Nietzsche: Au nombre des choses qui peuvent porter un penseur au desespoir
Publié le 23/04/2005
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La raison condamne ce qui n'est pas elle : l'irrationnel, l'illogique, et nous souscrivons communément à cette condamnation. Mais pourquoi l'irrationnel n aurait-il pas plus de réalité et de valeur que la raison ? Selon Nietzsche, en effet, la raison vise avant tout à conférer de l'ordre à ce qui n'en a pas, créant par là un monde fictif : « la logique est une tentative de comprendre le monde réel d'après le Schéma de l'Être que nous avons construit s. Mais ce monde d'ordre, ce monde « apollinien «, n'est qu'un voile du monde véritable, le monde « dionysiaque « du devenir et de l'irrationnel, source vive de toute créativité.
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Clefs pour le développement :
Pour chaque partie, il faut : 1) dire ce que l'on va faire, présenter le thème du passage que l'on va expliquer.
2)faire ce que l'on a dit, expliquer le passage proprement dit, 3) conclure la partie en disant ce que l'on a fait et cequ'il reste à faire.
Préciser ce que l'on a dégagé de l'explication.
è Ici, nous allons simplement souligner les idées principales, et éclairer les termes dont il est question.
I/ L'illogique se trouve dans toute chose :
Au nombre des choses qui peuvent porter un penseur au désespoir se trouve d'avoir reconnu que l'illogique estnécessaire à l'homme, et qu'il en naît beaucoup de bien.
L'illogique tient si solidement au fond des passions, dulangage, de l'art, de la religion, et généralement de tout ce qui confère quelque valeur à la vie, que l'on ne sauraitl'en arracher sans par là même gâcher ces belles choses irréparablement.
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La première phrase repose sur une opposition, entre les termes de ‘'désespoir'’ et de ‘'bien'’ : le penseur reconnaît avec désespoir l'existence d'un bien, ce qui peut sembler assez paradoxal.
à Expliquer pourquoi : pour mener son travail à bien, le penseur a besoin d'un matériau qui puisse se plier aux exigences de sa pensée et de sesclassements.
Or, ce n'est pas le cas lorsqu'il étudie la vie et ce qui en fait partie.
Le travail du penseur cherche àramener ce qui est un inconnu au connu.
Autrement dit, pour Nietzsche, l'homme a besoin de comparer ce qui lui estinconnu à quelque chose qui lui est connu pour mieux l'appréhender, le penser, le comprendre et le connaître.
Maisla vie comporte de l'illogique qui s'oppose par essence à la logique de la pensée et du classement qui en découle.Cette impossibilité de manier le « matériau » qu'est la vie à cause de son caractère illogique pousse le penseur audésespoir.
Mais le penseur doit reconnaître que l'illogique est nécessaire à l'homme.
à C'est ce terme d'homme qui est important.
En effet, la logique est tout à fait de mise dans des disciplines tellesque la logique ou les mathématiques.
Mais dès qu'elle s'approche de l'homme ou de tout ce qui touche à la vie engénéral, elle n'a plus sa place.
Autrement dit, il n'est pas possible de faire des lois et des règles qui soient toujoursrespectées dans d'autres sciences comme la biologie, ou dans certaines disciplines, comme l'art, le langage… cf.
lesexceptions ; l'illogique naît de ces exceptions.
è Il faut ici définir le terme important de ce début de texte, illogique .
L'illogique, est ce qui ne suit pas la règle instauré, ce qui ne suit pas la logique, et qui s'en écarte plus ou moins, infailliblement.
Selon Nietzsche, de cetillogique naît beaucoup de bien, c'est ce qu'il explique dans la suite.
La liste des disciplines où l'on trouve de l'illogique a une caractéristique : tout ce qui est cité est une marque de lavie humaine, ou une marque de la vie en général.
Or, il serait dommage d'arracher l'illogique à ces choses, car ellesperdraient leur nature, leur essence.
à Analyser chacun des exemples donnés, et montrer en quoi il est caractéristique de la vie humaine, de l'activité créatrice.
Expliquer ensuite pourquoi cet illogique donne de la valeur à la vie et aux disciplines qui le contiennent.
Ce point estplus largement développé dans la seconde partie du texte.
II/ Le besoin et la nécessité de l'illogique :
Ce sont les hommes par trop naïfs qui peuvent seuls croire à la possibilité de transformer la nature humaine ennature purement logique ; mais s'il devait y avoir des degrés pour approcher ce but, que ne faudrait-il pas laisserperdre chemin faisant ! Même l'être le plus raisonnable a de temps en temps besoin de retrouver la nature, c'est-à-dire le fond illogique de sa relation avec toutes choses.
Le penseur qui voudrait absolument tout rendre logique serait « naïf », c'est-à-dire qu'il ne considèrerait pas les.
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