Nature et origine de la conscience morale ?
Publié le 10/06/2009
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La vie morale se 'retrouve dans la vie spirituelle qui est la synthèse de la morale et de la nature. La vie spirituelle contredit le formalisme qui est l'essence des institutions morales, mais en même temps elle fait pénétrer la valeur dans les déterminations de la nature, les nie en tant que telles et leur communique la moralité. La sensibilité devient Art et le sentiment Religion. La méditation est alors le fait de la conscience morale. Elle est identique à la conscience intellectuelle et fonde, en son dernier aspect, la moralité, la connaissance qui est à la fois science et philosophie. A) La vie spirituelle Fichte nous appelait à communier dans la morale avec l'absolu. Mais il y a une vie spirituelle qui n'est pas la vie de l'absolu et qui, pourtant, y achemine. La contradiction de la moralité subjective et de la moralité objective oppose le domaine de l'universalité pure au domaine informé médiatement par l'universalité, mais immédiatement constitué de significations particulières. Elle reprend, à l'intérieur du développement de la vie morale, la contradiction qui existe entre la nature où les expériences sont toujours vécues dans la particularité et la morale où les énoncés se présentent avec la rigueur de l'universel. On appelle vie spirituelle la synthèse dialectique de la morale et de la nature. Elle contredit la morale parce qu'elle contredit le formalisme, contient toujours des significations sensibles et sentimentales. Mais elle contredit la nature parce qu'elle lui confère la valeur qu'elle tient de la morale : par elle la sensation se fait beauté, Art la recherche du plaisir, le sentiment devient la pure Charité de la Religion.
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conscience morale.
»
LA CONSCIENCE MORALE COMME GÉNÉRATION EXISTENTIELLE DE LA PERSONNE
Mais alors, comme l'avait bien vu Kant, la conscience morale ne peut en aucune manière s'identifier avec soncontenu.
Elle se confond avec l'activité qui est la personne elle-même, « les décisions, l'énergie morale, les idéaux,dont < les > événements sont l'expression ».
C'est la personne qui se retrouve, exaltée ou diminuée, dansl'expérience de la réussite, mais aussi dans l'expérience de la faute ou de l'échec qui sont des expériences morales.Et il n'y a pas de jugement sur les actes qui ne soit, en même temps, un jugement sur la personne.
Comme écritJean NABERT à propos de l'expérience de la faute : « Un transfert se produit de la qualité de l'action singulière à lacausalité du moi.
Le prédicat négatif de valeur attribué à l'action passe à la causalité du sujet agissant, secommunique au moi tout entier.
Dès lors, la conscience paraît pressée par l'alternative : ou bien de ne plus séparerla causalité du moi de la qualité de l'action accomplie, ou bien de se désavouer soi-même et, par l'oubli, de tenterune sorte de rupture avec son être.
» Être une personne ne se distingue pas d'être une conscience morale et l'actepar lequel nous instituons la moralité en nous est aussi l'acte par lequel nous nous créons à la vie personnelle quis'identifie avec la vie spirituelle.
CONSCIENCE INTELLECTUELLE ET CONSCIENCE MORALE
Mais la conscience morale est alors conscience de soi et puisque la conscience de soi enveloppe la conscienceintellectuelle qui pense le moi comme déterminé dans sa situation singulière historique, il faut bien que la vieintellectuelle ait aussi une fonction dans la moralité.
Kant le refusait au nom de l'égalité des personnes, parce que sila volonté est égale en tous les hommes, les talents sont inégaux.
Mais on peut soutenir — et c'est au fond lepropos de Bentham - que des actes immoraux sont accomplis par ignorance et d'abord par ignorance de soi.
«Connais-toi toi-même », nous enseignait Socrate.
Il est vrai que toute prise de conscience a une valeur morale.Nous ne nous délivrerons du vieil homme qu'en le connaissant et en l'acceptant.
Selon le mot de LUTHER, si nousdevons pécher, puisque c'est notre condition militante de résister au péché et cependant d'y succomber, que cesoit, du moins courageusement.
Maurice BLONDEL a pu écrire : « Du haut, on voit le bas du bas on ne voit vraimentpas le haut.
En sorte que, sous prétexte de vérité et de « totalisme », décrire les pires expériences et pratiquer lespires licences, c'est erreur et mutilation autant que déchéance et dépravation.
» Cela est vrai et la consciencemorale est le seul juge légitime.
Du moins ne doit-elle pas perdre de vue la contradiction, c'est-à-dire le mal, qu'ellea pour tâche de réprimer.
Le refoulement qui est d'écarter de soi la contradiction sans conscience est le contrairede la santé mentale mais aussi le contraire de la vie morale.
Nous sommes moraux dans la mesure où nous sommesvraiment actifs et volontaires, où nous échappons à l'hétéronomie qui est passivité ou passion ; mais comme l'ont vuSpinoza et après lui Marx et Freud : « Toute passion cesse d'être une passion aussitôt que nous en formons uneidée claire et distincte.
».
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