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N'est-il pas contradictoire de dire d'une connaissance scientifique qu'elle est à la fois vraie et provisoire ? (Pistes de réflexion seulement)

Publié le 24/03/2004

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scientifique

Contradiction : distinguez bien contraire et contradictoire. Des contraires s'opposent, comme grand et petit, par exemple. Mais ils ne deviennent contradictoires que si l'un implique la négation, l'exclusion de l'autre. Par exemple : Pierre est grand par rapport à Jean, mais petit par rapport à Paul. Ce sont des contraires. Mais si nous disons : Pierre est grand et petit par rapport à Jean, alors c'est contradictoire, car l'un exclut l'autre. Ainsi la contrariété n'est pas la contradiction. Cela permet de mieux comprendre la spécificité du sujet. Une contradiction signe l'incompatibilité entre des éléments, idées, jugements, raisonnements. Elle transgresse le principe logique du tiers exclu (si A est vrai, alors non-A ne peut l'être). Il s'agit donc, ici, de trouver le point qui pourrait conduire à l'exclusion mutuelle des deux termes en question : vrai et provisoire.

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« se faire jour — cette grande idée fondamentale a, surtout depuis Hegel, pénétré si profondément dans la consciencecourante qu'elle ne trouve sous cette forme générale presque plus de contradiction.

Mais la reconnaître en paroleset l'appliquer, dans la réalité, en détail, à chaque domaine soumis à l'investigation, sont deux choses différentes.

Or,si l'on part constamment de ce point de vue dans la recherche, on cesse une fois pour toutes de demander dessolutions définitives et des vérités éternelles ; on a toujours conscience du caractère nécessairement borné detoute connaissance acquise, de sa dépendance à l'égard des conditions dans lesquelles elle a été acquise ; on nes'en laisse plus imposer non plus par les oppositions irréductibles pour la vieille métaphysique qui a toujours cours, duVrai et du faux, du bien et du mal, de l'identique et du différent, du nécessaire et du contingent ; on sait que cesoppositions n'ont qu'une valeur relative, que ce qui est maintenant reconnu comme vrai a son côté faux caché quiapparaîtra plus tard, tout comme ce qui est actuellement reconnu comme faux a son côté vrai grâce auquel il a puprécédemment être considéré comme vrai ; que ce que l'on affirme nécessaire est composé de purs hasards et quele prétendu hasard est la forme sous laquelle se cache la nécessité — et ainsi de suite.

» 1.

Contradiction : distinguez bien contraire et contradictoire.

Des contraires s'opposent, comme grand et petit, parexemple.

Mais ils ne deviennent contradictoires que si l'un implique la négation, l'exclusion de l'autre.

Par exemple :Pierre est grand par rapport à Jean, mais petit par rapport à Paul.

Ce sont des contraires.

Mais si nous disons :Pierre est grand et petit par rapport à Jean, alors c'est contradictoire, car l'un exclut l'autre.

Ainsi la contrariétén'est pas la contradiction.

Cela permet de mieux comprendre la spécificité du sujet.

Une contradiction signel'incompatibilité entre des éléments, idées, jugements, raisonnements.

Elle transgresse le principe logique du tiersexclu (si A est vrai, alors non-A ne peut l'être).

Il s'agit donc, ici, de trouver le point qui pourrait conduire àl'exclusion mutuelle des deux termes en question : vrai et provisoire. 2.

Connaissance scientifique : il ne s'agit pas de n'importe quelle connaissance, mais de celle que la science (et lessciences) construit rationnellement, par opposition à l'opinion. 3.

Vraie et provisoire : ce que vise la science ramène toujours à l'idée de vérité : vérité des jugements, des énoncésscientifiques, des théories.

Or, la science contient l'exigence de stabilité du jugement vrai, contrairement à l'opinionvraisemblable et instable.

Mais, du coup, cette stabilité de la véritable connaissance apparaît comme un critèreessentiel.

Cela explique le recours aux mathématiques, dont les règles universelles et nécessaires garantissentcontre l'instabilité de la croyance caractéristique de la simple opinion.

Dire que la somme des angles d'un triangle estégale à deux droits, ne relève pas de l'opinion, mais de la certitude de l'esprit qui donne son assentiment à uneproposition vraie en soi.

De plus, si l'on entend par vérité l'adéquation entre la chose et la pensée de la chose, entrela réalité et la représentation de la réalité, alors il est nécessaire de trouver les principes de stabilité du jugement,seule garantie de tenir une vérité pour assurée.

Enfin, stabilité de la preuve rationnelle (convaincante, et passeulement persuasive, et importance de la démonstration scientifique.Du côté de l'esprit qui cherche cette vérité, les « règles pour la direction de l'esprit », dirait Descartes, conduisent àmontrer que l'évidence est au coeur de cette démarche.

Alors, et alors seulement, la connaissance est scientifique,à la fois vraie et stable.Sur le plan formel, les règles que l'esprit doit suivre tirent leur force de leur universalité et de leur nécessité.

Làencore, les mathématiques sont exemplaires, comme le montre Leibniz.

La logique du raisonnement, fondée sur unformalisme stable, permet de donner à la connaissance scientifique vérité et stabilité.

Alors, dire qu'uneconnaissance est à la fois vraie et instable ne peut qu'apparaître contradictoire, puisque pour atteindre la vérité, ilfaut exclure l'instabilité. 4.

Toutefois, l'histoire des sciences oblige à relativiser cette position En effet, au sein même des connaissancesscientifiques, la vérité a une histoire : elle est remise en question, modifiée, voire contredite par de nouvellesthéories.

Il semble même que cela soit le propre de toute science que d'être ouverte sur son propre dépassement,car les concepts scientifiques sont des constructions de l'esprit confronté aux multiples obstacles épistémologiquesqui agissent tout au long de la recherche scientifique (cf.

textes de Bachelard).C'est l'idée de progrès qui permet de dire qu'une connaissance scientifique est à la fois vraie et provisoire.

En cela,la science est en effet une suite d'erreurs rectifiées, comme dit Bachelard.

Et l'on peut trouver, aussi bien dans lesobstacles qui se présentent à l'esprit dans son travail, que dans les résultats obtenus grâce à cette lutteincessante contre ces obstacles (passage d'un système explicatif à un autre, par exemple, de Ptolémée à Copernic),des modifications importantes, voire radicales, qui permettent de dire qu'une connaissance peut être à la fois vraie(à un moment) et provisoire (car dépassée par une autre).

Lutte incessante entre le vrai et le faux dans l'histoire.Bref, le provisoire renvoie au faux, à l'erreur. 5.

Mais ce caractère provisoire n'est pas si simple.

L'idée d'un dépassement (qui contient celle du provisoire) doit. »

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