nisi unum — qui réglait le schémanéoplatonicien, est désormais dépassé, superflu et aboli.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
suprême est celui de l'impassibilité, « mort de l'âme et de l'intelligence qui
précède celle du corps » : par la médi tation incessante de la mort, l'ascète
veut prévenir celle-ci, qui risque de le surprendre et de le séparer de Dieu.
Doit-on dire davantage : que l'ascète,
qui rejoint Dieu à travers l'ascèse elle
mime, ne peut admettre le paradoxe de la mort -retour et séparation à la fois -qu'en le choisissant pour séjour?
GONDISSAL VI Dominique (?-1151)
(H.D.)
archidiacre de Ségovie, est un des pre miers compilateurs d'Aristote et des Néoplatoniciens arabes et juifs.
Dans le De Divisione philosophia:, il rem place l'ordre du trivium et du quadri
vium traditionnels par les classifications
aristotéliques; dans le mime esprit il réfute les preuves platoniciennes de l immortalité de l'âme comme trop générales dans le De immortalitate anima:.
Citons encore parmi ses ouvrages le De invita te et le De anima.
GROSSETESTE Robert (1175-1253) est né à Steadbroke ( Suifolk).
Chance
lier d'Oxford, encyclopédiste érudit, il fut nommé évêque de Lincoln en 1235.
Il est l'auteur de 29 traités (surtout
scientifiques, en particulier d'optique)
et de son école est sortie une Summa philosophia: en 19 traités, défavorable
au thomisme dans les questions méta physiques.
Il fut le maître de Bacon,
qui professa pour lui la plus fidèle admi ration.
GUILLAUME D'AUVERGNE (n80-1249) né à Aurillac, professait la théologie à Paris; nommé en 1228 évêque de cette
ville, il présida en 1230 à la déchéance de Pierre, comte de Bretagne, à l'Assem blée d'Ancenis.
Il représente par ses ouvrages l'école réaliste dans son De Uni verso.
SAINT BONAVENTURE (1221-1274) Franciscain, ministre général de son Ordre, Jean de Fidenza, surnommé
Bonaventure, est un de ces spéculatifs
fameux dans l'Ecole qu'au Moyen
Age
on trouve paradoxalement parmi
les fils spirituels de saint François.
« Simple et ignorant », le Pauvre
d'Assise ne voulait connaître, selon la
formule paulinienne, que le Christ et le Christ crucifié.
Malgré tout son savoir, saint Bonaventure garde ce sentiment : la philosophie telle qu'il la
conçoit ne vaut que si on ne s y arrête point, comme voie vers la théologie, une théologie qui s'achève en mystique.
Ce n'est pas au terme seulement de cet
itinéraire d'âme qu'il faut situer la
MICHEL PSELLOS (1o18-rog6) ne prétendit pas Jaire œuvre originale,
mais seulement réveiller parmi ses élèves de l'université de Byzance l'intérêt
pour la philosophie grecque - pour
Platon surtout, père des théologiens -
les amener à comprendre le Christia
nisme comme l'achèvement de celle-ci.
Entreprise qui lui valut l'hostilité de nombreux chrétiens mais aussi des occul tistes qu'il critiquait sans ménagements (De l'Opération des Démons).
Mais Psellos traça lui-même les limites d'un
LE MOYEN AGE
considération du Christ, mais au centre de la réflexion de saint Bonaventure.
De ce point de vue, on comprend par
exemple la manière dont le Docteur
franciscain a repris le thème augustinien de l'illumination, qui devient à son époque une théorie techniquement éla borée.
Toute connaissance, divine ou humaine, infinie et finie, se retrouve dans le Verbe incarné.
Comme Dieu,
celui-ci connaît toutes choses, y compris
l'infinité des possibles, par les Idées
dont il est le lieu ou plutôt la source.
A l'opposé d'Aristote, maître de la « philosophie naturelle », qui s'est
détourné des intelligibles platoniciens, le métaphysicien authentique se place
au point de vue des Idées; mais il ne peut concevoir ces dernières qu'au sein de l' Etre divin, ce dernier exprimant en lui-mime toutes choses, mime sim plement possibles, en vertu de cette fé condité primordiale que manifeste la
génération éternelle du Verbe.
Cette lumière intelligible qui fonde la
connaissance de Dieu n'intervient-elle
pas dans la connaissance de l'homme?
A la question de l'illumination, posée en ces termes, saint Bonaventure répond
que, mime nourri d'expérience et doué d'activité, aucun esprit fini ne peut
atteindre de vérité nécessaire si les idées
divines ne lui sont présentes.
Otez cette présence, il ne reste plus d'esprit, de nature raisonnable.
L'illumination
impliquée dans tout savoir, celui même de l'impie, constitue le plus bas degré de la vie de l'esprit par laquelle ce dernier retourne vers son Principe divin :
au-dessus de la science, il y a en effet la sagesse qui, liée à cette influence
transformante de Dieu sur l'âme que constitue la grâce, apparaît essentielle
ment mystique ou plus précisément
extatique, étant donné la tension iné vitable d'un entendement fini aux prises avec l'infini d'un objet.
Dans la connaissance mime du Christ, âme humaine unie au Verbe éternel, et,
par lui, à l'infinité des intelligibles,
saint Bonaventure aperçoit cette tension,
une extase de cette âme dans ce Verbe, prototype de tout autre état mystique et degré suprême de la vie de l'esprit qui, dès le plus humble savoir, commence par une illumination.
Cette réflexion
christocentrique d'un théologien médiéval rationalisme
qui n'avait pour lui
de sens qu'en tant qu'il introduisait à la
philosophie première, et son œuvre est
d'abord un commentaire sur le passage de la théologie à la science : Dieu est
principe, mais entre Lui et ses créatures
s'impose la Nature, qui est comme son organe, « sa main », domaine ouvert à
la curiosité de la raison.
L'effort scien
tifique de Psellos Notions Communes, combiné à une critique de la philosophie
d'Aristote, fait de lui, avant l'heure,
un homme de la Renaissance.
( H.D.)
annonce les spéculations postérieures sur le fini et l'infini, leur opposition et
leur union.
PAUL VIGNAUX
ALBERT LE GRAND ( 1206-1280) Albert de Bollstiidt ou Albert le Grand,
qui est avec saint Thomas le représentant le plus illustre de l'Ordre des Domini
cains au xm• siècle, se donna pour but
d'introduire dans la culture chrétienne,
sous les auspices
du Péripatétisme, la science grecque, arabe et juive dont on découvrait alors toute la richesse.
On divise habituellement son œuvre en quatre
parties: la Summa de creaturis (1245- 1250), le Commentaire des sentences, de la mime époque, un groupe de 21 traités où il expose l'ensemble du Péripatétisme (de 1250 à 1270 environ) et la Summa Theologica (1270 et suiv.).
En fait, Albert le Grand a de la philosophie
péripatéticienne une idée fort large: il accueille, en effet, comme représentants de l'Ecole, après Aristote, tout à la fois,
Alexandre d' Aphrodisias, Thémistius,
Porphyre, Denys l'Aréopagite, les Arabes
(
sazif Averroès), des Juifs comme Moïse
Maimonide, etc.
C'est probablement
cette
soif de savoir qui a conduit Albert à transformer les rapports entre la phi losophie et la théologie.
Sans doute le dernier mot reste-t-il toujours à la
théologie, au dogme révélé; mais les
droits de l'analyse philosophique sont
jalousement sauvegardés.
Par exemple à propos du problème de la création du Monde: sur le plan du dogme, Albert
admet, avec saint Augustin, que le Monde a été créé par un acte volontaire de Dieu; mais dès qu'il parle en philo sophe, il attaque vivement l'augustinisme
et accorde sa préférence à une explication « péripatéticienne », en réalité néo platonicienne, d'après laquelle la créa tion procède de Dieu selon un ordre nécessaire, sans acte créateur.
De plus
commencent à se circonscrire certains
domaines (physique, médecine, etc.), où prévaudra désormais une ana(yse pure ment conceptuelle, donc philosophique et non théologique.
Toutefois Albert le Grand n'est pas simplement un compi lateur ou un commentateur; les doctrines qu'il rencontre ne s'accordent pas tou jours avec les dogmes chrétiens, et il lui faut chercher des solutions originales.
379.
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