NIETZSCHE: l'influence du châtiment sur le remords.
Publié le 27/02/2008
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l Objet du texte : l'influence du châtiment sur le remords.
l Problème du texte : le châtiment aide-t-il à faire naître le remords chez le criminel condamné ?
l Thèse du texte : loin de favoriser l'éclosion du remords, le châtiment l'empêche.
l Plan du texte
Il y a deux grandes parties dans ce texte :
1. Du début à « une gravité sèche et morne « : constat selon lequel le véritable remords est excessivement rare chez ceux qui ont reçu un châtiment.
2. De « Si nous nous reportons maintenant « jusqu'à la fin du texte : explication de la raison pour laquelle le châtiment a « retardé le développement du sentiment de culpabilité «.
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remords se rencontre très peu.
l Pourquoi préciser le « véritable » remords ? C'est pour contrer une objection selon laquelle onrencontre souvent du remords ou selon laquelle des gens peuvent dire avoir du remords.
Nietzschedit au contraire que si remords affirmé il y a, ce n'est pas un véritable remords (on peut, parexemple, feindre le remords pour adoucir une peine face au juge).
l Pourquoi parler d'un « ver rongeur » à propos du remords ? Nietzsche semble penser, dans cetexte, qu'il est dommage que le châtiment freine le remords (on peut penser à l'expression« retardé le développement »).
Mais en réalité, chez Nietzsche, rien n'est jamais univoque, il n'y apas de valeur en soi, tout dépend de ce qu'on fait du remords.
On peut donc ici émettre plusieurshypothèses quant à cette caractérisation du remords :
1.
Nietzsche se place du point de vue des juges, et de la société, qui défend l'idée selon laquelle tout criminel doit être puni pour qu'il se rende compte de la gravité deson acte et ne recommence pas.
Il constate alors que c'est un échec total, puisquec'est précisément le châtiment qui empêche le remords, ce qui laisse entendre que lapersonne aurait plus de chance d'éprouver du remords si elle n'était pas punie, et quele châtiment est donc contre-productif (à moins qu'il ait un autre but que l'amendementdu prisonnier, la vengeance,par exemple).
2.
Nietzsche considère que le remords est néfaste, en ce qu'il affaiblit notre instinct de vie, et se réjouit alors que le châtiment ne fonctionne pas.
3.
Nietzsche se place au niveau d'un simple constat, sans jugement de valeur : il constate que le châtiment empêche l'éclosion du remords.
l La première solution semble la plus probable dans l'économie de la pensée de Nietzsche, qui seplace généralement selon des perspectives différentes et n'hésite pas à étudier les conséquencesdes pensées de ceux qu'il étudie (ici les juges, etc.).
2.
Preuve a posteriori
l À partir de « là-dessus ».
l Nietzsche justifie sa thèse par le constat que font les observateurs.
On constate doncsimplement que c'est le cas.
l Pourquoi les observateur éprouvent-ils de la « répugnance (...) à faire un pareil aveu » ? Laréponse la plus sensée est qu'ils font partie de cette société qui aimerait que le châtimentrenforce le remords.
Il sont donc obligés de constater, à contre-cœur, l'échec des prisons et desbagnes, et cela ne leur plaît pas.
l Pourquoi dire que seuls les observateurs « consciencieux » font cette constatation ? C'estencore pour la même raison : certains peuvent nier la réalité parce qu'elle ne leur plaît pas.
l Mais alors, si le châtiment n'a pas pour effet le remords, quel effet a-t-il sur les criminels ?
3.
Explication par le châtiment
l À partir de « Grosso modo »
l Le châtiment, au lieu de pousser au remords semble au contraire aggraver l'état du prisonnier :il « refroidit et endurcit ».
Le prisonnier perd donc la part de sensibilité qu'il avait encore.
l Il devient néfaste à la société, à cause même de la prison, qui était censée la corriger : si lechâtiment augmente le sentiment de marginalité et la volonté de résistance, il éloigne encore plusqu'il ne l'était déjà le criminel de la société.
Il le rend encore plus inapte à la vie en société qu'il nel'était déjà..
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