Montaigne et la mort
Publié le 03/10/2013
Extrait du document
Montaigne
Dégagez l'intérêt philosophlque de ce texte à partir de son étude ordonnée: « La mort est moins à craindre que rien, s'il y avait quelque chose de moins ... Elle ne vous concerne ni mort, ni vif ; vif parce que vous êtes ; mort parce que vous n'êtes plus. Nul ne meurt avant son heure. Ce que vous laissez de temps n'était non plus le vôtre que celui qui s'est passé avant votre naissance ; et ne vous touche non plus ... Où que votre vie finisse, elle y est toute. L'utilité du vivre n'est pas en l'espace, elle est en l'usage : tel a vécu longtemps, qui a peu vécu : attendez-vous-y pendant que vous y êtes. Il gît en votre volonté, non au nombre des ans, que vous ayez assez vécu. Pensiez-vous jamais n'arriver là où vous alliez sans cesse ? Encore n'y a-t-il chemin que n'ait son issue. Et si la compagnie vous peut soulager, le monde ne va-t-il pas même train que vous allez ? «
Montaigne nous conduit maintenant à nous interroger sur la valeur de l'existence. Le sens de sa thèse est résumé par cet aphorisme : « Où que finisse votre vie, elle y est toute. « Il est la conséquence de l'argumentation développée plus haut : la contingence de l'existence humaine nous interdit de juger de sa valeur en fonction de sa durée. Si chaque temps assigné à une existence est le temps juste, on ne doit pas chercher d'autre valeur à une vie que celle qui lui a déjà été donnée. Se plaindre d'une existence trop courte n'a pas de sens. Dès lors, cette pensée de la finitude nous ramène à la considération de l'instant présent. Montaigne nous expose une philosophie de l'« usage« de la vie. La valeur et le sens de l'existence (l'« utilité du vivre «) repose moins sur la durée (l'« espace «)que sur l'usage même que l'on aura fait de sa vie. Dès lors, on peut vivre longtemps et vivre peu (« tel a vécu longtemps qui a peu vécu «). Il importe donc de bien vivre, c'està-dire de bien employer le temps donné, et finalement la durée présente. Une vie peut donc avoir bien moins de valeur qu'une autre ; il faut donc apprendre à vivre bien.
«
aisé car les idées s'enchaînent sans mots de liaison.
Attention également
aux contresens possibles sur certaines expressions dont la construction
est
difficile ou qui ne sont plus utilisées de nos jours .
.,_ Il faudra également prendre soin de bien préciser la thèse de l'auteur,
montrer quel parti il choisit de prendre sur le problème de la mort et
sur la valeur de l'existence: pour cela, il faudra s'efforcer de repérer les
expressions ou les phrases clés (par exemple : « Où que votre vie finisse,
elle y est toute ») et d'en expliciter parfaitement le sens .
.,_ Autre difficulté : repérer le mouvement du texte.
Nous proposerons
ici un commentaire
en deux parties car, à vouloir trop « découper » un
texte (surtout quand
il est aussi court), on risque de le désarticuler arbi
trairement, et de perdre la force de son argumentation.
LE THÈME ET LA THÈSE DU TEXTE
.,_ Dans ce texte, Montaigne renoue avec l'idée de la philosophie comme
méditation sur
la mort.
La méditation sur la mort est pour le philo
sophe l'occasion d'une réflexion sur la valeur de l'existence : quand
pourra-t-on dire que
l'on a « assez vécu », quel sens doit prendre cette
expression
7
.,_ Lethème du texte est facile à repérer: la mort, l'existence.
En revanche,
la thèse centrale est plus difficile à trouver car plusieurs idées sont
défendues ;
elles ont toutes cependant pour objectif de soutenir la thèse
suivante : seul
l'usage que l'on fait de l'existence présente compte.
PLAN
Introduction
O « Que philosopher, c'est apprendre à mourir,,
A - La mort ne nous concerne en rien (argument épicurien)
B -
« Nul ne meurt avant son heure » (argument stoïcien)
O L'existence et sa valeur
A - « Où que votre vie finisse, elle y est toute »
B -L'expression de la finitude
Conclusion.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La mort chez Platon, Montaigne, Epicure et Heidegger
- La mort de Montaigne (1592) « Il mourut en sa maison de Montaigne où lui tomba une esquinancie sur la langue, de telle façon qu'il demeura trois jours entiers, plein d'entendement, sans pouvoir parler.
- La mort de Montaigne (1592) « Il mourut en sa maison de Montaigne où lui tomba une esquinancie sur la langue, de telle façon qu'il demeura trois jours entiers, plein d'entendement, sans pouvoir parler.
- Montaigne et la mort
- Montaigne et la mort