Merleau-Ponty: La condition humaine
Publié le 28/03/2005
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MERLEAU-PONTY dénonce deux conceptions "classiques" de l'homme. Surtout, il essaie de suggérer une solution autre, intermédiaire, en faisant jouer les unes sur les autres les conséquences fausses auxquelles conduisent ces deux conceptions, pour qu'elles se redressent mutuellement. C'est toute la difficulté du texte : dégager des éléments POSITIFS pour la vraie conception de l'homme, à partir de la confrontation d'éléments NEGATIFS. On ne pouvait attendre du candidat qu'il reconstitue la pensée de l'auteur. En revanche, on attendait qu'il soit très attentif au texte et au jeu des oppositions sur lesquelles il s'appuie pour suggérer la vraie conception de la "condition humaine".
Introduction
- I. - L'homme comme « partie du monde «
- II. - L'homme comme « conscience constituante du monde «
- III. - Comment penser la condition humaine ?
Conclusion

«
1.
De "A la première" jusqu'à "ne demeurer en aucune" : critique interne de la conception matérialiste.
2.
De "Mais si l'on voulait" à la fin: critique interne de la conception spiritualiste.
IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE
A - Les deux "vues" qui se contredisent et s'entre-détruisent sont en effet le MATERIALISME et le SPIRITUALISME.
Elles ont quelque chose en commun : toutes deux font d'une composante relative ou d'une moitié de la conditionhumaine un ABSOLU, le tout de cette condition.
Le matérialisme considère l'homme comme un être entièrement absorbé dans les choses, voire comme une chose lui-même.
C'est le règne des "influences".
L'homme est déterminé par les choses : autrement dit, son être intérieur est gouverné par les causes extérieures, etil finit par être transformé en chose, "chose entre les choses", écrit l'auteur.
Le spiritualisme pose brutalement le contraire : l'essence de l'homme, c'est son esprit, et celui-ci possède une"liberté acosmique".
"Cosmos" signifie "monde" en grec, "acosmique" signifie "qui est séparé du monde, qui ne dépendpas ou n'a pas besoin du monde".
L'action humaine, les fins visées et les réalisations de ces fins, pour le spiritualiste, dépendent uniquement del'"esprit", c'est-à-dire d'une réalité non matérielle qui est l'essence de l'homme et qui échappe au monde.
B - Les conséquences absurdes des deux conceptions.
1.
Le matérialisme est faux, parce qu'il ne permet pas de RENDRE COMPTE d'un fait : le fait même de laCONNAISSANCE.
Connaître, cela suppose une mise à distance entre le sujet connaissant et l'objet connu.
Plus généralement, lareprésentation mentale d'une réalité demande à la fois une distance vis-à-vis de la chose représentée, et unedifférence de nature entre l'esprit et la chose.
MERLEAU-PONTY désigne cette faculté qu'a l'homme de PRENDRE POUR OBJET de sa visée mentale, une réalité qu'ilDISTINGUE DE LUI-MEME : "l'être intentionnel".
2.
A l'inverse, le spiritualisme est incapable de rendre compte de "notre insertion dans le monde".
Par cette formule,l'auteur désigne les "attaches" qui nous relient au monde.
Il ne faut prendre ce mot seulement au sens affectif("être attaché à quelqu'un").Il faut au contraire donner un sens très matériel à la relation de l'homme au monde.
L'homme est lié au mondecorporellement : par la PERCEPTION des choses, et socialement, par son TRAVAIL et ses relations à AUTRUI.
L'esprit est donc bien pour l'auteur, une réalité, mais en aucun cas une réalité "absolue", c'est-à-dire une réalitépouvant exister sans s'INCARNER au sein du monde, NI S'OUVRIR à ses influences.
On peut formuler de manière synthétique la pensée de l'auteur, en réunissant les deux aspects de cette critique.L'homme est esprit, mais n'est pas simplement esprit en ce sens que celui-ci ne peut pas se représenter le mondeen étant extérieur à ce monde : l'homme ne peut se représenter le monde que s'il est immergé en lui, ou encoreENGAGE en lui.
V - QUELQUES REFERENCES POSSIBLES
- MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, dernier chapitre
- SARTRE, L'Etre et le Néant , chapitre sur la liberté
VI - LES FAUSSES PISTES
- Attribuer à l'auteur l'une ou l'autre des conceptions qu'il critique.- Lui attribuer les deux à la fois, sans considérer la critique mutuelle qu'il leur fait exercer.- Réciter la conception propre de MERLEAU-PONTY à partir du cours, sans prêter attention au détail du texte..
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