Nietzsche et la liberté
Publié le 02/03/2009
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HTML clipboard Dans ce texte polémique, Nietzsche remet en cause l'existence du libre arbitre, qu'il dénonce comme étant le fruit d'une illusion. Une dépendance non ressentie serait une dépendance inexistante ! Nietzsche va dans ce texte opérer un renversement en montrant que c'est justement parce que nous ne ressentons pas de dépendance que nous sommes dans l'illusion du libre arbitre.
«
ici de souligner un point important.
L'homme est de toute façon un être de culture.
Il n'est donc en aucun caspossible de retourner au moment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de la volonté depuissance de leurs esclaves, moment fondateur de la culture.
Les instincts doivent être libérés pour êtrespiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui aurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussi intensesqu'on peut les tolérer.
En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouve les instinctspuissamment en lutte les uns contre les autres...
mais dominés.
» Ce surhomme parvient à la connaissancevéridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.
Il se réalise dansles seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, ou celle dela connaissance intellectuelle.
Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il est celui qui adhère à ladoctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance.
Aussi ne faut-il sans doute pas se contenter d'assimiler la liberté au libre arbitre, simple possibilité de choix,mais en faire plutôt, comme le pense par exemple HEGEL, l'expression véritable de soi, une manière nond'échapper à tout ce qui peut nous déterminer mais plutôt sur ce qui compte, de SE déterminer.
NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.
La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.
En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.
Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.
Il découvrit Stendhal et Bizet.
Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.
C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.
Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.
Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.
Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.
Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.
C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.
Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.
Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.
La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.
La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.
Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.
Après sa brouille avec Wagner, c'estBizet qui lui semble le plus grand musicien.
Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pagesenthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, niphilosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.
Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de lapensée de Nietzsche.
II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seulesd'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.
L'homme doit donner éternité àl'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.
La tentative de Nietzsche futd'enseigner « une nouvelle éternité ».
L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme(Ubermensch).
Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépensdes valeurs de la connaissance.
La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté depuissance est la base de la nouvelle éthique.
Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée deNietzsche.
Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète.
Ses livres sont, le plus souvent, une suited'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre.
Le style est fulgurant.
Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait «au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».
L'influence deNietzsche fut et demeure considérable.
Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysiqueoccidentale..
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