Montesquieu et le doux commerce
Publié le 03/11/2012
Extrait du document
«
la simple recherche de l'intérêt.
Platon allait jusqu'à confier dans ses Lois (VIII, 849d) le commerce aux seuls
pérégrins.
Quel contraste avec nous pour qui seules les activités économiques ont un sens ! Il a donc fallu
penser que le commerce possédait une valeur.
Il a fallu aussi qu'il en prît une dans la réalité pour que sa
valorisation fût possible.
Les grandes découvertes, le commerce entre les continents qui marquent l'ère
moderne ont été les conditions historiques de cette possible réhabilitation du commerce.
Est-il le ferment de
nouvelles relations internationales ? Telle est la thèse répandue au xviii° siècle sous l'expression de « doux
commerce » attribuée à Montesquieu et partagée par nombre de philosophes des Lumières.
Montesquieu dans cet extrait de son ouvrage De l'esprit des lois le justifie.
En effet, il veut montrer que le
commerce ou plutôt son esprit unit les nations et les particuliers mais par le seul intérêt.
Par là même il dégage
ce qu'une société fondée sur le seul échange commercial ou sur le seul marché peut avoir de rétrécissant pour
l'âme et pour l'homme.
Toutefois, on peut se demander s'il est bien vrai que le commerce est susceptible d'unir les nations et les
particuliers sans un autre principe qui le soutient car pourquoi échanger lorsqu'on peut prendre impunément ?
On examinera d'abord la question du point de vue des échanges internationaux, puis on se demandera si une
société qui repose sur le seul marché est véritablement corrompue et enfin si les vertus morales sont
susceptibles de mieux garantir la justice que le strict échange intéressé.
Cet extrait commence par l'énoncé d'une thèse de Montesquieu selon laquelle le commerce a un effet naturel, à
savoir la paix.
Par commerce, il faut entendre un échange qui a pour principe que l'on donne à quelqu'un ce
dont il a besoin et dont nous n'avons pas besoin alors que lui nous donne ce dont nous avons besoin et que
nous n'avons pas.
Bref, chacun donne et reçoit en même temps quelque chose de différent qui satisfait son
intérêt.
D'où proviendrait donc cet « effet naturel » ? En quoi commercer conduit à la paix et non à la guerre ?
Montesquieu fait fond sur l'intérêt qui guide le commerce.
Chacune des nations en tant qu'elles commercent
avec l'autre négocie.
Le terme étymologiquement renvoie au negotium latin qui désigne l'affairement intéressé.
Il est clair qu'il ne peut y avoir de négociation sans paix.
Mais, l'argument est circulaire en ce sens que c'est le
fait que le commerce porte naturellement à la paix que Montesquieu veut prouver.
Or la négociation dont il
parle produit comme effet la dépendance des deux nations.
En ce sens, une telle union s'oppose à la guerre qui.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'effet naturel du commerce est de porter à la paix. Montesquieu
- Montesquieu, "l'effet naturel du commerce est de porter à la paix"
- Montesquieu et le commerce
- Les politiques grecs ne reconnaissent d'autre force que celle de la vertu. Ceux d'aujourd'hui ne vous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même. Montesquieu, Charles de Secondat, baron de. Commentez cette citation.
- SES chapitre 2 sociologie: Quels sont les fondements du commerce International et de l'internationalisation de la production ?