bienen croirons-nous Protagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pour qui ne frisonne pas ? » («Théétète », 152b).

L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez lemême individu selon les moments (le monde ne m'apparaît pas de la même façon quand je suis gai ou triste) etmême selon les perspectives d'observation (une tour vue carrée de près paraît ronde de loin).

Pour les sceptiques il. »

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