Méfiance et conscience
Publié le 19/09/2015
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A. Faut-il destituer la conscience individuelle ?
Marx affirme que « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience ». Cela signifie que notre individualité n’est en vérité que le produit des relations sociales et économiques dans lesquelles nous avons grandi et qui nous ont formés. Nous n’existons qu’en société et nous sommes toujours marqués par les mœurs de notre époque. Le sociologue Émile Durkheim parle de « faits sociaux » pour désigner les habitudes collectives qui imprègnent les consciences individuelles et dont elles ne s’aperçoivent pas plus que du poids de l’air. Ainsi, notre vie intérieure n’est pas un refuge inviolable mais le résultat d’un processus d’intériorisation des valeurs transmises par l’éducation et le monde ambiant. Un autre sociologue, Pierre Bourdieu, reproche violemment aux philosophes de la conscience, comme Sartre, de maintenir un voile d’illusion sur la réalité des conditionnements sociaux. L’appel à la conscience de soi serait ainsi la meilleure façon de bloquer la possibilité d’une libération réelle. La méconnaissance des mécanismes institutionnels engendrant des inégalités est d’autant plus forte que l’on n’en souffre pas. Un individu diplômé tend à croire que sa réussite ne dépend pas de facteurs qui dépassent son cas unique. Bourdieu vise particulièrement les intellectuels qu’il accuse d’ignorer les conditions objectives de l’exercice de leur métier. Même si leur bonne foi n’est pas feinte, cette sincérité devient le masque dont l’apparence morale empêche de connaître la vérité.
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