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Montesquieu et le doux commerce

Publié le 03/11/2012

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montesquieu
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. [Ce texte est extrait du chapitre 2 « De l’esprit du commerce « du livre XX « Des lois dans le rapport qu’elles ont avec le commerce considéré dans sa nature et ses distinctions « de De l’esprit des lois publié pour la première fois en 1748] Corrigé Le commerce a longtemps été méprisé dans la culture occidentale. Le negotium n’était-il pas la négation de l’otium, de ce temps à soi qu’était le loisir antique ? L’homme semblait se réaliser à proprement parler hors de la simple recherche de l’intérêt. Platon allait jusqu’à confier dans ses Lois (VIII, 849d) le commerce aux seuls pérégrins. Quel contraste avec nous pour qui seules les activités économiques ont un sens ! Il a donc fallu penser que le commerce possédait une valeur. Il a fallu aussi qu’il en prît une dans la réalité pour que sa valorisation fût possible. Les grandes découvertes, le commerce entre les continents qui marquent l’ère moderne ont été les conditions historiques de cette possible réhabilitation du commerce. Est-il le ferment de nouvelles relations internationales ? Telle est la thèse répandue au xviii° siècle sous l’expression de « doux commerce « attribuée à Montesquieu et partagée par nombre de philosophes des Lumières. Montesquieu dans cet extrait de son ouvrage De l’esprit des lois le justifie. En effet, il veut montrer que le commerce ou plutôt son esprit unit les nations et les particuliers mais par le seul intérêt. Par là même il dégage ce qu’une société fondée sur le seul échange commercial ou sur le seul marché peut avoir de rétrécissant pour l’âme et pour l’homme. Toutefois, on peut se demander s’il est bien vrai que le commerce est susceptible d’unir les nation...
Sujet : Montesquieu Le "doux commerce" Expliquer le texte suivant : L’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre à intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur les besoins mutuels. Mais, si l’esprit de commerce unit les nations, il n’unit pas de même les particuliers. Nous voyons que dans les pays où l’on n’est affecté que de l’esprit de commerce, on trafique 1 de toutes les actions humaines, et de toutes les vertus morales : les plus petites choses, celles que l’humanité demande, s’y font ou s’y donnent pour de l’argent. L’esprit de commerce produit dans les hommes un certain sentiment de justice exacte, opposé d’un côté au brigandage, et de l’autre à ces vertus morales qui font qu’on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité, et qu’on peut les négliger pour ceux des autres. Montesquieu, De l’esprit des lois 1 trafique : échange. Le terme ne désigne pas ici un échange illicite.

montesquieu

« la simple recherche de l'intérêt.

Platon allait jusqu'à confier dans ses Lois (VIII, 849d) le commerce aux seuls pérégrins.

Quel contraste avec nous pour qui seules les activités économiques ont un sens ! Il a donc fallu penser que le commerce possédait une valeur.

Il a fallu aussi qu'il en prît une dans la réalité pour que sa valorisation fût possible.

Les grandes découvertes, le commerce entre les continents qui marquent l'ère moderne ont été les conditions historiques de cette possible réhabilitation du commerce.

Est-il le ferment de nouvelles relations internationales ? Telle est la thèse répandue au xviii° siècle sous l'expression de « doux commerce » attribuée à Montesquieu et partagée par nombre de philosophes des Lumières. Montesquieu dans cet extrait de son ouvrage De l'esprit des lois le justifie.

En effet, il veut montrer que le commerce ou plutôt son esprit unit les nations et les particuliers mais par le seul intérêt.

Par là même il dégage ce qu'une société fondée sur le seul échange commercial ou sur le seul marché peut avoir de rétrécissant pour l'âme et pour l'homme. Toutefois, on peut se demander s'il est bien vrai que le commerce est susceptible d'unir les nations et les particuliers sans un autre principe qui le soutient car pourquoi échanger lorsqu'on peut prendre impunément ? On examinera d'abord la question du point de vue des échanges internationaux, puis on se demandera si une société qui repose sur le seul marché est véritablement corrompue et enfin si les vertus morales sont susceptibles de mieux garantir la justice que le strict échange intéressé. Cet extrait commence par l'énoncé d'une thèse de Montesquieu selon laquelle le commerce a un effet naturel, à savoir la paix.

Par commerce, il faut entendre un échange qui a pour principe que l'on donne à quelqu'un ce dont il a besoin et dont nous n'avons pas besoin alors que lui nous donne ce dont nous avons besoin et que nous n'avons pas.

Bref, chacun donne et reçoit en même temps quelque chose de différent qui satisfait son intérêt.

D'où proviendrait donc cet « effet naturel » ? En quoi commercer conduit à la paix et non à la guerre ? Montesquieu fait fond sur l'intérêt qui guide le commerce.

Chacune des nations en tant qu'elles commercent avec l'autre négocie.

Le terme étymologiquement renvoie au negotium latin qui désigne l'affairement intéressé. Il est clair qu'il ne peut y avoir de négociation sans paix.

Mais, l'argument est circulaire en ce sens que c'est le fait que le commerce porte naturellement à la paix que Montesquieu veut prouver.

Or la négociation dont il parle produit comme effet la dépendance des deux nations.

En ce sens, une telle union s'oppose à la guerre qui. »

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