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Nietzsche, Campbell et le Héro

Publié le 03/02/2015

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nietzsche
Introduction Ce travail tentera d’abord et avant tout de démontrer l’importance, la vitalité du mythe dans l’évolution humaine. Il me semble crucial de d’abord nous servir de cette idée pour le bâtir, considérant tout le terrain que le mythe a perdu dans nos sociétés modernes. Je ne crois pas que le mythe soit mort complètement, ce serait une erreur de dire que la chose est toute noire ou toute blanche, mais la balance, nous en posons l’hypothèse, penche aujourd’hui fortement plus en faveur du logos. Plus précisément, j’exposerai pendant ma présentation les liens qui existent entre la philosophie de Campbell à propos du mythe et du héros, à celle du surhomme chez Nietzsche pour démontrer que le mythe et le héros sont indispensables au surhomme. Du coup, que la méthode d’analyse philosophique traditionnelle, c’est-à-dire saturé de rationalisme n’est en rien la voie d’accès à même une compréhension de ce qu’est le surhomme. Et attention, il n’est pas de dire qu’il faut être irrationnel pour apprécier le mythe, ou encore pour comprendre ou être un surhomme. Pas du tout! Il s’agit bien de voir le mythe comme ce qui va au-delà de l’esprit scientifique, froid et rationnel. Donc de voir ce qu’il y a derrière les histoires racontées, toute la profondeur, la culture que celles-ci témoignent. Sans parler de l’inspiration, du courage et de la volonté d’action que ces mythes procurent à l’homme. Pour arriver à destination, nous verrons d’abord rapidement l’historique ayant mené au déclin du mythe à l’aide de trois canaux qui s’entrecoupent, soit le choc entre Dionysos et Apollon, la place du logos chez Platon et l’arrivée des Lumières. Sera ensuite question de la place que Nietzsche accorde au mythe afin d’en faire plus tard l’éclairage des liens qui existe entre le mythe, le héros, et le surhomme. Il serait illusoire, voir même superficiel de faire une définition complète de ce qu’est le surhomme. C’est pourquoi nous nous attarderons principalement à l’importance que Nietzsche accorde à la solitude ainsi qu’à l’amor fati (amour du destin). À travers cette présentation, j’ose croire que rapidement nous verrons d’un côté toute la présence du mythe dans la philosophie de Nietzsche, et surtout d’un autre, la nécessité du mythe dans cette quête du surhomme. Pour y arriver, la philosophie de Campbell nous sera nécessaire. Les sous-chapitres 3.5 de la première partie en plus des sous-chapitres 3.1 et 3.5 de la deuxième partie seront entre autres utilisés. Apollon et Dionysos, optimisme et pessimisme Avant tout, voyons rapidement Dionysos et Apollon. Ces Dieux représentent des forces, des pulsions fondamentales de la Grèce présocratique. Apollon représente le rêve, l’interprétation, l’oracle, le dédoublement du monde, la canalisation et la mise en forme des forces naturelles. C’est pourquoi il est ce dieu séduisant pour le regard, donc par l’apparence. Au lieu de témoigner de la souffrance, il montre un monde beau. On y retrouve du coup exactitude, symétrie, régularité, clarté. À l’inverse, il y a Dionysos, dieu des instincts primitifs, chaotiques, de l’ivresse absolue dans laquelle s’expriment les forces naturelles. Comme le souligne Olivier Ponton, dans l’art, Dionysos a besoin d’Apollon pour ne pas succomber à sa propre ivresse. Apollon sert de décharge à Dionysos pour que ce dernier ne succombe pas. Il y a donc, dans l’art, cette nécessité du drame tragique entre eux. Pour imager la chose, dans la naissance de la tragédie, Nietzsche imagine Sophocle dire : combien ce peuple a été obligé de souffrir pour atteindre à tant de beauté[1]. Du chaos le plus grand nait cette plus grande beauté. Comprenons-y ici le message : sans Dionysos, Apollon ne peut lui non plus être, ou du moins, pas dans toute sa splendeur, sa force, sa puissance. Pourtant, nous voilà faire la démonstration de la mort de Dionysos… Pour Nietzsche, Euripide est le premier responsable de la mort de la philosophie tragique, car il est le premier à rompre avec le pessimisme, ce sentiment qui n'était autre qu'un respect fondamental envers cet étourdissement causé par les mystères et les douleurs du monde (Dionysos)[2]. Chez Euripide apparaît donc une surcharge d'optimisme, comme le dit Ponton : une forme d'attitude devant le monde qui pose d'emblée un idéal et qui s'installera irréversiblement dans les esprits des peuples à venir[3].  En effet, la tragédie euripidienne semble rejeter le spectateur de la scène et le mettre en position critique face à ce qui se passe devant lui. Dionysos s'est endormi et Apollon ne brille plus que pour les « idées », des chimères qui nous détachent de la vie[4]. C'est l'avènement chez les peuples de ce que Nietzsche appellera nihilisme. Survalorisation de rationalité par le monde des idées (et donc création d’arrières monde) et refus du monde vécu, chaotique et tragique. Somme toute, dénis de la vie. Nietzsche dira ceci pour exprimer sa pensée sur le nihilisme : « Le nouveau blasphémateur est celui qui tourne le dos à la Terre, au réel, à ce qui est au profit du ciel, des idoles, de Dieu, des mondes supraterrestres ou autre idéologies[5] », alors que Camus dira de manière encore plus raffinée, mais dans le même courant de pensée : « le nihiliste n’est pas celui qui ne croit à rien, mais celui qui ne croit pas à ce qui est ; le nihilisme n’est pas seulement désespoir et négation, mais surtout volonté de désespérer et de nier[6]». Le mythe raconte une histoire, c'est sa propriété principale, mais c'est aussi son principal défaut. C'est en effet, comme nous le comprenons maintenant, ce qui l'a disqualifié historiquement au profit d'un autre régime discursif, celui du logos, c'est-à-dire du raisonnement logique. C'est Platon qui a distingué le plus nettement ces deux types de discours, d'abord analogues dans la Grèce antique, et qui a instauré fermement la suprématie du logos vis-à-vis du muthos. Certes, Platon reconnaît au mythe une valeur pédagogique dans le discours philosophique. Il recourt au mythe dans Protagoras (320 c), c'est-à-dire à la fiction philosophique plutôt qu'à la démonstration théorique parce que c'est plus agréable: on raconte une histoire. Dans la République (X, 621 c), Platon montre également que le mythe en appelle moins à la raison qu'à la foi. Il suscite une adhésion, une créance chez le lecteur: il se substitu...
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« nous sera nécessaire.

Les sous-chapitres 3.5 de la première partie en plus des sous-chapitres 3.1 et 3.5 de la deuxième partie seront entre autres utilisés. Apollon et Dionysos, optimisme et pessimisme Avant tout, voyons rapidement Dionysos et Apollon.

Ces Dieux représentent des forces, des pulsions fondamentales de la Grèce présocratique.

Apollon représente le rêve, l'interprétation, l'oracle, le dédoublement du monde, la canalisation et la mise en forme des forces naturelles.

C'est pourquoi il est ce dieu séduisant pour le regard, donc par l'apparence.

Au lieu de témoigner de la souffrance, il montre un monde beau.

On y retrouve du coup exactitude, symétrie, régularité, clarté.

À l'inverse, il y a Dionysos, dieu des instincts primitifs, chaotiques, de l'ivresse absolue dans laquelle s'expriment les forces naturelles.

Comme le souligne Olivier Ponton, dans l'art, Dionysos a besoin d'Apollon pour ne pas succomber à sa propre ivresse.

Apollon sert de décharge à Dionysos pour que ce dernier ne succombe pas.

Il y a donc, dans l'art, cette nécessité du drame tragique entre eux.

Pour imager la chose, dans la naissance de la tragédie, Nietzsche imagine Sophocle dire : combien ce peuple a été obligé de souffrir pour atteindre à tant de beauté[1].

Du chaos le plus grand nait cette plus grande beauté.

Comprenons-y ici le message : sans Dionysos, Apollon ne peut lui non plus être, ou du moins, pas dans toute sa splendeur, sa force, sa puissance.

Pourtant, nous voilà faire la démonstration de la mort de Dionysos... Pour Nietzsche, Euripide est le premier responsable de la mort de la philosophie tragique, car il est le premier à rompre avec le pessimisme, ce sentiment qui n'était autre qu'un respect fondamental envers cet étourdissement causé par les mystères et les douleurs du monde (Dionysos)[2].

Chez Euripide apparaît donc une surcharge d'optimisme, comme le dit Ponton : une forme d'attitude devant le monde qui pose d'emblée un idéal et qui s'installera irréversiblement dans les esprits des peuples à venir[3].  En effet, la tragédie euripidienne semble rejeter le spectateur de la scène et le mettre en position critique face à ce qui se passe devant lui.

Dionysos s'est endormi et Apollon ne brille plus que pour les « idées », des chimères qui nous détachent de la vie[4].

C'est l'avènement chez les peuples de ce que Nietzsche appellera nihilisme. Survalorisation de rationalité par le monde des idées (et donc création d'arrières monde) et refus du monde vécu, chaotique et tragique.

Somme toute, dénis de la vie.

Nietzsche dira ceci pour exprimer sa pensée sur le. »

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