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Montesquieu et le commerce

Publié le 25/03/2005

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montesquieu
L'effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes: si l'une a intérêt d'acheter, l'autre a intérêt de vendre; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. Mais, si l'esprit de commerce unit les nations, il n'unit pas de même les particuliers. Nous voyons que dans les pays où l'on n'est affecté que de l'esprit de commerce, on trafique de toutes les actions humaines, et de toutes les vertus morales : les plus petites choses, celles que l'humanité demande s'y font ou s'y donnent pour de l'argent. L'esprit de commerce produit dans les hommes un certain sentiment de justice exacte, opposé d'un côté au brigandage, et de l'autre à ces vertus morales qui font qu'on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité, et qu'on peut les négliger pour ceux des autres. Montesquieu

• Ce texte, extrait de De l'esprit des lois, se rapporte aux thèmes de la justice et des échanges et pose le problème de savoir si nous devons ou non faire le procès des échanges commerciaux et de l'argent, dont il faut tenter de comprendre finalité et fonction.    • Quelle est l'idée directrice de ces lignes? Le commerce, s'il pacifie les nations et les peuples, engendre chez les personnes privées des effets ambivalents, voire contradictoires : il s'oppose simultanément, dans la sphère privée, aux pillages violents et à certaines dispositions morales et politiques.    • D'où l'enjeu du texte, qui peut nous conduire à une certaine pratique éthico-politique.  

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