Méditations métaphysiques, méditation VI, Garnier T. II, p. 492 - 493
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Pour resituer brièvement l’ordre de l’analyse cartésienne dans les Médiations Métaphysiques
- Première méditation : Descartes développe le doute méthodique et pose le problème du Dieu trompeur.
- Deuxième méditation : en 2 temps = il met en évidence le caractère indubitable du Je pense, la nécessaire union de l’âme et du corps ou de la distinction entre l’âme et le corps
- Troisième méditation : s’intéresse à l’origine des idées = « le fait d’avoir une idée ne prouve rien quant au monde extérieur « (solipsisme : le fait d’être enfermer en soi sans avoir aucune certitude, idée de perfection mais je suis un être imparfait, c’est Dieu qui a mis cette idée donc Dieu n’est pas trompeur)
- Quatrième méditation : il développe une théorie de l’erreur fondée sur la distorsion de la volonté infinie et de l’entendement fini (la pensée finie)
- Cinquième méditation : il montre le caractère indubitable des mathématiques
- Sixième méditation : l’existence des choses matérielles est établit et rappelle sur la distinction de l’âme et du corps.
«
- Le troisième mouvement s'étend de « outre cela, la nature » jusqu'à la fin du texte.
Dans ce troisième mouvement, Descartes ouvre la réflexion aux autres corps qui nous entoure et non plus seulement du corpsface à lui-même.
Il s'agit alors de montrer que cette union toute spécifique comporte quelques variétés etcomplexités qu'il est difficile de saisir.
Problématique :
Une fois rétablie l'existence des choses matérielles, il s'agit pour Descartes de faire l'analyse de l'union de l'âme etdu corps.
Si la dualité a déjà été établie auparavant, il s'agit maintenant pour l'autre de se pose la question de lanature de cette union.
L'âme dirige-t-elle le corps, comme le pilote dirige son navire ? Ou au contraire, cette unionde l'âme et du corps n'implique-t-elle pas union de part en part ? De sorte qu'on ne puisse proprement définirl'homme que sous cette double caractérisation consubstantielle de l'âme et du corps ? Il s'agit donc pour Descartesde montrer en quoi cette union est spécifique.
Explication détaillée :
- Premier mouvement
· Descartes vient de rétablir l'existence des choses extérieures qu'il avait par ailleurs soumis au doute hyperbolique.
· On peut donc, notamment parce qu'il pose précédemment une équation entre la nature et Dieu (dont l'hypothèse de la malignité a été évacuée), quelques vérités procédant de la nature qui soientvalables.
Or, de manière spontanée et évidente, la nature me montre, me fait sentir que j'ai un corps.Il n'est donc plus question ici du doute, Descartes se permet de dire cela en tant qu'il a rétablil'existence effective du monde extérieur et donc de la nature, a fortiori de mon corps.
Or, je sais demanière la plus effectivement, c'est-à-dire que j'en suis parfaitement assuré, à travers l'expériencenotamment de la faim, ou de la douleur que j'ai un corps, et qu'à travers ce corps j'ai quelquessensations.
Ces sensations corporelles traduisent des besoins, eux-mêmes corporels.
· Le problème de Descartes part dans la théorie la plus pure (la plus abstraite), mais la réalité le rattrape.
Dans la réalité, l'individu a un corps.
C'est à cause des sensations qui découvre le lien entrel'âme et le corps.
C'est donc le corps qui a faim, il préside d'un besoin corporel.
La douleur, elle, estprovoquée par un élément extérieur, or qu'est-ce qui fait que je la sens ? En réalité, cetteimmédiateté et cette sensibilité par lesquelles mon corps prend pour moi toute sa réalité et sasubstance, va être l'occasion pour Descartes d'exposer de nouveau son dualisme, mais cette fois pourévoquer la nature de l'union de l'âme et du cops.
· On ne doit pas douter que cette sensation de faim, ou de soif, nous apporte quelque vérité sur notre propre nature (puisque l'existence des choses matérielles vient d'être rétablie méthodiquement).C'est à partir de cette première vérité que Descartes va pouvoir exposer cette thèse de l'union.
- Deuxième mouvement
· Or, si par ces sentiments de faim et de soif, la nature nous enseigne non seulement que nous avons un corps, elle nous enseigne encore, et plus fondamentalement, la nature du dualisme.
· C'est ici que Descartes va établir une comparaison, par ailleurs très célèbre, du pilote en son navire.
Le pilote, quand il conduit son navire le contrôle, il l'habite certes, mais à aucun moment il seconfond avec lui.
Il n'y a pas à proprement parler de véritable union en ce qui concerne le pilote et lenavire, mais tout du moins une simple relation de contrôle.
· Or, il s'agit pour Descartes, de montrer justement que cette union de l'âme n'est pas seulement une relation extérieure mais une union au sens fort et plein du terme.
L'âme et le corps sont deuxsubstances distinctes et pourtant conjointes.
· On retrouve la même idée dans Les Passions de l'âme, article XXX : « l'âme est unie à toutes les parties du corps conjointement ».
L'union est donc présentée comme une conjonction totale L'âmen'entretien donc pas avec le corps une relation accidentelle ou instrumentale ; elle constitue unevéritable totalité avec lui.
L'union est donc l'expression d'une relation intrinsèque essentielle queDescartes assimile aux liens entre deux conjoints.
· C'est par ce que cette union est totale et absolue que je ne fais pas que voir la blessure sur mon bras mais que je suis, bien plus encore, capable de la sentir.
On comprend alors que c'est l'âme qui.
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