MERLEAU-PONTY: Si la parole présupposait la pensée
Publié le 31/01/2011
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Si la parole présupposait la pensée, si parler c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait pas pourquoi la pensée tend vers l'expression comme vers son achèvement, pourquoi l'objet le plus familier nous paraît indéterminé tant que nous n'en avons pas retrouvé le nom, pourquoi le sujet pensant lui-même est dans une sorte d'ignorance de ses pensées tant qu'il ne les a pas formulées pour soi ou même dites et écrites, comme le montre l'exemple de tant d'écrivains qui commencent un livre sans savoir au juste ce qu'ils y mettront. Une pensée qui se contenterait d'exister pour soi, hors des gênes de la parole et de la communication, aussitôt apparue tomberait à l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi (...). C'est en effet une expérience de penser, en ce sens que nous nous donnons notre pensée par la parole intérieure ou extérieure. Elle progresse bien dans l'instant et comme par fulgurations, mais il nous reste ensuite à nous l'approprier et c'est par l'expression qu'elle devient nôtre.
1 - Les idées principales Le texte de Merleau-Ponty s'efforce de préciser le lien existant entre la pensée et la parole. Il réfute l'opinion communément admise d'une pensée indépendante et antérieure à son expression par le langage. Pour démontrer ce point de vue, l'auteur élève trois objections à cette hypothèse : d'abord une objection qui porte sur le fonctionnement interne de la pensée, ensuite un argument qui concerne le rapport de la pensée à l'objet extérieur ; enfin un argument qui touche à l'expérience du sujet lui-même.
«
« La pensée n'est rien d'intérieur, elle n'existe
pas en dehors des mots.
» Merleau-Ponty
Nous considérons généralement le langage comme un instrument,
un outil permettant d'extérioriser nos pensées.
Merleau-Ponty,
philosophe français du siècle dernier, reprend à son compte ici
la question de savoir si la pensée peut être séparée des mots et
plus généralement
de la langue qui sert à la manifester.
En ce.
»
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