Nature du plaisir esthétique et rôle de l'art
Publié le 06/06/2009
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L'art est une recherche de la beauté. Il nous invite à la contempler et cette extase constitue l'expérience esthétique fondamentale. Mais l'homme vit dans le temps, il est l'auteur et le responsable des événements historiques et il semble que cette expérience quotidienne pénètre profondément l'art. Aragon, écrivant pendant la guerre «qu'il n'y a pas d'amour heureux «, exprimait avec force l'idée que l'art est toujours porteur d'une protestation contre ce qui dégrade et avilit l'homme. D'autres, comme Paul Valéry, soutiennent au contraire que l'art doit être «inutile «, désincarné, pure source d'extase intemporelle. 1. - NATURE DU PLAISIR ESTHÉTIQUE Dire que l'art procure un certain type de plaisir ne résoud guère le problème. La difficulté est de qualifier ce plaisir. L'adjectif « esthétique « éveille en nous des images trop floues. Les auteurs de la Renaissance ont introduit dans notre culture l'idée, grecque à l'origine, selon laquelle l'art traduit l'homme tout entier, en donne la mesure. Le rire de Rabelais, la réflexion de Montaigne, la sensibilité de Ronsard, sont autant de témoignages sur la complexité de la personnalité humaine. Ainsi le lecteur prend-il plaisir à découvrir à travers l'oeuvre d'art une partie sans doute cachée de lui-même. En ce sens, le plaisir esthétique est humaniste. Mais dire que l'art exprime l'homme ne signifie pas qu'il est à sa portée. II y a un mystère de la création artistique qui nous laisse ignorants et émerveillés. Chateaubriand parlait de «l'effrayant génie de Pascal «. Jamais un commentaire de texte, si subtil soit-il, rie peut rendre exactement compte de l'intention et de l'art de l'auteur. Nous procédons toujours par approches successives. La beauté nous attire, et pourtant elle nous transcende. Le second aspect du plaisir esthétique est donc, contradictoirement avec le premier, cette distance qui nous révèle notre ignorance et nos limites.
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- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Jean-Claude Tournand écrit : «Il a fallu que s'élaborent au moyen d'une longue expérience les règles de chaque genre, que les écrivains apprennent à en dominer les contraintes et à conquérir à travers elles l'art de communiquer leurs plus intimes pensées. L'idéal classique exige à la fois une idée suffisamment claire pour être totalement communicable, et un langage suffisamment précis pour communiquer cette idée et elle seule : l'idée ne doit pas échapper au langage, mais le langage do
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