Nietzsche et la mauvaise conscience
Publié le 22/04/2005
Extrait du document


«
pensée de Nietzsche dépasse cette assertion réductrice lis le début de la seconde dissertation; laconscience dont il est fait état n'est que le lien entre l'état animal et l'Übermensch, le surhomme, quidépasserait la morale (Par delà le Bien et le Mal).
Qu'est-ce que le Surhomme ?
Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en lui la totalité des instincts, etprécisément ceux-là mêmes que la Culture christianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de lavolonté de puissance, « ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct de domination, sexualité.
Mais ilconvient ici de souligner un point important.
L'homme est de toute façon un être de culture.
Il n'est donc enaucun cas possible de retourner au moment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de lavolonté de puissance de leurs esclaves, moment fondateur de la culture.
Les instincts doivent être libéréspour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui aurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussiintenses qu'on peut les tolérer.
En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouve les instinctspuissamment en lutte les uns contre les autres...
mais dominés.
» Ce surhomme parvient à la connaissancevéridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.
Il se réalisedans les seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, oucelle de la connaissance intellectuelle.
Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il est celui qui adhère àla doctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance.
Sa conception de la conscience est néanmoins aux antipodes du cogito cartésien, car pour lui laconnaissance de l'être passe par le corps et ses instincts, et non par un raisonnement basé sur des schèmestels que la substance et le moi.
Cette prise de position est atypique ; l'origine de la conscience telle que laconçoit Bergson est bien différente, puisqu'il s'agit pour lui d'une manifestation de l'élan vital, comme ill'expose dans la conférence La conscience et la vie.
Tu noies le poisson
Mais on peut voir dans ce texte les prémisses de la théorie freudienne sur l'inconscient.
Le Ca de sa théoriecorrespond aux instincts profonds de Nietzsche.
On y retrouve de nombreux concepts tels que lerefoulement.
En effet, selon Freud, l'homme refoule les désirs dont la satisfaction remettrait en cause soninsertion dans la société.
Cette autocensure, inconsciente est une nécessité.
Analyse le passage Lanévrose, qui serait en fait un conflit entre les intérêts du Moi et les interdits du Surmoi rejoint l'idée de"maladie" de Nietzsche.
Ouais ! Cette conscience freudienne est marquée par le rôle de l'inconscient,déterminant.
Toutefois Freud ne débouche pas sur la même conclusion que Nietzsche, pour qui la conscienceest en fait… une étape vers quelque chose de supérieur.
L'influence de la société sur le contenu de la conscience est également attestée par Marx, qui affirme quel'on a des idées dictées par sa fonction économique et sociale, ou tout du moins lorsque l'on en prend pasconscience.
Et quand bien même …
Ce texte de Nietzsche présente donc un intérêt philosophique majeur, de part sa place dans sa philosophiemais aussi parce qu'il semble annoncer la théorie freudienne de l'inconscient, cette "troisième blessureinfligée à l'humanité".
Les problèmes métaphysiques soulevés par la conscience sont nombreux.
Ici, il est question de son utilitémême ; nous avons vu que pour Nietzsche il s'agissait d'un mal nécessaire est-ce bien là sa pensée ? àl'édification d'une société, voire d'une étape vers le Surhomme.
L'originalité et la modernité de ce texte sontremarquable ; mais peut-on encore dire aujourd'hui avec Nietzsche que la connaissance de l'Être passe parle corps ?
NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.
La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.
En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.
Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.
Il découvrit Stendhal et Bizet.
Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.
C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.
Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelque.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « On en viendra bientôt à ne plus céder à un penchant vers la vie contemplative (c'est-à-dire à se promener, accompagné de pensées et d'amis) sans mépris de soi et mauvaise conscience. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. Commentez cette citation.
- Nietzsche et la conscience
- Texte de Nietzsche: l'origine de la conscience
- Conscience et Volonté: L'OUBLI ET LA MÉMOIRE -Nietzsche
- LA MAUVAISE CONSCIENCE EST-ELLE CHOSE BIENFAISANTE?