Ne doit-on juger autrui que lorsqu’on est soi-même irréprochable ?
Publié le 28/10/2019
Extrait du document
naturellement la légitimité, le droit de juger parce qu’ils font ce qu’ils recommandent aux autres, parce qu’on peut compter sur eux pour que la société n’aille pas à la dérive. Mais ces heureuses personnes, chez qui la vertu semble innée, alors qu’elles ont lutté avec acharnement pour l’acquérir et la conserver, ne courent pas les rues. Si on les attend pour corriger ce qui doit l’être, on attendra longtemps. Il faut donc que les gens ordinaires que nous sommes, qui nous côtoyons chaque jour, apprenions à nous corriger mutuellement, étant entendu que chacun a ses qualités et qu’il traîne ses misères. C’est dans cette reconnaissance de nos qualités et de nosdéfauts que trouve place le vrai jugement, celui qui ne condamne pas, le jugement salutaire, qui cherche à redresser par amour, dans le respect du mystère de l’autre devant Dieu.
Autrui me fait face, il est l’autre en tant qu’il n’est pas moi. Il a des intentions et des motivations personnelles que Dieu seul connaît. A cause de l’impossibilité de pénétrer la conscience de l’autre, on doit se garder de le juger. Et parce qu’on est aussi faillible que lui, la sagesse recommande de porter d’abord et surtout les yeux sur soi-même pour scruter sa conscience.
Cependant, il est possible d’accéder à la conscience d’autrui car il manifeste sa vie intérieure par ses actions qu’on perçoit et déchiffre immédiatement. L’action est ce par quoi nous manifestons dans le monde notre présence efficace, effective, ainsi que nos intentions, projets, convictions et affirmations. C’est donc à partir de ses actions que nous jugeons autrui.
Juger une action bonne ou mauvaise, c’est se référer à une table de valeurs. « Juger autrui, c’est se juger. » (William Shakespeare), c’est l’amener à respecter ces valeurs et c’est avouer qu’on n’y est pas soi-même toujours fidèle et qu’on s’efforce de l’être. On peut donc juger autrui sans attendre d’être parfait. Si l’on se juge avec sincérité, on peut alors sans crainte juger les autres parce qu’on le fera avec miséricorde et charité.
«
dans de telles dispositions, on peut, on doit dire, se dire ce qu’on pense des actes d’autrui.
Si l’on attendait d’être
sans fautes pour corriger le prochain, comment la société fonctionnerait -elle ? Chacun ferait ce qu’il veut, ce serait
le désordre, l’anarchie et le but commun ne serait jamais atteint.
C’est pourquoi la juridiction humaine n’a pas attendu que les juges soient parfaits pour rendre justice.
Elle ne
considère pas la qualité morale du juge, mais sa compétence à suivre les règles du droit pour qualifier un acte de
coupable ou non.
Il y a une science qui s’apprend, le droit, qui habilite à juger son prochain au for extérieur, sur la
base d’éléments concrets…
Au for intérieur, c’est plus compliqué, et on ne peut compter sur la juridiction humaine pour juger nos actes
volontaires de tous les jours.
Il faut bien corriger ce qui doit l’être.
On sait que notre situation de créatures est telle
que la perfection n’est pas d’ici-bas et que nous devons sans cesse nous relever pour continuer à marcher malgré
tout.
Comment
pourrions-nous nous corriger si ceux qui nous regardent ne pouvaient en aucun moment émettre un avis sur nos
actes, même s’ils ne sont pas meilleurs que nous ? Si nous attendions d’être des saints pour corriger nos frères,
ne manquerions-nous pas à notre devoir ?
Il va de soi qu’il est bien mieux de juger quand on est soi -même exemplaire sur tout et que l’on est considéré
comme une référence pour les autres.
De fait, même si sur cette terre l’homme demeurera imparfait, on rencontre
des hommes d’une intégrité telle que l’on se fait un grand honneur de les imiter.
On leur reconnaît quelque chose
qui manque à la plupart des hommes et l’on est plutôt content d’être repris par eux.
On leur donne presque
naturellement la légitimité, le droit de juger parce qu’ils font ce qu’ils recommandent aux autres, parce qu’on peut
compter sur eux pour que la société n’aille pas à la dérive.
Mais ces heureuses personnes, chez qui la vertu
semble innée, alors qu’elles ont lutté avec acharnement pour l’acquérir et la conserver, ne courent pas les rues.
Si
on les attend pour corriger ce qui doit l’être, on attendra longtemps.
Il faut donc que les gens ordinaires que nous
sommes, qui nous côtoyons chaque jour, apprenions à nous corriger mutuellement, étant entendu que chacun a
ses qualités et qu’il traîne ses misères.
C’est dans cette reconnaissance de nos qualités et de nos
défauts que trouve place le vrai jugement, celui qui ne condamne pas, le jugement salutaire, qui cherche à
redresser par amour, dans le respect du mystère de l’autre devant Dieu.
Autrui me fait face, il est l’autre en tant qu’il n’est pas moi.
Il a des intentions et des motivations personnelles que
Dieu seul connaît.
A cause de l’impossibilité de pénétrer la conscience de l’autre, on doit se garder de le juger.
Et
parce qu’on est aussi faillible que lui, la sagesse recommande de porter d’abord et surtout les yeux sur soi -même
pour scruter sa conscience.
Cependant, il est possible d’accéder à la conscience d’autrui car il manifeste sa vie intérieure par ses actions qu’on
perçoit et déchiffre immédiatement.
L’action est ce par quoi nous manifestons dans le monde notre présence
efficace, effective, ainsi que nos intentions, projets, convictions et affirmations.
C’est donc à partir de ses actions
que nous jugeons autrui.
Juger une action bonne ou mauvaise, c’est se référer à une table de valeurs.
« Juger autrui, c’est se juger.
»
(William Shakespeare), c’est l’amener à respecter ces valeurs et c’est avouer qu’on n’y est pas soi -même toujours
fidèle et qu’on s’efforce de l’être.
On peut donc juger autrui sans attendre d’être parfait.
Si l’on se juge avec
sincérité, on peut alors sans crainte juger les autres parce qu’on le fera avec miséricorde et charité..
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