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Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception

Publié le 27/02/2008

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merleau
Je perçois autrui comme comportement, par exemple, je perçois le deuil ou la colère d'autrui dans sa conduite, sur son visage et sur ses mains, sans aucun emprunt à une expérience "interne" de la souffrance ou de la colère et parce que deuil et colère sont des variations de l'être du monde, indivises entre le corps et la conscience, et qui se posent aussi bien sur la conduite d'autrui, visible dans son corps phénoménal, que sur ma propre conduite telle qu'elle s'offre à moi. Mais enfin, le comportement d'autrui et même les paroles d'autrui ne sont pas autrui.Le deuil d'autrui et sa colère n'ont jamis exactement le même sens pour lui et pour moi. Pour lui, ce sont des situations vécues, pour moi ce sont des situations apprésentées. Ou si je peux, par un mouvement d'amitié, participer à ce deuil et à cette colère, ils restent le deuil et la colère de mon ami Paul: Paul souffre parce qu'il a perdu sa femme ou il est en colère parce qu'on lui a volé sa montre, je souffre parce que Paul a de la peine, je suis en colère parce qu'il est en colère, les situations ne sont pas superposables. Et si enfin nous faisons quelque projet en commun, ce projet commun n'est pas un seul projet, et il ne s'offre pas sous les mêmes aspects pour moi et pour Paul, nous n'y tenons pas autant l'un que l'autre, ni en tout cas de la même façon, du seul fait que Paul est Paul et que je suis moi. Nos consciences ont beau, à travers nos situations propres, construire une situation commune dans laquelle elles communiquent, c'est du fond de sa subjectivité que chacun projette ce monde " unique". Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception
merleau

« est un corps dans le monde.

Le corps est voyant et visible à la fois, je suis percevant et je sui perçu par autrui.Aussi, notre corps est notre seule réalité, nous sommes dans notre corps. « Et si enfin nous faisons quelque projet en commun, ce projet commun n'est pas un seul projet, et il ne s'offre passous les mêmes aspects pour moi et pour Paul, nous n'y tenons pas autant l'un que l'autre, ni en tout cas de lamême façon, du seul fait que Paul est Paul et que je suis moi.

Nos consciences ont beau, à travers nos situationspropres, construire une situation commune dans laquelle elles communiquent, c'est du fond de sa subjectivité quechacun projette ce monde " unique".

La perception pour Merleau-Ponty est une conscience individuelle, car c'estaussi mon corps qui perçoit, les situations sont perçues mais cela reste incommensurable.

Pour connaître autrui, ilfaudrait dans l'idéal connaître sa conscience, or on ne connaît autrui qu'à travers son corps et de facto soncomportement.

Il écrit dans le même ouvrage "Qu'il s'agisse du corps d'autrui ou de mon corps propre, je n'ai pasd'autre moyen de connaître le corps humain que de le vivre, c'est-à-dire de reprendre à mon compte le drame qui letraverse et me confondre avec lui.

Je suis donc mon corps, au moins dans toute la mesure où j'ai un acquis etréciproquement mon corps est comme un sujet naturel, comme une esquisse provisoire de mon être total" Mais cecorps reste opaque, je suis réduit qu'à ne connaître mon corps, je ne peux connaître le corps d'autrui qu'à travers lemien.

Ce qui m'échappe chez autrui ne peut être que pallié par le langage.

Le langage permet aussi un certainsolipsisme, une solitude et me donne le sentiment d'appartenir à un même monde.

On peut ainsi comprendre qu'onperçoit les mêmes choses.

Finalement nous affaire à un monde unique perçu des subjectivités radicalementdifférente, autonomes qui ne peuvent communiquer que par le langage. Conclusion.

Merleau-Ponty relit notre expérience primordiale de l'Être.

Elle est celle d'une « infime différence qui me sépare delui ».

Et celle-ci est primordialement donnée au sentir, c'est-à-dire à un corps en quelque sorte plus large, plusopaque que la conscience qu'après-coup nous en prenons.

Il y aurait ainsi une généralité première du sentir par lecorps avant la conscience.

Et Merleau-Ponty en conclut magnifiquement : nous trouvons autrui comme noustrouvons non pas notre je, notre esprit, mais notre corps.

Autrui est du côté de notre corps, d'où cette impression,cette fois légitimée, que c'est par-derrière, à partir de cette généralité du sentir, qu'autrui se glisse dans maperception.

Autrui m'est connaissable que par son comportement car il est âme et corps tout entier dans le monde,un même monde qu'on peut partager par la communication et le langage.. »

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