NATURE ET MESURE DU CHANGEMENT QUALITATIF
Publié le 13/06/2012
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1. Le changement accidentel. - Nous avons décrit le changement qualitatif ou altération comme une sorte de mouvement pouvant aboutir soit à l'apparition d'une substance spécifiquement nouvelle (mutation substantielle), soit à la simple modification qualitative d'une substance qui demeure spécifiquement la même (mutation accidentelle). C'est à ce changement accidentel que l'on réserve habituellement le nom d'altération et c'est de lui que nous avons maintenant à nous occuper.
1. L'altération physique. - Toutes les qualités ne sont pas susceptibles d'altération, mais celles-là seulement qu'on appelle qualités passibles ou passions (ces dernières désignant des qualités plus stables que les qualités passibles). Il n'y a en effet que ces qualités, parmi les quatre espèces que nous avons dénombrées, qui admettent des contraires.
«
2.
Qualité et quantité.
- Le prohl~me que pose le chan
gement qualitatif est celui de savoir comment une qualité, qui
de soi est indi"isible, peut être engagée dans un mou()ement (ou
passage
d'un contraire à l'autre), qui est essentiellement di()i
sible.
La solution la plus obvie consiste à dire que la qualité
n'est soumise au mouvement, et par suite à la multiplicité et
à la divisibilité, qu'en raison de la quantité, qui est son sujet
immédiat (296).
Toutefois, il semble que cette observation
ne suffise pas, car la qualité paraît bien susceptible d'une
certaine mesure.
En effet, nombre de qualités ont rapport à
des contraires (ou opposés dans le même genre) :blanc et noir,
lourd et léger, clair et obscur, doux et amer ; et d'un contraire
à l'autre des degrés insensibles composent une sorte de conti
nuité mobile.
D'autre part, les qualités paraissent aussi suscep
tibles de combinaisons multiples, qui
donnent des qualités
intermédiaires ou spécifiquement différentes.
N'y a-t-il pas
dans ces divers cas un phénomène analogue au mouvement ?
Cependant, il reste toujours que cette sorte de mou()ement n'est
possible que par la qnantité
qni porte les qnalités sensibles.
Cha
cune d'elles, prise en elle-même, est une espèce ou essence
absolument distincte et irréductible et l'on ne parle de mou
vement ou de passage d'une qualité à l'autre, d'un contraire
à l'autre, que par référence au sujet quantitatif du changement!.
Seul
le passage d'un degré à l'autre paraît poser un problème
spécial.
B.
Les espèces de l'altération.
349 L'analyse précédente nous a conduit à distinguer dans le
changement trois espèces d'altération :l'augmentation d'inten
sité, - la diminution d'intensité, - l'altération proprement
(1) Cf.
O.
HAMELIN, Les éléments principaux de la représentation (1907), p.
138 : • Mettez un point d'orgue sur ùne note, cela ne la change pas en tant que note et un centimètre carré de jaune n'est ni plus ni moins jaune qu'un décimètre carré de la même couleur et de la môme nuance.
Que le point
d'orgue ou l'accroissement et la diminution de la surface colorée donnent lieu eux-mêmes à \les impressions qualitatives, il n'importe [ ...
].
Reste tou
jours que, prise sous un rapport bien déterminé, une qualité ne varie pas
avec le temps ou l'espace dans lequel elle se déploie.
La qualité est donc
essentiellement distincte de la durée et de l'étendue.
• Toutefois • cela ne prouve pas l'indépendance absolue de la qualité[ ...
].
D'une manière générale toutes les qualités se rattachent à l'étendue (à la durée aussi, prise cc.mme quantité) et cela de deux façons.
Elles s'y rattachent en tant qu'on les consi
dère dans l'objet perçu et en tant qu'on les consid.ère dans le su_jPt pPrcevant.•.
»
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