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Nos conceptions sont elles le fruit de nos perceptions?

Publié le 30/03/2005

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Pour beaucoup, elles sont « innées », c'est-à-dire en nous dès notre naissance. Cette théorie remonte à Platon pour qui l'âme contemple les Idées éternelles avant de s'incarner dans le corps. (Il y a beaucoup de versions modernes de l'innéisme en biologie et en psychologies du développement.)     II : Nous apprenons par l'expérience.   1)      L'induction. L'induction est le mode d'inférence qui consiste à former une notion à partir d'une collection d'observations. Aristote nous dit qu'une notion se forme en mémorisant des sensations. La démarche inductive a reçu ses lettres de noblesse avec la naissance de la science moderne qui nous a montré qu'il n'y a pas de science sans expérimentation. La méthode expérimentale consiste à apprendre par la sensation : on formule d'abord une hypothèse à priori, puis on la vérifie dans le monde sensible. 2)      L'apprentissage.

D'où viennent les éléments de notre pensée ?

L'idéalisme pose une autonomie des idées, pour lui, nos idées sont immédiatement présentes à la pensée, sans l'aide de l'expérience, l'être pensant est doté d'une pensée et donc des concepts qui vont avec.

Contre cette philosophie, on peut aisément opposer le fait que pour concevoir de telle ou telle manière, nous devons d'abord apprendre ; la multiplicité des cultures nous montre que les conceptions sont toujours issues d'un contexte. Nos perceptions doivent donc précéder nos conceptions.

Mais une analyse de la perception nous plonge dans l'embarras en nous montrant que toute perception véhicule toujours une conception. Si je perçois la « table « devant moi, pour que ce flux de sensations se cristallise en une « table «, il faut que le concept de table soit là, présent dans la perception elle-même. L'idéalisme doit donc avoir quelque peu raison, mais comment l'articuler au fait que nous devons apprendre et que les concepts doivent venir à leur tour des perceptions ?

Nous sommes devant un cercle : nos perceptions viennent de nos conceptions et nos conceptions viennent de nos perceptions.

Pouvons nous briser ce cercle en posant un troisième terme ?

Problématique :

Dans la perception, nous retrouvons nos conceptions, mais d'où nos conceptions viennent elles sinon de nos perceptions, y a-t-il une autre origine possible ?

 

« Selon Hume, de l'habitude que nous avons de lier les évènements entre eux.

Par exemple, nous observons que le jour suit la nuit, par habitude nous pouvons dire : « le soleil selèvera demain ». "Le soleil ne se lèvera pas demain, cette proposition n'est pasmoins intelligible et elle n'implique pas plus contradiction quel'affirmation : il se lèvera.

Nous tenterions donc en vain d'endémontrer la fausseté.

Si elle était démonstrativement fausse,elle impliquerait contradiction et l'esprit ne pourrait jamais laconcevoir distinctement.C'est donc peut-être un sujet digne d'éveiller la curiosité que derechercher quelle est la nature de cette évidence qui nousassure de la réalité d'une existence et d'un fait au-delà dutémoignage actuel des sens ou des rapports de notre mémoire.[...]Tous les raisonnements sur les faits paraissent se fonder sur larelation de la cause à l'effet.

C'est au moyen de cette seulerelation que nous dépassons l'évidence de notre mémoire et denos sens.Si donc nous désirons nous satisfaire au sujet de la nature del'évidence qui nous donne la certitude des faits, il faut que nousrecherchions comment nous arrivons à la connaissance de la cause et de l'effet.J'oserai affirmer, comme une proposition générale qui n'admet pas d'exception, que la connaissance decette relation ne s'obtient, en aucun cas, par des raisonnements a priori ; mais qu'elle naît entièrement del'expérience quand nous trouvons que des objets particuliers sont en conjonction constante l'un avecl'autre." David Hume, Enquête sur l'entendement humain (1748), trad.

A.

Leroy, Aubier-Montaigne. Ce texte de Hume s'interroge sur la manière dont la science établit ce qu'elle appelle les lois de la nature.

Lorsqu'unchimiste nous dit que tel phénomène (par exemple l'ébullition de l'eau) est dû à telle cause (la chaleur), il établit unerelation de cause à effet qui s'exprime sous la forme d'une loi chimique simple : l'eau bout à cent degrés.

Commentpouvons-nous être sûrs, pourtant, qu'à chaque fois que nous porterons de l'eau à cent degrés elle se mettra àbouillir, et cela même en supposant l'avoir déjà vérifié un très grand nombre de fois?Pour rendre encore plus sensible l'importance de cette question, Hume choisit ici un exemple emprunté à laconnaissance commune, une évidence telle que celle qui consiste à dire : «le soleil se lèvera demain».

Cettebanalité que personne ne songerait à mettre en doute soulève pourtant les mêmes difficultés que les lois les plusabstraites de la science.

Comment la raison sait-elle que le soleil se lèvera demain? Comment peut-elle aujourd'huiprouver qu'il se lèvera bien demain?Ces questions sont légitimes car celui qui affirme que le soleil se lèvera demain n'a pas plus d'arguments pour leprouver que celui qui affirmerait le contraire.

Tous les deux en sont, au moment où ils parlent, au même point.

Leursdeux propositions sont compréhensibles et ne comportent pas de contradiction, c'est-à-dire ne comportent pas determes qui se contredisent entre eux.

Une phrase qui se contredit est une absurdité qu'on ne peut jamais concevoir.Or l'expression «le soleil ne se lèvera pas demain» se conçoit clairement car sa forme logique n'est pas incohérente :«Nous tenterions donc en vain d'en démontrer la fausseté.»Comment alors savons-nous que cette phrase est fausse, et que le soleil se lèvera bien demain? On ne peut secontenter ici de répondre : «parce qu'on le voit», étant donné qu'il s'agit d'un événement qui ne s'est pas encoreproduit et qui est donc «au-delà du témoignage actuel des sens».

Hume remarque alors que dans la science un seultype de connaissance dépasse précisément l'évidence de nos sens : c'est celle qui porte sur la relation de la causeà l'effet, et qui permet au chimiste d'établir ses lois.

La proposition «le soleil ne se lèvera pas demain» a donc lemême caractère que les lois de la science et ce sont bien elles qui sont visées par ce texte.Abandonnant cet exemple, Hume expose alors clairement la nature du problème en jeu: «il faut que nousrecherchions comment nous arrivons à la connaissance de la cause et de l'effet», c'est-à-dire comment nousétablissons cette liaison nécessaire qui transforme un phénomène en «cause» d'un autre phénomène qu'on appelle«effet».Pour Hume, la réponse tient en ces termes : la connaissance de cette relation naît de l'expérience uniquement etnon pas d'un raisonnement.

Or seuls les raisonnements peuvent nous livrer des résultats absolument nécessaires,comme en mathématiques, résultats qui n'ont pas besoin d'être confrontés à l'expérience et ne risquent pas de subirson démenti.

C'est pourquoi on doit dire que les raisonnements nous livrent des vérités a priori.

Si ce n'est pas leraisonnement qui établit la relation de la cause et de l'effet mais l'expérience sensible, qu'est-ce qui fonde alors lacertitude de l'invariabilité des lois physiques ?Pour Hume, cette certitude est en réalité fondée sur l'habitude.

Nous avons eu l'habitude d'observer un certainnombre de fois la conjonction de deux phénomènes quelconques et nous généralisons, sous l'effet de cettefréquence, cette conjonction que nous proclamons loi universelle et relation invariable de cause à effet. Cette conception très audacieuse cherche à démystifier les certitudes de la science dans ce qui constitue sonprincipe le plus essentiel : le principe de causalité.Celui-ci ne cacherait, en réalité, qu'une simple opinion, liée à l'habitude que nous avons de voir se produire la. »

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