MORALE ET SOCIÉTÉ
Publié le 22/05/2012
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Le sens commun voit dans la morale un ensemble de règles qui rendent possible la vie en société : La coutume du plus grand nombre, dit Anatole France, c'est proprement la morale.
I. LA THÈSE SOCIOLOGIQUE
- A - Les faits moraux sont des faits sociaux.
Le point de vue des sociologues est un point de vue positif. La morale n'est pas à construire par des spéculations théoriques, elle est un fait, une réalité donnée : « Une société vivante ne s'accommode ...

«
pas d'une morale ad libitum [ ...
].
On ne pourrait lui donner que la morale qu'elle a déjà • (Lévy-Bruh/).
Aux anciennes morales théo riques, il faut substituer « l'étude positive des faits moraux considérés comme faits sociaux ».
Et comme ces faits sont les mœurs, qui incarnent les idéaux de la conscience collective, il s'agit donc de constituer d'abord une « physique des mœurs • ou éthologie sur laquelle se fondera un art moral rationnel comme la Médecine se
fonde sur la Physiologie.
- B - La morale a pour origine la société.
C'est qu'en effet « la morale commence là où commence l'attache ment à un groupe » (Durkheim).
La société seule peut imposer à l'individu des obligations contraires aux exigences de sa nature égoïste : « Quand notre conscience parle c'est la société qui parle en nous •.
On reconnaît le caractère social d'un phénomène à ce qu'il est extérieur et supérieur à l'individu, et tel est le cas précisément de l'obligation morale.
Car la morale consiste essentiellement dans le respect de certaines valeurs et c'est la société qui est créatrice des valeurs, de l'idéal : « Si l'homme conçoit des idéaux, si même il ne peut se passer d'en concevoir et de s'y attacher, c'est qu'il est un être social.
C'est la société qui le pousse ou l'oblige à se hausser ainsi
au-dessus de lui-même, et c'est elle aussi qui lui en fournit les moyens [ ...
].
Elle ne peut pas se constituer sans créer de l'idéal •.
- C - La morale a pour fin la société.
Il en résulte que le sens commun a raison : la morale a pour fin
de permettre la vie sociale, l'existence même de la société.
Tous les
devoirs que la morale impose à l'individu sont des devoirs envers la société, et l'individu en tant que tel n'a aucun droit: « Chacun a des
devoirs et envers tous, disait déjà A.
Comte, mais personne n'a aucun droit proprement dit •.
:gtre moral, c'est faire passer les intérêts du groupe avant ses propres intérêts, faire prévaloir, selon la formule de Comte, « la sociabilité sur la personnalité •.
Ainsi le moral se confond avec le normal : c'est ce qui répond aux exigences actuelles d'une société donnée ; l'immoral se confond avec le pathologique, c'est-à dire avec les surviv::mces des mœurs passées.
Enfin il faut noter l'existence «d'anticipations • qui préfigurent les mœurs de la société future.
Et puisque les devoirs répondent à des exigences du groupe, ils seront variables avec les groupes et leurs exigences.
II.
EXAMEN CRITIQUE
- A - La société est moyen et non fin.
La morale des Sociologues correspond à ce que Bergson appelle « la morale close», faüe essentiellement de conformisme.
Mais « ia morale ouverte • qui est exigence de perfection, révolte contre l'ordre établi.
»
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