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Nietzsche: Le travail constitue la meilleure des polices.

Publié le 21/04/2005

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Le travail constitue la meilleure des polices. Nietzsche
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« l'ennui ; sa vertu consiste non dans l'éducation de soi-même, mais dans l'affairisme.Que la société moderne, celle des marchands et des travailleurs, interdise toute culture véritable, cela semontre à ce que devient l'art pour elle.

L'art n'a plus comme fonction que de tromper l'ennui ou de plongerdans l'ivresse.« Les autres au contraire souffrent d'un appauvrissement de cette vie, ils demandent à l'art et à laconnaissance le repos, le silence, la mer d'huile, l'oubli de soi, ou à l'autre pôle, l'ivresse, les frénésies,l'étourdissement et la folie.

» (« Gai savoir », $370).Le constat de Nietzsche est assez désolant et anticipe sur ce que l'on nommera « société de masse », quiest essentiellement une société indifférenciée.

Les activités y sont régies par la nécessité.

Les œuvres ysont évaluées comme des marchandises.

Le repos nécessaire à la méditation y est interdit.

Touteindividualité est noyée dans l'anonymat du consommateur.

Ceux-là mêmes qui exploitent, en tant qu'ils nesont pas des chefs mais des marchands, sont méprisés.

L'art devient un divertissement.En ce sens, si le danger vient toujours des individus, la société moderne a su créer la sécurité par un idéalégalitaire, dont « le travail constitue la meilleure des polices ».A la suite de cette analyse, Nietzsche n'optera pas pour une solution de type socialiste, et rien n'est plusopposé aux thèses de Nietzsche que la position de Marx.

Pour Nietzsche le socialisme pactise avec le «nihilisme » : il participe de la même idéologie égalitaire qui interdit aux distinctions de se faire jour, aux fortesindividualités d'accomplir leurs œuvres.

En un sens, Nietzsche reste proche des modèles grecs et romains,cad de sociétés inégalitaires où la possibilité d'affirmation et de formation de soi-même des uns estcorrélative de l'exploitation des autres.

Nietzsche se réclame d'une « morale » aristocratique, même sil'aristocratie ici est celle de l'esprit. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

Après sa brouille avec Wagner, c'estBizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pagesenthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, niphilosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.

Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de lapensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seulesd'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.

L'homme doit donner éternité àl'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche futd'enseigner « une nouvelle éternité ».

L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme(Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépensdes valeurs de la connaissance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté depuissance est la base de la nouvelle éthique.

Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée deNietzsche.

Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète.

Ses livres sont, le plus souvent, une suited'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre.

Le style est fulgurant.

Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait «au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».

L'influence deNietzsche fut et demeure considérable.

Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysiqueoccidentale.. »

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