Ne pense-t-on qu'en associant des idées ?

« saillant, caractéristique, qui commande un rapprochement arbitraire avec une autre idée qui en vérité n'entretientpas de rapports avec elle.

Mais nous concaténons des idées en fonction du rapport réel que nous discernons entreelles.

Il semble donc que nous avons déjà répondu à la question qui nous était posée : on ne pense pas qu'enassociant des idées, d'une part parce que l'on pense d'une autre manière (par induction et déduction) et parce quel'association d'idées ne semble pas un fonctionnement adéquat de la pensée.

Elle serait plutôt la fantaisie de l'esprit,son libre cours, que son activité propre et rationnelle.

II.

La pensée fonctionne par association d'idées : une vérité méconnue par les philosophes ? a.

Les associations d'idées : un fonctionnement contingent de la pensée Cependant, nous pouvons voir que contrairement à ce que nous avons commencé par montrer, il existe unfonctionnement de la pensée qui se confond tout entier avec l'association d'idées.

Alors que le fonctionnement de lapensée guidé par la raison est celui de la nécessité, déductive ou inductive, le fonctionnement guidé parl'imagination nous conduit à penser de manière contingente, par associations d'idées.

C'est ce que montre Spinozadans l'extrait suivant : « Il dépend de l'imagination seule que nous considérions les chosescomme contingentes, tant par rapport au passé que par rapport au futurScolie Si le corps humain a été une fois affecté par deux corps extérieurs enmême temps, lorsque, plus tard, l'esprit imaginera l'un des deux, il sesouviendra aussitôt de l'autre, c'est-à-dire qu'il les considèrera tous deuxcomme lui étant présents.

Par l'imagination, nous rapprochons deuxchoses (par exemple, le soir et Pierre que nous avons croisé à cemoment là).

Mais si nous rencontrons Jacques le soir, c'est de manièrecontingente que nous l'associerons au soir.

Par l'imagination nousconsidérons les choses comme contingentes, car nous les associonsentre elles sans qu'il y ait de causes par lesquelles elles doivent êtreamenées à être rapprochées.

Ethique II, Proposition XLIV ». Nous dirons donc que l'association d'idées, par rapprochement commandés parune expérience singulière du monde (il dépend de ma propre expérience quej'associe Jacques au soir, cette association contingente n'est nullement universelle) est bel et bien unfonctionnement avéré de la pensée.

Si l'on ne pense pas exclusivement par l'association d'idées, il semble bien quela faculté d'imagination commande un fonctionnement de la pensée qui associe des idées.

b.

La pensée fonctionne par associations d'idées Nietzsche va plus loin dans cette thèse, en montrant que la plupart des prétendus philosophes prétendent penseren suivant le seul guide de la raison, alors que leurs pensées sont le plus souvent guidées par des associationsd'idées purement subjectives, qui traduisent leur intérêt particulier.. »