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Nos convictions morales sont-elles le simple reflet des opinions de notre époque ?

Publié le 01/12/2005

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Ne faut-il pas alors fonder la morale légalement afin qu'elle me soumette et qu'elle soit universelle ?   III)            Morale et loi.     §  Le principe de la loi recherché doit être à la fois universellement valable et librement reconnue. C'est alors comme loi morale que la morale apparaît comme le seul principe pouvant exercer sur moi une autorité légitime : elle est fondée et librement reconnue. Dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, Kant énonce les maximes morales de l'impératif catégorique moral en disant que la morale doit être une loi de la raison pure pratique qui doit être universelle et doit soumettre la volonté. L'universalité est alors ce qui distingue la volonté du désir : la raison est le fondement de la morale. Ma volonté est bonne quand elle obéit à un principe universel librement. Il faut agir par devoir et non sous l'emprise d'une force extérieure. La loi morale est un impératif issu de ma propre raison, je m'y soumets comme en me soumettant à ma propre loi, ce qui fait qu'elle est la mise en lumière de ma liberté. La valeur d'une action dépend donc de mon intention.

§  La morale est ce qui permet  aux individus d’agir sur le monde et de pouvoir juger si une action est bonne ou mauvaise. Il apparaît alors que la morale doit être une certaine norme.

§  Or, il apparaît que chaque société a des normes qui régissent la vie sociale, une sorte de morale sociale qui permet le bien vivre en communauté. Mais alors cela veut-il dire que la morale se réduit à la morale sociale, c’est-à-dire aux mœurs d’une communauté ?

§  Cela permettrait de justifier la diversité de ces normes morales. En effet il apparaît que les normes changent selon les individus et les communautés, venant alors de certaines coutumes voire de l’éducation individuelle.

§  Mais peut-on réellement faire de la moralité, qui apparaît comme ce qui nous est intime, l’image de simples opinions changeantes ? La morale a-t-elle alors encore une légitimité si elle ne dépend pas de moi ?La moralité ne doit-elle pas être inhérente au sujet lui-même et être une norme valant universellement ?

§  Le problème semble donc être le suivant : la morale n’est-elle qu’une copie, intrinsèquement dépendante, une image des normes sociales et changeantes, étant alors extérieure au sujet ou est-elle profondément ancrée dans le sujet, étant alors une norme raisonnable valant légitimement et universellement ?

 

 

« § Dans L'Emile , « profession de foi du Vicaire Savoyard », Rousseau appelle conscience un principe inné de justice et de vertu.

Pour lui donc, la conscience n'est quemorale : la conscience c'est ce qui dans l'âme sait ce qui estjuste et vertueux.

L'âme, c'est la totalité de l'esprit, de la viede l'esprit, la conscience, c'est ce qui dans cette totalitéconcerne les principes moraux.

Nous savons, de manière innée,ce qui est juste et ce qui est vertueux. § Ce que veut Rousseau, ce n'est pas établir par le raisonnementce que doivent être les maximes morales, il ne veut paschercher à fonder la morale sur des principes rationnels, faire laphilosophie de la morale, il veut faire comprendre ou sentir quenous sommes déjà moraux pour peu que l'on soit attentif ànotre cœur.

Il ne s'adresse pas à la raison du lecteur, à safaculté de raisonner, mais à sa conscience, c'est-à-dire à cequ'il sent en lui, aux idées de justice et de vertu qu'il connaîtdéjà.

Il ne cherche donc ni à fonder la morale, ni à dire ce quel'on doit faire pour être moraux, il essaie de nous faire sentirque nous savons tout ce qu'il nous faut savoir pour êtremoraux, sans avoir à raisonner, sans avoir à réfléchir. § Rousseau distingue les idées des sentiments : les idées sontacquises, elles viennent du dehors, c'est-à-dire des autres etdes sens, conception empiriste de l'origine des idées, lessentiments eux sont innés, naturels.

Un sentiment, c'est une inclination, un penchant inné pour ou contre quelque chose.

Ce sont les sentiments qui sont moraux,qui nous permettent d'apprécier le bon et le mauvais.

Les jugements moraux reposent donc sur dessentiments et non sur des principes rationnels, c'est-à-dire des idées, parce que les idées ellesdoivent s'apprendre. § Nous avons donc un sentiment moral en nous qui nous dit ce qui est bon ou mauvais et nous permetde juger des actions bonnes ou mauvaises.

Mais ce sentiment moral n'apparaît pas comme étantobjectif.

Peut-il alors être assez puissant contre l'intérêt, eut-il réellement être au fondement de lamorale ? Rousseau affirme ailleurs qu'il est possible dans le cadre de la vie sociale de corrompre sanature, de cesser d'entendre la voix de sa conscience et d'entendre à sa place des injonctions qui nesont pas bonnes. § Mais, dans ce cas, est-il possible de se fier à son sentiment ? Qu'est-ce qui nous permet de savoir sice que l'on ressent est naturel donc moral ou au contraire artificiel et immoral ? Le sentiment moral exerce-t-il réellement une autorité légitime sur moi ? Ne faut-il pas alors fonder la moralelégalement afin qu'elle me soumette et qu'elle soit universelle ? III) Morale et loi. § Le principe de la loi recherché doit être à la fois universellement valable et librement reconnue.

C'estalors comme loi morale que la morale apparaît comme le seul principe pouvant exercer sur moi uneautorité légitime : elle est fondée et librement reconnue.

Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs , Kant énonce les maximes morales de l'impératif catégorique moral en disant que la morale doit être une loi de la raison pure pratique qui doit êtreuniverselle et doit soumettre la volonté.

L'universalité est alorsce qui distingue la volonté du désir : la raison est le fondementde la morale.

Ma volonté est bonne quand elle obéit à unprincipe universel librement.

Il faut agir par devoir et non sousl'emprise d'une force extérieure.

La loi morale est un impératifissu de ma propre raison, je m'y soumets comme en mesoumettant à ma propre loi, ce qui fait qu'elle est la mise enlumière de ma liberté.

La valeur d'une action dépend donc demon intention. § La loi semble pouvoir être compatible avec la liberté si elle estdéfinie comme obéissance à soi même, c'est-à-dire commeautonomie.

Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs , Kant thématise cette idée d'obéissance à soi-même, et ce dans le cadre de la définition de la loi morale.

En effet, pourne pas être une contrainte soumettant nécessairementl'individu, au prix de la liberté, Kant définit la loi morale commeautonomie.

L'obéissance à la loi morale est alors uneobéissance à la loi que la raison nous prescrit, c'est-à-dire à laloi que l'on s'est prescrit à soi-même.

La loi morale n'est doncrien d'autre que la manifestation de notre raison.

Dès lors nonseulement la loi est conforme à la liberté, dans la mesure, où jem'obéis à moi-même, mais plus encore, la loi est la manifestation même de la liberté, dans la mesure. »

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