Nature culture philosophie
Publié le 19/06/2023
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Nature et culture
Introduction
D’emblée on peut remarquer que le terme de culture s’oppose à celui de nature.
C’est
pourquoi, nature et culture, forment un couple de notions philosophiques qui depuis l’antiquité
grecque à traversé l’histoire de la pensée.
On peut alors légitimement se demander ce qu’est la culture ? A quelles réalités renvoie ce
concept ? On peut immédiatement souligner le caractère polysémique de ce terme puisqu’il
renvoie tantôt à la culture agricole de la terre, tantôt à la figure de l’homme cultivé, et tantôt à la
culture d’un pays, d’une nation ou d’une ethnie.
Dans le premier cas, on parle donc de la culture d’un champ par opposition à une terre non
cultivée c'est-à-dire non transformée par l’homme et restée à l’état sauvage et naturelle.
Dans le
deuxième cas on parle d’homme cultivé ou de la culture de l’esprit ainsi que des grandes œuvres
des cultures produites par l’humanité au cours de son histoire.
L’idée de culture fait ici référence à
l’ensemble de ce qu’un individu a appris et a conservé au cours du temps.
Enfin dans le troisième
cas le terme de culture est proche de l’idée de civilisation.
En ce sens, on parle de la pluralité des
cultures, de la culture française ou japonaise.
Il s’agit alors de désigner l’ensemble des mœurs,
des coutumes, des traditions, des croyances auxquels adhère un groupe de personnes en un lieu
donné.
On peut alors se demander si ces trois sens du mot culture n’ont pas quelque chose de commun.
Au-delà des différences n’y a t il pas une réalité commune à l’idée de culture.
On peut voir que dans les trois cas une origine naturelle (la terre, l’esprit, l’animalité) a été
dépassée par un travail qui a fini par la transformer radicalement, au point ou l’on puisse dire que
la nature est au départ et la culture à la fin, à l’arrivée d’un processus dans lequel l’homme a
grandement pris sa part.
Dans cette perspective le travail apparaît comme ce qui permet de
passer de la nature à la culture.
La culture naît de la nature mais la nie en la dépassant.
La culture désigne alors l’ensemble des objets, des codes et des conventions, qui
apparaissent grâce à l’intervention de l’homme.
C’est pour cela que la culture est considérée
comme un fait proprement humain.
C'est-à-dire que seul homme est ainsi apte à être appelé un
être de culture.
C’est pourquoi l’homme vit dans un ordre qui ne se réduit pas au monde naturel.
L’homme par son action a transformé son environnement pour créer un univers à son image qui
n’aurait pas été sans son intervention.
Il est alors assez évident que la culture ne naît pas
naturellement de la nature, c'est-à-dire d’elle-même sans l’action de l’homme.
C’est dans cette perspective que l’existence humaine ne peut pas se comprendre
uniquement selon des données naturelles.
L’homme n’est pas qu’un être issu de la nature, il doit
aussi son identité à la culture qu’il a lui-même construite et qui en retour le constitue également.
En ce sens on voit en quoi les hommes ne deviennent véritablement hommes que s’ils sont
cultivés, c'est-à-dire éduqués et transformés par d’autres hommes.
Il ne s’agit pas de nier que l’homme soit en grande partie un être naturel mais tout au long de son
évolution il a fini par se distinguer puis par se séparer de la nature, puisqu’il a acquis grâce à la
science une liberté relative vis-à-vis des lois naturelles.
Une des manifestations les plus fortes de
cette liberté face au déterminisme de la nature réside dans la puissance de la technique.
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L’homme aurait ainsi un statut à part dans la nature, puisqu’il posséderait une double
nature.
A la fois il est une espèce animale parmi d’autres, (vivant parmi les vivants), mais en même
temps il ne s’y réduit pas puisqu’il vit dans monde proprement humain, un monde culturel fait
d’outils, d’œuvres de monuments, de langage.
Les hommes ne font pas que s’adapter à la nature, puisque par leurs actions ils l’ont adaptée à lui,
ce qui est un critère distinguant le règne animal de l’humanité.
I/ La culture est-elle un fait qu’humain ?
Un fait est par définition quelque chose qui se constate, donc si la culture est un fait
proprement humain, on doit pouvoir alors aisément le constater.
Pas besoin d’hypothèses ou de
conjectures, cette réalité devrait s’imposer comme une évidence.
A l’inverse, on se demandera
qu’est-ce qui, dans l’expérience, nous permettrait d’affirmer que symétriquement le monde animal
serait dépourvu de culture.
Si par culture nous entendons l’ensemble des conduites humaines qui manifeste l’intervention de
l’homme sur la nature et ainsi son arrachement à cet ordre naturel, alors il nous faudra répondre
par l’affirmative.
La culture serait ainsi présente partout autour des hommes.
Cependant, on peut se demander s’il reste par ailleurs quelque chose de naturel en l’homme et
autour de lui.
Les hommes ont-ils transformé la nature extérieure et intérieure à leur être au point
où il ne subsisterait plus rien de naturel, là ou l’humanité se déploie ?
La culture vient-elle se surajouter à la nature ou la fait-elle complètement disparaitre ?
En ce qui concerne l’animal, il s’agira également d’établir au nom de quoi peut-on être habilité à
soutenir qu’il est, par nature, dépourvu de toute culture.
Cette idée est-elle véritablement fondée,
et jusqu’à quel point ? N’existe-t-il pas une tendance humaine à s’attribuer pour soi seul des
qualités, sous le seul prétexte de les refuser aux autres espèces que celle à laquelle les hommes
appartiennent ? Ne serait-ce pas par anthropocentrisme et aveuglement sur ce qu’ils sont
réellement, que les hommes nient la part d’animalité qui les définit ? C’est peut être alors d’une
illusion qu’il faudrait rendre compte.
En se définissant comme les seuls êtres culturels, les
hommes n’ont-ils pas tendance à instaurer une certaine hiérarchie au sein des êtres vivants sans
aucune légitimité scientifique ?
1- Nature, culture et humanité.
Se nourrir est pour l’homme un besoin vital et naturel.
En ce sens, ce besoin est partagé
par tous les hommes, mais il est plus largement une nécessité à laquelle est soumis l’ensemble
des êtres vivants.
De ce point de vue, il n’y a rien qui ne soit plus naturel à l’homme que devoir
satisfaire ses besoins par lesquels il est en partie animal.
On peut cependant se demander si les hommes se contentent de naître, de croître, de manger, de
se conserver, et de mourir.
Certes, toutes ces dimensions naturelles et biologiques, l’homme les
partage avec les autres êtres vivants.
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Bien que naturels ont peut toutefois remarquer que ces besoins sont satisfaits selon des codes,
des habitudes, des conventions sociales qui n’ont rien de naturels, mais ont été inventé et
transmis par les hommes à travers les âges.
Ainsi, on peut dire que, si le besoin est naturel, la manière dont l’homme y répondre est
culturelle.
On ne s’alimente pas de la même manière d’une culture à l’autre, il y a également des
goûts divers qui orientent la façon dont nous voulons pourvoir à nos besoins.
A l’uniformité des
besoins répond une pluralité de désirs.
Tandis que nous avons le besoin impérieux de manger, à
l’inverse, nous désirons accessoirement manger telle ou telle chose.
Manger qui est un besoin naturel nécessite chez l’homme le respect d’un certain nombre de
convention (horaire, instruments techniques, élaboration des plats, ordre dans les repas).
Le
besoin naturel n’est pas satisfait par le seul instinct animal ou par les pulsions les plus primaires.
Toutes ces attitudes n’ont donc rien de naturel.
En ce sens, on voit bien comment ce ne sont pas
uniquement nos instincts qui président à l’assouvissement de ce qui reste naturel en nous.
La vie
sociale nécessite donc l’apprentissage d’un certain nombre de règles qui ne viennent pas de la
nature mais que les hommes ont instituées au cours de l’histoire.
On peut donc alors dire qu’en choisissant les moyens de satisfaire leurs besoins, les
hommes ont créé une certaine distance vis-à-vis de la nature.
Ce n’est plus elle qui commande
immédiatement nos comportements, mais nous qui choisissons la façon de réaliser ce à quoi on
ne peut se soustraire.
Cette distance vis-à-vis de la nature dans laquelle la culture a pu croitre et se développer
est double.
- D’une part les hommes ont pris une certaine distance vis-à-vis de la nature extérieure à eux.
Au
lieu ne n’être qu’immergés dans une nature dont ils devaient se protéger, les hommes se sont
mis à la transformer pour la rendre moins hostile et plus malléable.
C’est le moment de
l’émergence de la technique.
De même cette nature, dans laquelle les hommes étaient insérés a
pu devenir grâce au développement de la pensée consciente, une chose qu’ils se sont représentés
dans leur esprit.
Cette nature leur faisant alors face, ils ont pu du moins en pensée s’en
distinguer.
Référence au philosophe Hegel.
L’homme par ce qu’il pense, ne fait pas qu’être,
puisqu’il est aussi capable de se représenter dans son esprit, son être.
Il a une double existence.....
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