Nietzsche et la question du génie

« guillemets). Car il parle même de « croyance » qui se serait généralisé, mettant le génie à une autre dimension, que l’on pourrait même rapprocher de la religion, du fait de l’être surnaturel auquel il est rapproché et à la dimension divine à laquelle il est mis.

Tout comme un chrétien qui aurait foi et ferait preuve d’adoration envers l’être supérieur à lui soit son Dieu, Nietzsche dit que c’est la même adoration de l’Homme envers le génie, comme si il pouvait échapper à toute rivalité extérieur.

Sous entendrait-il une critique de la religion par la même occasion ? Puisque l’ intervention divine et la croyance au miracle n’est qu’ « un enfantillage de la raison » ? Parce que pour conclure, Nietzsche émet une critique de la valorisation de la création artistique.

On s’émerveille d’un résultat, et on se garde bien de se faire une idée du travail d’élaboration.

Car si on devait voir le créateur dans la réalisation de son œuvre il y aurait de quoi être « refroidi ».

C’est là que les artistes, orateurs ou bien même philosophes bénéficie pour lui d’un grand privilège.

L’art peut alors faire illusion en offrant son œuvre fini, d’où le coté mystique de la création.

Et c’est là qu’on peut accorder une part de crédibilité à son propos.

Pourquoi apprécie-ton plus la Joconde de Léonard de Vinci que le théorème de Thalès ? Toute deux sont le fruit d’un exceptionnel travail mais le travail de Thalès n’aboutit à aucune création physique, donc ne fournit pas d’envie ou d’adoration.

Mais n’es-ce pas paradoxal pour un philosophe de vouloir mettre la science sur un piédestal ? Bien entendu, étant un pur littéraire, Nietzsche n’est pas particulièrement un ami de la science mais son raisonnement suit parfaitement la logique de la critique de celui-ci.

Car dans cet extrait il cherche à atténuer les préjugés envers la catégorie du génie qui sont prononcés sans réflexion.. »