Merleau-Ponty : ''L'homme politique puisqu'il se mêle de gouverner les autres'' ... ''voilà la tragédie''
Publié le 23/05/2012
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Entre communication, peoplelisation et représentation dans les médias, les hommes politiques doivent faire face au regard de leurs administrés. Pour Merleau-Ponty le problème est que nos jugements sur nos hommes politiques sont viciés car les éléments sur lesquels nous nous basons à savoir les actes politiques et l’image du politique ne sont pas des outils adéquats pour cerner correctement les hommes qui nous gouverne. Merleau-Ponty ne nous demande pas pour autant de les prendre en pitié et de les considérer comme n’ayant aucune emprise sur leurs images et sur leurs actes. Les gouvernants sont conscients des travers de l’entreprise politique et se doivent de les accepter, c’est là pour eux un mal nécessaire. Merleau-Ponty analyse les différents composantes et les conséquences de la grande distorsion entre l’être intime du politique, son vouloir être et l’image perçue.
«
privée et dès lors qu’il se présente à la tribune il est en représentation.
Le tribun est
tant comédien par ses effets oratoires et la fascination qu’il exerce sur son auditoire
que représentant du peuple auquel il s’adresse.
C’est de la différence entre
l’incarnation du personnage publique et l’individu de la sphère privée que naît « le
grand fantôme », image incontrôlable qui vient masquer ce que voulait projeter
l’homme publique.
En rentrant sur la scène publique le politique accepte de par la
même de ce grand fantôme qui l’accompagne et dont il ne peut se départir.
Ce faussé entre la vision qu’à l’homme politique de lui même et le regard
porté sur lui par la foule s’explique par deux facteurs.
D’une part, la foule n’est pas
exempte de responsabilité quant à ce problème d’image car elle juge le politique
sans réellement savoir, elle se livre à des jugements hasardeux qui ne se base pas
sur des données fiables.
D’autre part, il y a non seulement un décalage entre
l’intériorité et l’extériorité des intentions du politique, ce qu’il souhaite mener et
entreprendre et la façon dont ses actions sont comprises mais cette relation
asymétrique se retrouve également dans les conséquences de l’action de l’homme
politique.
Là où le gouvernant, ne percevra qu’une erreur , une négligence minime, il
peut y avoir de grandes répercussions pour les administrés, des conséquences
graves.
Entre ce qu’il pense faire et ces actions telles qu’elles sont reçues par le
public, il y a un fossé, une sorte d’amplification extrême pouvant porter l’homme
politique tant vers la gloire, les louages, la lumière et les lauriers que pouvant le
plonger dans les abimes, conspué, méprisé et traîné plus bas que terre.
Les
honneurs comme le déshonneurs qui participe à l’image du politique bien qu’il en
soit responsable étant donné ses actes, il n’en a pas pour autant le mérite car elles
seraient le fruit d’une exagération.
Cela est propre à l’action politique de part sa nature impure étant donné
son asymétrie et l’exercice conjoint du pouvoir qu’elle impose.
Gouverner c’est
exercer le pouvoir sur la multitude, l’homme politique impose ses décisions, ses
orientations et comme les autres portent le poids des répercussions de ses décisions
l’homme politique est soumis à leurs jugements tant mélioratifs q ue dépréciatifs.
Parce que le pouvoir est exercé à plusieurs, qu’un homme politique ne peut décider
seul, le grand fantôme, l’image distordue naissent des compromis, des.
»
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