Mesurer le temps est-ce se l'approprier ?

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Intro:

- Mesurer signifie compter le nombre d’unités de même dimension présentes dans une entité. On obtient ainsi un résultat purement quantitatif. Dans le cas du temps, cette unité peut être de l’ordre de la seconde, la minute, l’heure, l’année, etc.

- S’approprier signifie faire sien, c’est-à-dire faire dépendre de soi une entité qui d’abord nous échappe. Dans le cas du temps, il semble d‘abord que nous soyons au temps bien plus que le temps soit nôtre: il passe sans notre consentement, résiste à notre désir d’arrêter ou de renverser son cours, nous englobe.

La mesure est-elle alors l’instrument qui peut nous permettre de renverser se rapport de propriété?

En d’autre termes, mesurer le temps, est-ce seulement mesurer la quantité de temps écoulée entre A et B, ou est-ce le domestiquer et le rendre sien?

I) Oui, nous nous approprions le temps en le mesurant:

- Le temps objectif doit être différencier du temps subjectif.

Nous appelons « temps objectif « celui qui est le même pour tous: le temps de la montre ou du cadran solaire. Au contraire, le temps objectif est le temps tel qu’il est vécu pour un sujet individuel. Le deux ne correspondent pas nécessairement: ainsi certaines minutes peuvent me paraître des heures, et au contraire certaines heures peuvent filer en un instant. Il existe un décalage entre les deux qui peut être sources de malentendus. Dans le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, par exemple, où Phileas Fogg pari qu’il fera le tour du monde en moins de 80 jours: à l’arrivée, celui-ci pense avoir perdu son pari de quelques heures. Mais c’est qu’il oublie avoir gagné 24h en tournant autour du globe par l’Est. Le pari est en réalité remporté. Les 80 jours vécus du temps subjectif ne correspondent donc pas à 80 jours de temps mesuré par le consensus.