Nietzsche: L'homme dit : « Je me souviens »
Publié le 17/04/2009
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• La mémoire, pour Nietzsche, empêche l'action. Par la mémoire en effet l'homme res-sent, il ne ré-agit plus. L'homme qui n'oublie pas est donc l'homme du ressentiment, de l'aigreur, incapable de connaître le bonheur de l'instant présent. L'oubli, en revanche, est une force qui seule permet la manifestation de la volonté du vouloir-vivre. Ainsi « il est impossible de vivre sans oublier «. • Le passé apparaît à l'homme comme l'irréversible et l'irrémédiable. Le devenir du présent est le lieu du possible où peut s'exercer la volonté de puissance. Le passé, au contraire, métamorphose et fige la contingence du présent en la nécessité du « cela a été «. Dès lors la volonté ne peut que se briser sur cette pétrification du passé qui se donne comme le contre-vouloir de cette volonté. C'est pourquoi le passé est un « fardeau « qui « écrase et dévie « l'homme. • C'est par la mémoire, conscience du passé, que l'homme acquiert la conscience du temps et donc celle de la fugitivité de sa vie. • On prendra garde que Nietzsche n'invite pas l'homme à vivre comme l'animal. L'homme doit, et c'est ce qui le sépare de l'animal, affirmer sa volonté de puissance. (Rapprocher la position de Nietzsche de celle de Hegel « Le paradéisos est un parc habité par des animaux, dans lequel l'homme vivait dans l'état animal et était innocent, ce que précisément l'homme ne doit pas être. « Cf. Philosophie de l'histoire.)
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