NIETZSCHE: Cet animal nécessairement oublieux, pour qui l'oubli est une force et la manifestation d'une santé robuste s'est créé une faculté contraire, la mémoire

« REMARQUES D'ENSEMBLE.

• Quelques éléments de réflexion.

- Le problème de la mémoire comme faculté spécifique a fait l'objet d'approches multiples.

tant philosophiques que psycholo­ giques .

Descartes, par exemple, faisait de la mémoire une des conditions indispensables du raisonnement déductif (donc le complément de la raison).

Hume, dans sa célèbre critique du dogmatisme de la causalité, montre que l'inférence par laquelle nous énonçons une relation causale nécessaire ne peut provenir de l'« inspection» des objets eux-mêmes, et ne fait que mettre en jeu une expérience mémorisée.

(Cf.

Hume, Traité de la nature humaine, Édition Aubier-Montaigne, tome 1, pages 161-162 .) - Avec Nietzsche, nous abordons un autre aspect de la mémoire: son caractère sélectif.

Cet aspect est traité dans le texte de façon originale, puisque Nietzsche y développe l'idée d'une relation dynamique entre mémoire et volonté.

L'approche traditionnelle des données psychiques ne relève plus précisé­ ment d'une théorie des facultés, et l'ensemble du psychisme est ici posé comme un tout (on dégagera le rapport entre le thème d'une «mémoire de la volonté» et l'activité humaine concrète).

Ce point de vue contraste avec l'« atomisation» traditionnelle des facultés.

- Pour mettre le texte en relief, on organisera son étude ordonnée autour de deux thèmes centraux: l'oubli et la mémoire intentionnelle , et l'on développera l'analyse thématique en s'ef ­ forçant de formuler la problématique qu'implique le texte en ce qui concerne la représentation de la vie psychique.

- Édairage comparatif: l'approche freudienne du souvenir et de l'oubli (théorie du refoulement, de la résistance, du caractère pathogène de certains souvenirs) .

Le caractère sélectif de la mémoire est au centre de la problématique freudienne, qui étudie les mécanismes par lesquels un contenu psychique peut accéder ou non à la conscience.

En ce sens, la psychanalyse apparaît comme une sorte de «pathologie de la mémoire».

On se reportera, pour approfondir cette question, à deux textes importants de Freud, et facilement accessibles : Ma vie et la psychanalyse, Ill, page 37, Édition Gallimard, col­ lection Idées.

Essais de psychanalyse appliquée: «Un souvenir d'enfance. »