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Nos préférences sont-elles un critère suffisant pour juger d'une oeuvre d'art

Publié le 10/01/2005

Extrait du document

■ Un homme qui juge mal d'une oeuvre d'art est un homme qui juge moins de sa beauté que de ses agréments. Parce qu'il se laisse dominer par l'intérêt sensuel, tout à fait personnel, qu'il porte à l'objet représenté par un tableau, son jugement de goût n'est pas pur. C'est la raison pour laquelle l'universalité du jugement de goût est moins un fait qu'un idéal à atteindre. L'ignorant ne peut pas juger Le jugement est une opération intellectuelle qui exige un minimum de culture esthétique. Je ne peux pas juger une oeuvre d'art si je ne la comprends pas. Cela suppose que j'aie des connaissances d'histoire de l'art, que je sois conscient de la démarche de l'artiste, que je dispose de critères objectifs et rationnels pour me prononcer. Pour juger, il faut comprendre "En face d'une oeuvre d'art, il importe de se taire comme en présence d'un prince: attendre de savoir s'il faut parler et ce qu'il faut dire, et ne jamais prendre la parole le premier. Faute de quoi, on' risquerait fort de n'entendre que sa propre voix«, dit Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation. Si je ne suis que mon goût, je ne pénétrerai jamais la vérité d'une oeuvre d'art, je ne saurai pas pourquoi elle me plaît ou me déplaît.   []   Même si l'époque contemporaine ne reconnaît plus de canon esthétique unique, l'on ne peut pas dire pour autant que les préférences personnelles suffisent pour juger une oeuvre d'art.

Le goût est subjectif. Aussi, il ne saurait y pas de critères objectifs du beau et du laid. Mes préférences personnelles suffisent donc pour juger une oeuvre d'art. Mais,  le plaisir ou le déplaisir que j'éprouve devant une oeuvre n'est pas un critère suffisant pour la juger. Le jugement esthétique doit se fonder sur des connaissances qui permettent de comprendre l'oeuvre.

  • I) Nos préférences sont un critère suffisant pour juger une oeuvre d'art.

a) L'art n'est pas homogène. b) Le jugement n'a pas besoin de théorie. c) L'art est subjectif.

  • II) Nos préférences ne sont pas un critère suffisant pour juger en art.

a) Le beau s'impose objectivement. b) L'ignorant ne peut pas juger. c) Pour juger une oeuvre d'art, il faut la comprendre intellectuellement.

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« l'unanimité d'un sentiment pourtant profondément personnel.

Un homme qui juge mal d'une oeuvre d'art est un homme qui juge moins de sa beauté que de ses agréments.Parce qu'il se laisse dominer par l'intérêt sensuel, tout à fait personnel, qu'il porte à l'objet représenté par untableau, son jugement de goût n'est pas pur.

C'est la raison pour laquelle l'universalité du jugement de goût estmoins un fait qu'un idéal à atteindre. L'ignorant ne peut pas jugerLe jugement est une opération intellectuelle qui exige un minimum de culture esthétique.

Je ne peux pas jugerune oeuvre d'art si je ne la comprends pas.

Cela suppose que j'aie des connaissances d'histoire de l'art, que jesois conscient de la démarche de l'artiste, que je dispose de critères objectifs et rationnels pour me prononcer. Pour juger, il faut comprendre"En face d'une oeuvre d'art, il importe de se taire comme en présence d'un prince: attendre de savoir s'il fautparler et ce qu'il faut dire, et ne jamais prendre la parole le premier.

Faute de quoi, on' risquerait fort den'entendre que sa propre voix», dit Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation.

Sije ne suis que mon goût, je ne pénétrerai jamais la vérité d'une oeuvre d'art, je ne saurai pas pourquoi elle meplaît ou me déplaît. [] Même si l'époque contemporaine ne reconnaît plus de canon esthétique unique, l'on ne peut pas dire pourautant que les préférences personnelles suffisent pour juger une oeuvre d'art.

Les oeuvres d'art, surtout ànotre époque, s'adressent à l'intellect autant, sinon plus, qu'aux sens.

Elles établissent leurs propres critères,et c'est pourquoi il faut chercher à les comprendre si on veut les juger en connaissance de cause.

Faute decet effort de corn préhension, on risque de rejeter les oeuvres nouvelles parce qu'on ne les comprend pas,comme cela est arrivé à beaucoup d'artistes aujourd'hui reconnus.

Cela dit, on n'est pas obligé d'aimer Picassoni Van Gogh, ou on peut n'en aimer que certains aspects.

Et l'on peut continuer de préférer une madone duXVe siècle à un tableau cubiste, pourvu qu'on reconnaisse qu'il s'agit d'art dans les deux cas.. »

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