Méthode des sciences morales
Publié le 13/06/2012
Extrait du document
b) Sciences morales et sciences positives. On objecte encore qu'il est bien difficile de faire entrer dans un seul groupe des sciences positives, comme la psychologie expérimentale et la sociologie, des sciences abstraites et normatives, comme la morale et la politique, une science métaphysique comme la psychologie rationnelle, enfin une discipline comme l'histoire, qui par définition même exclut le général et le nécessaire, objets de la science proprement dite (146). Tout bien considéré, le groupe des sciences morales apparaîtrait comme un ensemble confus de disciplines hétérogènes, composé de la façon la plus arbitraire.
b) L'histoire-science. On aurait tort cependant de penser que toùtes les oeuvres historiques de l'antiquité, du moyen âge et de l'époque moderne, jusqu'au xrxe siècle, relèvent de l'imagination romanesque, de l'apologie ou de l'amplification oratoire. On l'affirme parfois, mais très injustement. Il est certain en effet que l'antiquité a produit des oeu~Jres historiques aussi scientifiques, d'intention et d'inspiration, que les tra~Jaux contemporains,
encore que les procédés d'information et les moyens de critique fussent infiniment moins abondants et perfectionnés que les nôtres. THUCYDIDE et TACITE ne laissent pas d'avoir au moins l'esprit scientifique. Il faut en dire autant, et à plus juste titre encore, des grands érudits du XVIe et du XVII e siècles, tels que LENAIN DE TILLEMONT, les BoLLANDISTES, les BÉNÉDICTINS de la Congrégation de Saint-Maur, MABILLON surtout, qui, avec son fameux traité De re diplomatica, fonde authentiquement la méthode scientifique de l'histoire (Fig. 24). En réalité, l'esprit scientifique dans l'histoire est loin d'être une chose nouvelle et contemporaine. Ce qui est en progrès, ce sont les moyens d'information et de critique. Ce ne sont au surplus que des instruments, qui ne valent que par l'usage que l'on en fait.
«
§ 1.
NoTIONS GÉNÉRALES.
A.
Notion des sciences morales.
228 1.
Définition.
- On appelle du nom de sciences morales,
les
sciences qui concernent les différentes actirités, indiriduelles
ou collectires,
de l'homme, en tant qu'être intelligent et libre.
C'est·
la considération de ce qui caractérise l'homme, à savoir l'intel
ligence
et la liberté, qui donne aux sciences morales leur objet
spécial
et irréductible dans la hiérarchie des sciences.
2.
Difficultés.- La définition qu'on vient de lire des sciences
morales
se heurte à certaines objections qu'il y a lieu d'exami
ner ici,
en vue de préciser la notion de « science morale ».
a) Sciences morales et Psychologie.
'En définissant les sciences
morales comme les sciences de l'activité humaine comme telle,
on implique, dit-on, que
la psychologie et la sociologie ne con
cernent que l'homme, alors qu'il y a une psychologie et une
sociologie animales.
Les animaux,
en effet, écrit Th.
RIBoT
(La psychologie anglaise contemporaine, p.
25),.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- En quoi la méthode des sciences morales diffère-t-elle de la méthode des sciences de la nature ?
- Descartes, Discours de la méthode. Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences, 1ère partie (GF, p. 75-76)
- Introduction : Le Discours de la méthode est une recherche de la vérité dans les sciences = thème.
- DISCOURS DE LA MÉTHODE POUR BIEN CONDUIRE SA RAISON ET CHERCHER LA VÉRITÉ DANS LES SCIENCES René Descartes. Traité philosophique
- Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences de René Descartes