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Nier la Liberté est-ce retirer toute signification à la morale ?

Publié le 23/03/2005

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morale
Dans ce cas, c'est le respect de la morale et du bien qui est considéré comme liberté. Mais en définitive, la morale enlève toute possibilité de liberté puisqu'elle nous dicte ce que l'on doit faire. La morale est en effet la réponse à la question : "Que dois-je faire?" Elle est l'obligation, de conformer notre conduite à certaines valeurs (le bien : ce qu'on doit faire ; le mal : ce qu'on ne doit pas faire). Ainsi, par exemple, pour Montaigne, la liberté consiste à obéir aux lois : elle est le droit de faire ce que la loi permet. Dans une autre direction, Descartes déclare que la plus haute liberté ne réside pas dans le fait de pouvoir choisir indifféremment entre plusieurs possibilités mais dans le fait que la connaissance nous dicte nos actions, c'est-à-dire ne nous laisse pas le choix. De même, pour Kant, c'est l'impératif catégorique, la loi morale qui nous dit ce que nous devons faire, et nous avons juste à obéir à ses prescriptions. Le véritable Bien, la véritable morale, en effet ne nous laisse pas le choix de nos actions, elle nous enlève toute liberté. Elle exige.   L'individu doit prendre conscience de ses déterminations et créer sa propre liberté Et pourtant suivre une loi morale sans réfléchir, est-ce encore se conduire moralement?

La liberté, au sens premier du terme, désigne la possibilité pour chacun de faire ce qu'il veut, c'est-à-dire la possibilité pour tout être vivant de décider les actions qu'il veut accomplir. La morale définie un ensemble de règles qu'il faut tenir en vue de bien agir, d'être juste. Ainsi, on dit souvent de quelqu'un qu'il est immoral, parce qu'il n'a pas de règle de conduite et que le Bien, en tant que valeur, ne l'intéresse pas. Pourtant la moral suppose et demande un individu responsable, c'est-à-dire d'un individu qui assume et répond de ses actes. Le mot "responsabilité" vient du latin respondere "répondre" de ses actes. En effet, si un homme n'a pas le choix de ses actions, comment lui reprocher sa conduite ? Mais la morale elle-même ne nie-t-elle pas toute liberté ? N'est-il pas de notre devoir de prendre conscience des déterminations qui nous poussent à agir pour se donner des règles d'actions ?

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« De même, pour Kant, c'est l'impératif catégorique, la loi morale qui nous dit ceque nous devons faire, et nous avons juste à obéir à ses prescriptions. Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils secaractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'unseul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent êtredérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime quifait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loiuniverselle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne quedans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, etjamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur etcomme sujet dans un règne des fins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Le véritable Bien, la véritable morale, en effet ne nous laisse pas le choix de nos actions, elle nous enlève touteliberté.

Elle exige.

L'individu doit prendre conscience de ses déterminations et créer sa propre liberté Et pourtant suivre une loi morale sans réfléchir, est-ce encore se conduire moralement? En définitive, pour agir envue du Bien, seule une véritable réflexion sur ce que l'on fait et sur ce qui nous détermine peut nous amener à êtremoral.

Ainsi, par exemple, pour Kant, celui qui ne fait que se conformer aux lois ne peut être véritablement considérécomme juste.Être moral demande en fait une véritable réflexion personnelle, une éthique construite par la raison de chacun.C'est à l'homme en définitive à essayer de prendre conscience de ce qui le détermine pour essayer d'agir dessus.C'est le seul moyen de reprendre le contrôle sur nos actes et de tendre à la véritable moralité.Ainsi, Alain affirme que le libre-arbitre n'est pas un donné, mais c'est une construction : il revient à chacun de créersa propre liberté et sa propre moralité."S'il y avait quelque preuve du libre arbitre, je vous déterminerais donc par là.

C'est ce que Renouvier a dit end'autres termes; le principal c'est qu'il faut se faire libre."' (Éléments de philosophie)La morale, comme ensemble de règle qui existe dans notre société, nous enlève notre liberté et nous détermine dela même manière qu'autre chose.

En effet, la morale dans son sens originaire désigne les moeurs qui ont cours dansune communauté.

Il faut donc aussi se détacher de cette morale relative pour se créer la sienne.Ainsi, par exemple, la théorie psychanalytique affirme que l'homme est déterminé à agir par son inconscient etnotamment par les interdits et les principes qui régissent une société.

Cependant, il faut refuser la fatalité de ladétermination et la psychanalyse nous montre qu'il est possible de se rendre maître se des actions par une thérapie,par une réflexion qui met à jour nos déterminations inconscientes.Il faut donc que chacun cherche à se délivrer de ces dernières et tendent à se créer sa liberté, unique voie parlaquelle la vraie moralité peut advenir.. »

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