Nietzsche; Le Gai Savoir, 1881: La conscience n'est qu'un réseau de communications
Publié le 28/12/2012
Extrait du document
«
cette conscience sous prétexte qu'elle ne serait que la partie la plus superficielle de notre
esprit ? Et en ce sens, quelle importance accorder à l'inconscient ? Nous étudierons la
pensée de Nietzsche en nous penchant sur la définition qu'il donne de la conscience
(lignes 1 à 3) puis nous verrons en quoi elle résulte d'un besoin de l'homme (lignes 3 à 9)
pour enfin aborder le problème de l'importance de la conscience par rapport à
l'inconscient.
Dans ce texte, Nietzsche aborde le concept philosophique de « conscience ».
Il en
donne dès le début du texte une définition restrictive.
Selon lui, la conscience « ne serait
qu'un réseau de communication entre hommes » , de cette façon, il considère la
conscience comme un moyen d'expression, une sorte de langage, qui ne serait pas
destiné à la réflexion.
On peut penser qu'il tire cette définition de l'étymologie même du
mot, en effet, du latin « cum/scire » littéralement « avec le savoir » la conscience serait
une connaissance partagée et commune à tous les sujets humains.
Nietzsche choisit donc
le terme de « réseau » pour qualifier l'ensemble des humains interconnectés par un lien :
la conscience.
Il signifie par là que la conscience est constitutive du lien social,
permettant la communication entre tous les membres de notre société, de notre monde,
elle est donc collective et non individuelle.
C'est sur ce point que sa thèse se différencie
des schémas classiques de la philosophie qui définissent la conscience comme propre à
chaque sujet, constituant notre intériorité unique.
Pour Descartes la prise de conscience
doit se faire par une rupture avec l'extériorité, par un retrait méditatif dans lequel on se
retrouve seul face à son intériorité (cf.
« Méditations Métaphysiques »).
Il utilise le
doute pour prendre conscience de son intériorité, c'est la méthode du Cogito .
Il en arrive
à la conclusion suivante : « je doute donc je suis ».
Mais cette méthode cantonne
Descartes à un monologue intérieur, à en renfermement sur lui même.
A l'inverse,
Nietzsche considère la conscience comme une mouvement vers l'extérieur, vers autrui,
vers la société, bref, une projection vers le monde et un dialogue, rendu nécessaire par
la cohabitation des hommes entre eux.
Mais elle ne s'imposerait pas par le biais d'une
réflexion solitaire.
Il pense que la conscience ne sert qu'a exprimer nos pensées, qu'elle
n'est qu'un langage ou du moins, affirme que « c'est en cette seule qualité qu'elle a été
forcée de se développer » .
Nous comprenons ainsi qu'il réfute l'idée de conscience
comme une qualité spécifique qui rendrait l'humain supérieur, il tend à la présenter
comme le fruit de nos besoins les plus primaires, et ramène donc l'homme a une lucidité
qui le fait apparaître comme faible de nature ( « le plus menacé des animaux » ), il ne
glorifie pas la conscience mais lui prête la qualité de moyen de communication.
Mais est-ce que la conscience a pour but de nous élever en tant qu'être humains, ou ne
nous sert-elle qu'à survivre ?.
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