Merleau-Ponty : la conscience perceptive
Publié le 30/08/2014
Extrait du document
.... déjà, immédiatement, la saisie d'un tout, sur un fond sensoriel. Le perçu, la forme vue ou entendue, n'est pas composé par les sensations dans l'élément desquelles il est aperçu : il est d'une autre nature qu'elles et pourrait à ce titre parvenir à s'exprimer en des formes plus abstraites, dégagées de la perception immédiate, dans une certaine manière de parler par exemple. C'est en effet par la parole, en particulier par le jeu des images poétiques, que l'unité du monde est témoignée jusque dans la correspondance des sens.
q Ouvertures
LECTURES
- Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.
— Aristote, De l'âme.
«
0 Les clés du sujet
ANALYSE DU TEXTE ET FORMULATION DES ENJEUX
..,.
Dans ce texte, Merleau-Ponty critique une conception commune de
la conscience perceptive sans dévoiler pleinement
sa propre théorie de
la conscience.
C'est sans doute là toute la difficulté de l'essai (question 3)
qui invite précisément à dépasser la thèse critiquée par Merleau-Ponty
alors que celui-ci n'indique explicitement aucune piste.
On ne demande
pas nécessairement à
l'élève de retrouver par lui-même la philosophie
de l'auteur.
Mais
il est difficile de puiser en soi-même les éléments d'une
critique solide et pertinente de
la conception commune, sensualiste, de
la perception (perception = somme de sensations).
La connaissance du
cours est donc ici indispensable.
0 Corrigé
(commentaire de texte)
Question 1
Merleau-Ponty soutient dans ce texte que la perception humaine n'est
pas une affaire simplement
sensorielle.
Sans les sens, certes, il n'y aurait
aucune perception.
Toutefois
il ne suffit pas qu'il y ait juxtaposition de
sensations
pour qu'il y ait perception.
Le perçu est un tout qui ne se
réduit pas à la somme de ses parties.
Per-cevoir (per-capere), c'est saisir,
appréhender, dans le
flux sensoriel, un tout, une « structure unique de
la chose ».Cette thèse revient à contester une idée communément reçue
d'après
laquelle chaque sens définit un domaine spécifique clos sur lui
même, un registre propre indépendant de ceux des autres sens.
La progression logique du texte consiste en un mouvement de généra
lisation.
Dans une première partie (jusqu'à« ni sur le toucher»), l'auteur
énonce
l'idée commune qu'il va s'attacher à réfuter.
Dans une deuxième
longue partie (jusqu'à
« et même l'odeur des objets »), l'auteur passe
en revue un certain nombre de contre-exemples, choisis pour permettre
la généralisation
finale, c'est-à-dire la formulation de la thèse (fin du
texte).
Merleau-Ponty commence par énoncer un
fait qui contredit l'idée
d'un cloisonnement étanche des sens (certains aveugles parviennent à
se représenter les couleurs).
S'agit-il d'un fait extraordinaire ? D'une.
»
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