Nietzsche : la cruauté religieuse et le nihilisme
Publié le 17/11/2014
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PAR DELA BIEN ET MALNIETZSCHE Paragraphe 55 Ce paragraphe pose le problème de la cruauté religieuse. Nietzsche parle ici des sacrifices qu'engendre la religion, que ce soit à l'époque préhistorique ou à l'époque morale. La religion, qui porte en elle des valeurs morales, implique de nombreux sacrifices, et même tout sacrifices. Comment Nietzsche en vient à dire que la religion, est plus précisément le christianisme, amène au nihilisme, soit à une dépréciation de la vie et un culte du néant ? Au nom de la morale de la religion, nous sacrifions tout Les sacrifices préhistoriques et religieux. Nietzsche commence donc ce paragraphe par l'idée qu'il y a plusieurs échelles de cruautés religieuses, plusieurs sacrifices religieux. Le 1er est le sacrifice humain, à proprement dit, dans lequel le plus répandu est celui de nouveaux nés.Ensuite suit un autre type de sacrifice, qui s'inscrit dans l'époque morale. Ce sacrifice, c'est celui de la nature de l'homme, de son plaisir, de ses instincts. En effet, on peut relever le terme « d'ascète », la religion recommande l''ascétisme, soit un ensemble de pratiques douloureuses qui ont pour but l'union profonde avec Dieu, comme la mortification et la pénitence. En philosophie, l'ascétisme est une doctrine qui prescrit la libération du corps par domination des instincts, plaisirs et passions en vue de la perfection morale, et Nietzsche s'élève ici vivement contre ces recommandations qui empêchent l'homme de pleinement vivre sa vie et le bestialise (voir les voeux de chasteté des prêtres et des bonnes soeurs qui se refusent tout plaisir). Il traite même la religion de névrose (§47) dans le sens où elle fait agir le sujet en sens opposé des instincts et pulsions que tout homme a nat...
«
de culpabilité.
Ainsi, il explique que, d’après la religion, la vie est souffrance car elle est
coupable, et qu’elle est coupable car elle souffre : c’est ce que Nietzche appelle la mauvaise
conscience.
Ce sentiment de culpabilité s’est historiquement accru parallèlement à la
progression du sentiment religieux.
L’idée d’une dette envers Dieu, d’une culpabilité, pousse
aux sacrifices, or la dette envers dieu est infinie, le rachat définitif devient impossible, c’est
impossible de se racheter, d’expier : on ne donne jamais assez et elle pousse l’homme à un
délire, la volonté de se trouver coupable.
On pense ici aux sacrifices d’Abraham -dans les 3
religions monothéistes- pour montrer son amour envers Dieu et tenter de payer pour le pêché
universel (Adam & Eve).
La dette se retourne alors non seulement vers le débiteur mais
également vers le créancier, c’est-à-dire vers l’existence en général.
C’est là le coup de génie du
christianisme : le créancier se sacrifie pour son débiteur… par amour.
A- La morale chrétienne, la morale la plus nocive
En effet, en abordant le sentiment de culpabilité, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur la
morale chrétienne, qui se distingue tellement par la mise en avant de la culpabilité originelle.
Celle-ci en effet, considère tout être humain comme le porteur d’une dette : cet héritage du
péché originel dont la cause est le crime d’Adam et Eve, et dont la conséquence est partagée
par tous les hommes sous la forme de la culpabilité.
Ainsi selon Nietzsche, le Christ mort pour
le salut des hommes, mis en croix pour supporter le poids de leurs péchés, est le symbole de
l’intériorisation de la faute et de la banalisation de la culpabilité.
A partir de là, la dette se
creuse et le sentiment de culpabilité également : Le christianisme se donne comme une forme
supérieure de culpabilisation et d’intensification de la dette : « L’avènement du Dieu chrétien,
comme le plus grand des dieux jusqu’ici atteints, a fait également naître pour cette raison le
plus grand degré de sentiment de culpabilité sur terre » écrit Nietzsche dans la Généalogie de
la morale .
En mettant à mort son propre fils, Dieu était censé racheter les hommes de leurs
péchés.
En réalité, il n’a fait que propager à un niveau supérieur la conscience de la dette, la
mauvaise conscience, en les rendant coupable du meurtre de Dieu lui-même.
La religion
chrétienne semble donc ainsi pousser à l’apothéose le sentiment de culpabilité.
La nocivité de la morale chrétienne est d’autant plus mise en avant par l’analyse de Deleuze
dans Nietzsche et la philosophie où il dit « Par rapport au christianisme, les grecs sont des
enfants ».
En effet dans son explication du paragraphe 23 de la GM, il explique que les Grecs
se sont servis de leurs dieux pour s’immuniser contre la mauvaise conscience : la vie est
coupable, mais ce sont les dieux qui sont responsables, on peut le citer alors dans le
paragraphe 46 de PDBM « La foi chrétienne est, dès l'origine, sacrifice : sacrifice que l'esprit
fait de sa liberté, de sa fierté, de sa confiance en soi ; elle est en même temps asservissement,
mépris sarcastique de soi-même, mutilation de soi-même.
Il y a de la cruauté […] dans cette
foi ».
Ainsi, les deux premières échelles de cruautés religieuses sont d’abord les sacrifices
des religions préhistoriques, mais surtout la dépréciation de la vie, l’animalisation de.
»
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